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Accueil en famille

"Dispositif Accueil en Famille"

Le contexte

L’université de Lille accueille chaque année des milliers d'étudiants dont certains ont un statut particulier qui sont les étudiants en exil. Ces étudiants ont fui leur pays pour demander une protection internationale en France.

Depuis 5 ans l’Université de Lille offre à ces étudiants la possibilité de poursuivre leurs études. L’université les accueille dans des programmes d’apprentissage du français ou en reprise d’étude universitaire. C’est la Direction développement durable et responsabilité sociale (DD&RS) qui s’occupe de ces dispositifs et veille à la réussite des étudiants en exil.

Pourquoi l’accueil en famille ?

Même si ces étudiants ont la possibilité de poursuivre leurs études, nous constatons qu’ils sont néanmoins isolés dans leur petit logement universitaire. Rencontrer d’autres étudiants ou des familles dans un environnement autre que l’université peut leur aider dans leur processus d’intégration et de rompre l’isolement des exilés.

C’est dans cet esprit que l’accueil en famille a été pensé. L'accueil en famille a débuté spontanément en 2016, lors de l'arrivée de la première promotion d'étudiants, sortant directement de la jungle de Calais, juste avant son démantèlement. La communauté universitaire s'est mobilisée et étudiants comme personnels de l'Université ont accueilli ponctuellement ou à moyen terme des étudiants chez eux. C'est en 2019/2020, que le programme a connu un nouvel élan avec l'implication d'une dizaine d'étudiants et du même nombre de familles. La demande augmentant chaque année, il semble important de pérenniser ce projet, de favoriser et valoriser l'implication de chacun.

Ces étudiants ont besoin de sortir du cadre purement universitaire et ont la volonté d’échanger, de partager et de créer du lien avec d’autres personnes. La crise COVID a particulièrement isolé ces étudiants.

Quel public concerné?

Les étudiants potentiellement accueillis ont entre 18 et 28 ans, et sont originaires du Soudan, d'Afghanistan, de Guinée Conakry, de Syrie et bien d'autres pays.

Certains sont francophones, d'autres en plein apprentissage du français. Les situations familiales varient: marié, avec ou sans enfants, célibataires.... Les potentielles familles d'accueil sont principalement françaises, et vivent en métropole lilloise. Il peut y avoir des enfants, des grand-parents, des animaux etc.

Quels sont les bénéfices du programme?

  • Rompre l’isolement
  • Une meilleure intégration
  • Créer des liens
  • Echanges interculturels riche
  • Un encadrement proposé via une Charte et des rencontres avec la DD&RS

NB: Ce dispositif n'a pas pour vocation de permettre des hébergements d'urgence ou temporaires pour les étudiants, mais bien de créer des liens!

 

Nous contacter pour plus d’information


etudiants-en-exiluniv-lillefr

 

“Accueil en famille d'étudiants étrangers”

Nous, adhérents de l'ASAP, pouvons nous sentir concernés et nous poser cette question :

Accueillir un étudiant étranger ?

C’est une adhérente de l'ASAP, déjà engagée dans le dispositif, qui a rédigé le texte suivant

Comme toute expérience humaine, c’est simple et compliqué à la fois mais toujours riche ! Un verre, un repas, une sortie : c’est simple et important ; simple parce que tout le monde peut le faire et important car nombreux sont les étudiants étrangers qui terminent tout un cursus sans être entrés dans une famille française.

Tous les étudiants étrangers ne se ressemblent pas : ces gestes si simples peuvent être une découverte de différences culturelles ou sociales importantes et nécessiter que l’on parle des différences et des significations ... de belles découvertes en perspective, de part et d’autre ! Et puis, il y a des étudiants réfugiés : plus encore que tous les autres, parce qu’ils ont eu des parcours douloureux au point de ne pouvoir en parler d’emblée alors que les souffrances physiques, morales voire psychologiques sont là et que l’attente du statut de réfugié est longue, angoissante et les réseaux d’aide difficile à décoder. Quelle différence en effet, entre un service social et une association de défense des réfugiés ? Comment fonctionne la sécurité sociale à laquelle on accède après la sécurité sociale étudiante ou la CMU ? La gratuité des études est-elle réelle pour tous et partout ? Quelle différence entre le CROUS, le 115, les HLM pour se loger ? Aussi je vous invite à vous engager dans le simple : parce qu’ils sont fragiles et curieux et que nous avons à illustrer nos valeurs républicaines qui les ont attirés chez nous !

