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Hommage à Arsène Risbourg
Avec ce bulletin spécial nous rendons hommage à Arsène Risbourg, un des fondateurs et premier président de l’Association de Solidarité des Anciens de l’Université de Lille1. Il a su mener à bien avec beaucoup de ténacité la création de l’ASA et son premier développement. Il a su impulser les valeurs de solidarité dans tout un ensemble d’actions qui perdurent. Il a ainsi su tracer des lignes de force, des perspectives dans lesquelles l’ASAP d’aujourd’hui se reconnaît et s’inscrit.
Merci Arsène
Jacques DUVEAU. Président ASAP
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Hommage rendu par Yves CROSNIER au nom de l'ASAP, à ARSÈNE RISBOURG
Église St-Maurice des Champs à Lille-Pellevoisin, le 13 février 2020
Le témoignage d’Arsène
Vendredi dernier, après une nouvelle et dernière visite au chevet de son grand ami Arsène Risbourg, alors hospitalisé à l’Hôpital des Bateliers du CHU de Lille, Jeannine Salez se résout à ouvrir l’enveloppe marquée « A ouvrir après mon décès ». Enveloppe qui lui a été remise par Arsène quelques semaines plus tôt.
Dans ce témoignage, il parle de son adolescence, de sa jeunesse et de tout son parcours d’études, du primaire à son entrée dans l’Enseignement supérieur.
« Arsène, un certain paradoxe », dit-il de lui-même à la troisième personne. « Il n’aimait pas l’école et… il y restera toute sa vie active ». « Pourquoi ? Parce que, pour cet enfant des prés, parmi les animaux, l’école c’était une prison, un lieu privé de liberté ». Et, il ajoute « la rentrée a toujours été pour moi un mauvais jour ».
« Arsène, un parcours atypique », complète-t-il, pour présenter un cursus qui l’amènera « d’apprenti ajusteur jusqu’au titre de Maître de conférences ». Et, insiste-t-il, atypiques aussi « les conditions dans lesquelles se sont déroulées ses études ».
Né en 1930, issu d’une famille de petits agriculteurs de l’Aisne, à Besmont près d’Hirson, il effectue ses études primaires à l’école du village. Sa chance, dit-il, c’est que « ma mère veut que je fasse des études ». Après avoir obtenu le DEPP (Diplôme d’Études Primaires Préparatoires exigé pour l’entrée en sixième), une autre chance se présente, c’est l’ouverture d’un internat au Collège Moderne et Technique d’Hirson. Il entre donc au collège. Sa scolarité va alors connaître de nombreuses interruptions. On est en pleine guerre de 40. Outre les problèmes liés aux bombardements, il a une santé fragile et cumule angine, jaunisse, anémie, etc.
Néanmoins, toujours vivement encouragé par sa mère, il obtient brillamment en 1945-46 un CAP d’ajusteur et un BEI d’ajusteur-mécanicien. Il enchaîne l’année suivante avec un CAP de dessinateur mécanique. Arrivé à la première partie du Bac, nouvel accroc de santé : une paratyphoïde. Il est finalement reçu au bac Math et Technique en Juin 1949, et premier du Jury, avec mention.
Sa mère, confortée par cette suite de succès, souhaite qu’il continue vers une école d’ingénieurs, comme l’IDN, entre autres… et il s’inscrit en classe préparatoire au Lycée Faidherbe de Lille. Mais il abandonne la prépa à la Toussaint pour raisons de santé et se tourne alors vers la formation de « conducteur radioélectricien » dispensée par l’Institut Radiotechnique à la Faculté des Sciences de Lille. Le cursus ne comporte qu’un an d’études. Robert Liébaert et André Lebrun en sont les principaux enseignants. Reçu, toujours brillamment, en 1950 à ce diplôme, il décide de poursuivre dans le domaine de l’électricité et doit alors franchir toutes les étapes de la filière universitaire correspondante.
En 1951, alors qu’il est en propédeutique MPC, son parcours est interrompu par le décès de son père et il doit retourner temporairement à la ferme pour aider sa sœur. Il est néanmoins reçu en seconde session, et avec mention ! Après quoi, se succèdent, les années suivantes, les certificats d’Électrotechnique générale, de Radioélectricité et de Physique générale. Il obtient ce dernier avec la mention Bien. Cela lui vaut d’être repéré par le Professeur Roig, directeur de l’Institut de Physique, qui lui propose pour la rentrée d’Octobre 1953 un poste d’assistant délégué de physique. Il y fait pendant 2 ans l’apprentissage des préparations d’expériences de cours et de l’encadrement des travaux pratiques des étudiants, tout en préparant un DES (Diplôme d’Études Supérieures) dans le domaine de la spectroscopie hertzienne de l’humidité dans les matériaux. Diplôme qu’il soutient en 1955.
