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Wacrenier Jean-Marie
Jean-Marie Wacrenier avait un parcours de vie en principe tout tracé. Fils de fermiers à Mons-en-Pévèle, après son certificat d’études primaires obtenu à 14 ans, il allait travailler à la ferme familiale. Mais, il a une passion pour la science et surtout pour la physique. Avec les ouvrages que lui procure une tante, il acquiert petit à petit les connaissances d’une partie importante du programme du cycle secondaire. Il poursuit ses études durant son service militaire en Algérie où il apparaît comme un « appelé curieux ». À son retour tout bascule avec la mort de son père. La petite ferme n’est désormais plus très rentable. Il doit alors prendre en charge sa mère et ses sœurs. Par la suite, dès qu’il aura obtenu un emploi rémunéré, la famille s’installera à Lille.
Mais sa passion pour les études demeure. En 1958, il pousse la porte du CNAM de Lille où il sera accueilli par un homme tout aussi exceptionnel, André Lebrun, professeur d’électronique à l’université et au CNAM, qui le soutient dans son projet et l’oriente résolument vers l’électronique. Jean-Marie va trouver un emploi de technicien chez Thomson à Lesquin puis un autre dans le laboratoire du professeur Lebrun où il prépare son mémoire d’ingénieur CNAM, diplôme qu’il obtient en 1965. Il y préparera sa thèse de troisième cycle passée en 1968 puis sa thèse de doctorat d’État soutenue en 1975. Ses travaux de thèse portaient principalement sur la spectrométrie des solides dans tout le spectre hertzien, thème central du laboratoire. Il obtient très vite un emploi d’assistant puis gravit tous les échelons de la carrière universitaire jusqu’à celui de professeur. Mieux que beaucoup d’autres, il sait ce que représente l’effort de se construire une culture scientifique.
Évoquons quelques éléments de cette carrière pour nous rappeler surtout les innovations qu’il a contribué à introduire et les responsabilités importantes qu’il a exercées.
Dès 1968, sous la direction du professeur Eugène Constant, il contribue au lancement d’un enseignement de physique statistique, nouveau en licence EEA.
En 1974, il rejoindra l’équipe constituée par le professeur Henri Dubois pour la création du DEUG alterné : il y enseignera la physique et l’électronique et sera responsable de la deuxième année de 1975 à 1983.
En 1984, il crée le DEUG A0 pour les bacheliers F, alors trop souvent en échec à l’université. Il en sera responsable sous ses diverses formes jusqu’en 1996.
En 1993, à la demande du Ministère, il pilote la mise en place du DEUG Technologies industrielles dont il sera jusqu’à sa retraite, le responsable de première année.
Enfin de 1993 à 1996, il est responsable des enseignements du premier cycle scientifique.
À la fin de sa carrière, il a assuré des enseignements d’hyperfréquences en maîtrise EEA et DEA d’électronique en privilégiant les approches les plus théoriques.
En parallèle de ces responsabilités et de son enseignement, il mène une constante activité de recherche dans le laboratoire du professeur Lebrun puis dans celui du professeur Constant. Il dirige une dizaine de thèses de troisième cycle et plusieurs thèses d’État. Il anime aussi en interne des séminaires portant sur l’étude théorique des diélectriques et sur la physique statistique.
Ceux qui, comme nous, ont eu la chance de le côtoyer de près, restent marqués par sa générosité, sa disponibilité sans faille, sa vivacité intellectuelle, sa clarté et sa rigueur dans le traitement des problèmes. Il s’est intéressé à tant de choses en science ! Le midi, au « resto U » à la pause-café, il nous a si souvent parlé de physique des particules, d’astronomie, de relativité, de la pensée de Teilhard de Chardin…
Il a été réellement apprécié de tous : étudiants, administratifs, collègues de l’EEA, de physique et de chimie qu’il a su entraîner avec lui ou qui ont pu compter sur son dévouement pour entreprendre. Tous, gardent le souvenir de sa compétence, de son efficacité et de sa lucidité bienveillante.
Après avoir pris sa retraite en 1996, Jean-Marie quitte le Nord avec son épouse pour le Sud. Il est décédé brutalement le 13 septembre 2024 à Villeneuve-lès-Avignon. Au final il laisse à l’université non seulement des collègues fidèles mais surtout des amis.