Le compliqué arrivera...ou non ! Prévenus (mais était-ce nécessaire ?) nous ferons le choix de poursuivre l’aventure à laquelle chacun a le droit de mettre fin, sans déchoir... ou encore de construire au sein de l’ASAP, un réseau d’entraide pour s’épauler ! Chiche...

Elle résume maintenant en quelques phrases son expérience depuis un an :

Du simple repas à un hébergement complet, de par les circonstances et leurs choix assumés. Je découvre plus concrètement ce que peut être le temps du Ramadan. Je ne songe pas encore à la suite de l'histoire car la vie se vit au présent !
EC.

Une autre adhérente témoigne ainsi :

L’accueil d’une demandeuse d’asile, une belle rencontre

Il y a plus d’un an, ASAP-solidarités conviait les membres de l’ASA à rencontrer au cours d’une réunion des étudiants demandeurs d’asiles en difficulté. Suite à cela, j’ai invité B. à venir manger un midi chez moi. En deux heures de conversation, j’ai alors découvert une jeune fille de 19 ans d’une intelligence, d’une culture et d’une maturité exceptionnelles. J’étais révoltée qu’une jeune comme elle, puisse croupir sans aucun moyen et sans espoir dans une chambre de 9 m2, pleine de cafards, dans une résidence insalubre. Le soir même, je lui proposais une chambre dans ma maison, le lendemain elle s’installait et je lui donnais les clefs.

Je ne l’ai jamais regretté. Nous nous entendons à merveille. Elle fait partie maintenant de la famille.
Après son arrivée est venu le premier confinement. Elle a bénéficié d’un logement correct, du jardin, d’un ordinateur sans lequel ses études auraient été compromises, de mon aide pour obtenir ses diplômes dont l’obtention était cruciale. Mais j’ai bénéficié tellement de sa présence, de sa gentillesse : elle a ensoleillé ma vie, moi qui vis seule à 75 ans.

Je crois qu’à son âge on cherche un peu d’indépendance. Aussi, depuis la rentrée de septembre, notre mode de vie est du style colocation. Nous ne partageons pas les repas, mais nous partageons nos plats, elle fait plein de gâteaux et de smoothies, je fais des tartes salées etc...Elle m’offre de très beaux tableaux qu’elle peint avec talent, je l’aide à réaliser son rêve : apprendre la musique ...Elle me fait voyager en me racontant son pays et sa culture...Que d’échanges enrichissants !!

Elle a un don particulier pour communiquer avec les animaux et se réjouit de la présence du chien, du chat et du perroquet dont elle s’occupe beaucoup.
Elle apprécie d’avoir quelqu’un à qui parler avec ce COVID qui l’oblige à travailler seule à distance, qui l’a empêchée de se faire des amis, de sortir et qui lui a même fait perdre un petit job dans une librairie musicale. J’apprécie de parler aussi avec elle car je suis aussi souvent seule. Elle m’a dit un jour que j’étais la chance de sa vie mais la chance a été partagée pour moi de l’avoir rencontrée.

MV.

Un dernier témoignage : celui d'une dame non adhérente à l’ASAP, qui cherchait depuis quelque temps à accueillir un étudiant isolé et qui a eu du mal à trouver la bonne piste pour réaliser son projet d'accueil. Grâce à un mél envoyé à l'ASAP, elle a pu le réaliser ! Car bien évidemment l'accueil d'étudiants étrangers n'est pas réservé à l'ASAP !

