
Entretien avec Jacqueline LENOBLE
Résumé de l’entretien avec Jacqueline LENOBLE
L’entretien a été réalisé en février 2013 par Chantal Duprez.
Jacqueline Lenoble est entrée au lycée de filles Camille Sée en classe de 8ème. Elle a préparé le concours de Sup-Optique au lycée Fénelon dans le Quartier latin. Lorsqu’elle est sortie Ingénieur de Sup-Optique, elle n’avait pas envie de faire carrière dans l’industrie.
Elle est entrée au Laboratoire de physique appliquée du Muséum national d’histoire naturelle, dans l’équipe d’un Professeur qu’elle avait eu à Sup-Optique. Elle a eu un poste au CNRS, tout en continuant de faire une licence à la Sorbonne. Elle a travaillé sur l’étude du rayonnement solaire UV reçu au sol. Sa vocation d’optique de l’atmosphère est née là dans le début des années 1950. Elle s’est mise à la théorie du transfert radiatif.
Après sa thèse, elle a effectué un séjour aux USA dans le laboratoire de Segura, spécialiste du transfert radiatif et qui faisait de la polarisation.
Alors qu’elle était chargée de recherche, elle a compris qu’en restant au CNRS cela ne lui permettrait pas de créer et de développer un labo. C’était le moment où les postes d’enseignants se créaient en province. Lille avait l’avantage d’être très près de Paris.
Quand elle est arrivée à Lille en 1961, elle a créé le Laboratoire d’Optique Atmosphérique (LOA). L’étiquette selon elle n’est pas la meilleure, elle pense que le mot « rayonnement » serait plus adapté que le mot « optique ». Cette création ne s’est pas faite sans difficultés, car un nouveau labo à l’Institut de physique, cela nécessitait des moyens humains qui n’iraient pas ailleurs.
À son arrivée à Lille, elle a recruté M. Herman qui venait de terminer une licence ; elle a toujours travaillé avec lui, et il lui a succédé à la direction du LOA. En arrivant sur le campus en 1967, elle a essayé de fédérer les opticiens de Lille autour d’elle : J. Schiltz et Montel, sans grand succès.
C’est avec l’aide d’organismes extérieurs comme le CNEXO (devenu IFREMER) qu’elle a pu développer son laboratoire au moyen de contrats de recherche et de postes de type CDD, qui ont permis de recruter du personnel.
Le LOA a obtenu la première reconnaissance CNRS en 1974, en devenant Équipe de Recherche Associée (ERA 466). En 1985, il devient Unité Associée (UA), puis Unité de Recherche Associée (URA 713).
L’entretien se termine sur les difficultés rencontrées par une femme dans le milieu très masculin de la recherche dans la période d’activité de Jacqueline Lenoble.