
Premier entretien avec Arsène RISBOURG
Résumé du premier entretien avec Arsène RISBOURG
L’entretien a été réalisé le 22 juin 2015 par Yves Crosnier et Bernard Pourprix.
Issu d’une famille d’agriculteurs de l’Aisne, Arsène Risbourg (A.R.) effectue sa scolarité dans l’enseignement technique tout en participant aux travaux de la ferme familiale et il obtient le baccalauréat Mathématiques et Techniques en 1949. L’année suivante, il suit une formation de "conducteur radioélectricien" qui, à l’époque, fait partie de la palette originale des enseignements dispensés dans le cadre de l’Institut Radiotechnique de la Faculté des sciences de Lille. C’est pour lui l’occasion de faire la connaissance de deux enseignants qui le marquent profondément : Robert Liébaert et André Lebrun. Voulant poursuivre ses études dans le domaine de l’électricité, il reprend, alors, un cursus complet universitaire et il obtient en 1953 une licence de physique comportant notamment des certificats d’électrotechnique et de radioélectricité.
Remarqué par le Professeur Roig, "patron" du secteur Physique de la Faculté des sciences de Lille, il est embauché comme assistant délégué et fait son apprentissage d’enseignant tout en passant un Diplôme d’Etudes Supérieures. De 1955 à 1957, il effectue son service militaire dans la spécialité Radar en tant qu’élève officier de marine. Après quoi, redevenu assistant, il a la possibilité de rejoindre l’Institut Radiotechnique et désormais toute la suite de sa carrière va s’effectuer au côté d’André Lebrun, dans le service d’Electronique du secteur EEA. C’est à partir de là qu’il aura l’occasion de se consacrer à une question qui lui tient particulièrement à cœur : l’ouverture de notre université aux catégories spéciales d’étudiants, dont celle des DUT et BTS. Son action pour organiser tout ce secteur va se révéler essentielle (voir 2ème entretien du 16/02/2018).
Outre le témoignage d’un parcours personnel qui a guidé la majeure partie de son engagement au service des autres, A.R. délivre aussi dans le présent entretien un témoignage également très intéressant sur ce qu’a été à Lille la période charnière du début des années 60 où a commencé à s’effectuer la mutation des disciplines universitaires gravitant autour de l’électricité. En effet, il a été l’une des rares personnes à avoir connu de près à la fois les grands anciens de l’organisation traditionnellement constituée en Institut Radiotechnique et Institut Electromécanique et les nouveaux venus qui, avec le vent de la modernité, allaient insuffler la création de l’entité EEA (Electronique, Electrotechnique, Automatique), et aussi, après 1968 et l’adjonction de la toute récente discipline Informatique, le regroupement dans l’entité IEEA. De tout cette période de mutation, A.R. nous livre une vision très personnelle où Robert Gabillard, auréolé de ses premières armes parisiennes et genevoises, tient une place prépondérante. Et, pour tous ceux d’entre nous ne connaissant que très peu les grands anciens, c’est par une très humaine galerie de portraits que A.R. achève cette évocation, mettant tour à tour en scène : Edmond Rouelle, Roger Arnoult, Roger Dehors, Marius Panet, Christian Maizières et Guy Séguier.