L'aide aux étudiants était pour moi une évidence en cette période difficile. J'ai la chance d'accueillir depuis quelque temps une étudiante seule en France. De façon régulière, autour d'un repas, les échanges sont enrichissants. Nous partageons beaucoup sur de nombreux sujets. C'est une belle expérience d'aide, de partage pour tout le monde.

Alors, chiche !

Vous avez envie de participer à un accueil solidaire en famille, vous aimeriez avoir des informations complémentaires

envoyez un mél à asap-solidarites@univ-lille.fr
en donnant votre nom et un numéro de téléphone , un membre de la commission

Solidarités vous appellera.
NB :
Ce dispositif n'a pas pour vocation de permettre des hébergements d'urgence ou temporaires

pour les étudiants, mais bien de créer des liens!

Ces témoignages émanent d’adhérents ayant participé à des secrétariats d'examens ou à des tutorats.
Pour info : Un(e) secrétaire d’examen rédige, sous la dictée, la copie d’un étudiant qui, en raison de son
handicap, ne peut écrire lui-même. Les tutorats – pédagogiques et méthodologiques - sont des
dispositifs personnalisés d’aide aux étudiants en situation de handicap.


1 - Pourquoi faire partie du collectif « assistance aux étudiants par l’ASAP » ?
Témoignage de P. L. Secrétaire d’examen
Apporter une assistance aux étudiants handicapés de l’université relève de la démarche plus globale
dans laquelle je me suis engagé depuis que j’ai quitté la vie professionnelle. J’ai en effet souhaité faire
profiter de ce temps libéré de toute contrainte qui est le nôtre et des compétences que nous avons
encore, celles et ceux qui, pour une raison ou une autre, ont besoin d’assistance. Je suis notamment
fortement engagé dans une association de retraités dont je suis le vice-président.
Aussi, quand l’ASAP a lancé un appel à candidatures en vue d’apporter une aide aux étudiants
handicapés, il m’a semblé tout naturel d’y répondre. Outre, le fait de garder un contact avec le milieu
universitaire dans lequel j’ai accompli tout mon parcours professionnel, savoir que ces quelques heures
consacrées à un étudiant, lui sont indispensables pour la poursuite de son parcours universitaire
représente également une satisfaction personnelle. Ces moments peuvent également être des moments
d’échanges qui permettent de prendre conscience des difficultés que peuvent représenter
pour certain.es des actes de la vie qui pour la plupart d’entre nous sont naturels. C’est aussi une
manière de continuer à être utile à la communauté universitaire qui m’a apporté de grandes
satisfactions sur le plan professionnel et à laquelle je reste attaché.
D’une manière générale pouvoir continuer à rendre service et être utile à d’autres est l’objectif de
cette nouvelle vie qui est la mienne depuis que j’ai quitté la vie professionnelle.


2 - Un témoignage de découverte :
Témoignage de MF. W. Tutrice méthodologique
J'ai accompagné une étudiante béninoise dans son mémoire de master dans le cadre de l’aide
compensatoire à un handicap. J'ai découvert avec elle les enjeux de l'urbanisme, c'est une fille joyeuse
et motivée avec qui je garde des contacts.
Ces rencontres avec les étudiants apportent de belles surprises, découverte d'une personnalité, d'un
parcours de vie, de projets. Les modalités d’aide sont adaptables en fonction des besoins.


3 – De la pluralité des rencontres en diversité :
Les étudiants qui souffrent d’un handicap doivent pouvoir être évalués par ce qu’ils sont en eux-mêmes,
à ce moment-là, c’est-à-dire après les apprentissages acquis. J’ai découvert des jeunes adultes
volontaires, et qui ont beaucoup à nous apporter sur la volonté, le courage, l’envie de réussir, en fait.
Pour que les cartes soient vraiment dans leurs mains. La diversité de nos interventions possibles (sur
plusieurs sites possibles) aiguise notre souhait de découvertes d’un monde étudiant, facteur d’avenir.
J’encourage toutes celles et tous ceux qui le peuvent à y participer.