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Francis Wallet
Chère Armelle, cher Fred, chers amis,
"Pépé" nous a faussé compagnie!! Il s'est permis de filer à l'anglaise, pouvait-il en être autrement pour cet angliciste? Pépé était le surnom que lui avaient donné tous ses collègues qui travaillaient avec lui le samedi matin au Cueep de Lille, rue Angellier. Ce surnom reflétait à la fois toute l'affection et le respect que nous lui portions, lui notre ainé. Orphelin de père à 13ans, il se déclarait fier d'être boulonnais, d'avoir fréquenté le lycée Mariette pour ensuite intégrer hypokhagne à Faidherbe à Lille. Après ses classes prépa, il poursuivit ses études supérieures jusqu'au CAPES à la Faculté des Lettres et c'est d'ailleurs pendant cette période qu'il fit la connaissance de Melle Danielle Desprez qui allait devenir Mme Dany Wallet.
Après le CAPES, il effectua 2 ans de service militaire et pendant cette période en 1961, les jumeaux Armelle et Frédéric viendront agrandir la famille. Ce service militaire terminé, Francis est nommé au lycée de Gondecourt puis l'année suivante, il obtient sa mutation pour le Lycée Van der Meersch à Roubaix, sa ville de résidence. Et, c'est en 1967 qu'il obtient un détachement pour l'IUT. En 1968, commencera alors, sous l'égide du Pr. Lebrun, l'aventure du CUEEP et du département "Langues", un département dans lequel, auprès d'autres collègues: St.Price, Jo Bird, Michel Laplace, Georges Berteloot, Francis s'investira fortement à l'IUT de 1967 à 1997, il endossera de très nombreuses responsabilités dans le département Génie Electrique et Informatique Industrielle (GEII) où il occupera d'abord les fonctions de directeur des études puis celles d'adjoint au chef de département et cela pendant près de 18 ans!!
De l'avis de tous ceux qui l'ont côtoyé, Francis était un esprit très ouvert, curieux de tout, très travailleur et qui montrait un grand intérêt pour les nouvelles technologies (informatique, labo de langues) toujours dans le but de parfaire son enseignement. Extrêmement rigoureux dans ses écrits, il était très sollicité par de nombreux collègues enseignants-chercheurs pour effectuer des relectures ou des traductions d'articles. Et on ne compte plus le nombre de thèses traduites par Francis, il en était devenu le spécialiste et sa serviabilité était reconnue de tous. Enseignant apprécié, Francis était aussi porteur de convictions très fortes se posant en véritable militant au service de l'enseignement de sa discipline, mais aussi au service de l'école de la république.
Très tôt, il a été le défenseur de l'enseignement des langues vivantes au niveau académique en étant le Président de l'Association des Professeurs de Langues Vivantes (APLV) régionale de 1982 à 1994, mais aussi au niveau national où il est resté vice-président de 1982 à 1994.
Dans les "Langues Modernes", la revue de l'association, revue qui était une référence pour pour les enseignants en activité et aussi pour les étudiants qui préparaient les concours, Francis, très régulièrement, rédigeait des articles traitant de la didactique des langues et de son évolution; sur ce dernier point, il était perçu comme la mémoire vivante de l' A.P.L.V. Ce travail de rédaction, Francis l'a aussi beaucoup réalisé pour l' A.P.L.I.U.T (association des Profs de langues en I.U.T.): il rendait toujours compte de ses lectures et faisait les commentaires qu'il pensait utiles pour les collègues.
Son penchant pour la didactique des langues l'a poussé, avec son collègue Bernard Delahousse, a mettre en place dans le cadre de la M.A.F.P.E.N (mission académique de formation des personnels de l'E.N.), des stages qui s'adressaient aussi bien aux enseignants chevronnés qu'aux débutants.
Défenseur de l'enseignement des langues vivantes certes, mais aussi défenseur de l'Ecole Publique et Laïque et c'est là l'autre facette de son engagement militant. Il s'est toujours considéré comme l'ami de l'école de la République. Très attaché à la laïcité, il avait accepté un poste de DDEN (délégué départemental de l' E.N.) pour l'école d'Englos.Cette fonction lui plaisait beaucoup; très à l'aise, il avait gagné l'estime des enseignants,le respect des parents et la confiance des élus. La direction de l'école ne tarissait pas d'éloges à son égard. Malheureusement, ces derniers temps il fut contraint d'interrompre son mandat pour raison de santé, passant le relais à son fils Frédéric. Enfin, après toutes ces considérations, je resterai très incomplet si je ne mentionnais pas l'esprit, le tempérament très convivial de notre ami Francis. A l'A.S.A.P. quand on lui demandait s'il avait une fonction particulière au sein de cette association, invariablement il répondait:"responsable convivialité". Effectivement lorsqu'il se retrouvait avec ses amis, qu'il pouvait échanger, aiguiser sa curiosité, trinquer, il se sentait HEUREUX, HEUREUX, il l'était, lorsqu'après nous avoir invités, il nous voyait arriver à Martigny -le- Comte HEUREUX de nous faire goûter ses produits régionaux: le Mercurey de chez Dureuil, l'aligoté de chez Clémencey, le Saint Amour de chez Pauget, la côte à l'os du Charolais, le poulet à la crème du traiteur de Charolles HEUREUX de nous faire découvrir Paray le Monial ou le château de Cormatin!
Ces moments de franche camaraderie resteront dans nos mémoires. Francis, quelle chance de t'avoir croisé sur notre chemin!! Merci à toi pour tes conseils avisés et pour tout ce que tu as fait, nous pensons à Dany. Fred, Armelle, soyez fiers de votre père, de vos parents.
Marcel Dupont