Les éléments ci-dessus ont été collectés et regroupés de façon collégiale par :
B. Belsot, C. Druon, G. Salmer et P. Tabourier
Jean-Marie Wacrenier avait un parcours de vie en principe tout tracé. Fils de fermiers à Mons-en-Pévèle, après son certificat d’études primaires obtenu à 14 ans, il allait travailler à la ferme familiale. Mais, il a une passion pour la science et surtout pour la physique. Avec les ouvrages que lui procure une tante, il acquiert petit à petit les connaissances d’une partie importante du programme du cycle secondaire. Il poursuit ses études durant son service militaire en Algérie où il apparaît comme un « appelé curieux ». À son retour tout bascule avec la mort de son père. La petite ferme n’est désormais plus très rentable. Il doit alors prendre en charge sa mère et ses sœurs. Par la suite, dès qu’il aura obtenu un emploi rémunéré, la famille s’installera à Lille.
Mais sa passion pour les études demeure. En 1958, il pousse la porte du CNAM de Lille où il sera accueilli par un homme tout aussi exceptionnel, André Lebrun, professeur d’électronique à l’université et au CNAM, qui le soutient dans son projet et l’oriente résolument vers l’électronique. Jean-Marie va trouver un emploi de technicien chez Thomson à Lesquin puis un autre dans le laboratoire du professeur Lebrun où il prépare son mémoire d’ingénieur CNAM, diplôme qu’il obtient en 1965. Il y préparera sa thèse de troisième cycle passée en 1968 puis sa thèse de doctorat d’État soutenue en 1975. Ses travaux de thèse portaient principalement sur la spectrométrie des solides dans tout le spectre hertzien, thème central du laboratoire. Il obtient très vite un emploi d’assistant puis gravit tous les échelons de la carrière universitaire jusqu’à celui de professeur. Mieux que beaucoup d’autres, il sait ce que représente l’effort de se construire une culture scientifique.
Évoquons quelques éléments de cette carrière pour nous rappeler surtout les innovations qu’il a contribué à introduire et les responsabilités importantes qu’il a exercées.
Dès 1968, sous la direction du professeur Eugène Constant, il contribue au lancement d’un enseignement de physique statistique, nouveau en licence EEA.
En 1974, il rejoindra l’équipe constituée par le professeur Henri Dubois pour la création du DEUG alterné : il y enseignera la physique et l’électronique et sera responsable de la deuxième année de 1975 à 1983.
En 1984, il crée le DEUG A0 pour les bacheliers F, alors trop souvent en échec à l’université. Il en sera responsable sous ses diverses formes jusqu’en 1996.
En 1993, à la demande du Ministère, il pilote la mise en place du DEUG Technologies industrielles dont il sera jusqu’à sa retraite, le responsable de première année.
Enfin de 1993 à 1996, il est responsable des enseignements du premier cycle scientifique.
À la fin de sa carrière, il a assuré des enseignements d’hyperfréquences en maîtrise EEA et DEA d’électronique en privilégiant les approches les plus théoriques.
En parallèle de ces responsabilités et de son enseignement, il mène une constante activité de recherche dans le laboratoire du professeur Lebrun puis dans celui du professeur Constant. Il dirige une dizaine de thèses de troisième cycle et plusieurs thèses d’État. Il anime aussi en interne des séminaires portant sur l’étude théorique des diélectriques et sur la physique statistique.
Ceux qui, comme nous, ont eu la chance de le côtoyer de près, restent marqués par sa générosité, sa disponibilité sans faille, sa vivacité intellectuelle, sa clarté et sa rigueur dans le traitement des problèmes. Il s’est intéressé à tant de choses en science ! Le midi, au « resto U » à la pause-café, il nous a si souvent parlé de physique des particules, d’astronomie, de relativité, de la pensée de Teilhard de Chardin…
Il a été réellement apprécié de tous : étudiants, administratifs, collègues de l’EEA, de physique et de chimie qu’il a su entraîner avec lui ou qui ont pu compter sur son dévouement pour entreprendre. Tous, gardent le souvenir de sa compétence, de son efficacité et de sa lucidité bienveillante.
Après avoir pris sa retraite en 1996, Jean-Marie quitte le Nord avec son épouse pour le Sud. Il est décédé brutalement le 13 septembre 2024 à Villeneuve-lès-Avignon. Au final il laisse à l’université non seulement des collègues fidèles mais surtout des amis.
Les éléments ci-dessus ont été collectés et regroupés de façon collégiale par :
B. Belsot, C. Druon, G. Salmer et P. Tabourier