Entré donc à la Faculté des Sciences de Lille en 1953 comme assistant délégué, il y terminera sa carrière en 1990 en tant que Maître de Conférences.
Dans la conclusion de son « témoignage », Arsène insiste sur un point très important : « Il faut remarquer que, durant toutes mes études, de la 6ème au certificat de Physique générale, j’ai travaillé tous les week-ends et toutes les vacances à la ferme ».
Son parcours d’enseignant-chercheur
Dans son ultime témoignage Arsène ne parle pas du tout de son parcours d’enseignant-chercheur, jusqu’à son départ en retraite en 1990. Peut-être parce qu’il a jugé que c’était suffisamment connu de ses collègues par le long compagnonnage effectué avec eux.
Plus âgé que la plupart d’entre nous et ayant connu beaucoup de transformations au sein de l’Université, y compris avant 1968, il était en quelque sorte, pour nous ses collègues, un « Mentor ». Un mentor respecté, intransigeant dans ses valeurs, volontiers « poil à gratter » mais réellement d’une profonde bienveillance. La recherche en solitaire ne l’a jamais beaucoup attiré. C’est, avant tout, dans les activités de gestion et d’enseignement qu’il a trouvé tout le déploiement de ses capacités.
Parti faire son service militaire dans la marine en 1955, il en revient en 1957, réoccupe un poste d’Assistant en physique, puis en 1958 retrouve l’Institut Radiotechnique où il a fait antérieurement en tant qu’étudiant sa formation de technicien en radio électricité. Nommé d’abord Assistant, il deviendra peu de temps après Chef de travaux puis Maître assistant et, finalement, Maître de conférences. André Lebrun et Robert Liébaert sont toujours à la tête de l’Institut Radiotechnique. Ils vont être rejoints, en 1959, par Robert Gabillard.
Arsène se trouve d’emblée dans la mouvance d’André Lebrun. Le fait qu’ils soient l’un et l’autre issus de familles d’agriculteurs n’y est sans doute pas étranger. Au fil du temps leur proximité va se transformer en un lien très fort et Arsène deviendra un inconditionnel ami et soutien d’André Lebrun, partageant largement les multiples entreprises de celui-ci au sein de notre université et au sein de son laboratoire de « Spectrométrie Hertzienne et Mesures Automatiques ».
L’entrée d’Arsène dans la carrière universitaire coïncide avec le tout début de la formidable révolution technologique qui va faire que la bonne vieille radioélectricité va céder la place à l’électronique à semi-conducteurs et à son champ immense et toujours renouvelé d’applications.
En même temps, Arsène va être au cœur de la considérable mutation que vont connaître pendant des décennies les enseignements de notre université pour répondre aux énormes besoins de formation ainsi créés : la massification des effectifs des étudiants et son corollaire d’une indispensable démocratisation et adaptation à un large public. Sur ce dernier point, le rôle d’Arsène va être considérable au sein des instances mises en place, principalement pour traiter le cas des Techniciens Supérieurs titulaires d’un D.U.T. ou d’un B.T.S. et souhaitant poursuivre les études universitaires de 2ème cycle.
C’est ainsi qu’Arsène, dont l’affinité et l’empathie pour les techniciens supérieurs étaient très grandes, accepta dès 1968 de prendre en main la toute première fournée de dossiers de candidats à la poursuite d’études dans son secteur de l’E.E.A. (Électronique, Électrotechnique, Automatique). Au cours des années suivantes, le flux des demandes d’admission ne cessant de croître, naquit la « Commission des Dispenses » dont les prérogatives s’étendirent progressivement à tous les secteurs de l’Université, tous les niveaux et toutes les catégories d’étudiants. Arsène y joua un rôle essentiel et, ce, jusqu’à son départ en retraite, en 1990.
Cette activité, très chronophage, était évidemment en sus de beaucoup d’autres. En particulier :
- sa participation aux enseignements d’électronique et à ceux d’hyperfréquences dont il avait été l’un des principaux créateurs dès 1959 ;
- sa contribution dans nos coopérations de formation avec les professionnels des Télécommunications, d’abord avec l’IRET (Institut Régional d’Enseignement des Télécommunications) et ensuite dans le cadre de l’ENIC (École Nouvelle d’Ingénieurs en Communications, devenue maintenant Institut Mines-Télécoms) ;
- son rôle quasi inamovible de superviseur pour l’atelier de micromécanique propre à nos trois laboratoires de recherche du secteur de l’Électronique ;
- sa participation au CRESMAT (Centre de Recherches en Matériaux), GIE de transfert vers l’industrie du bâtiment et des travaux publics en lien avec le laboratoire d’André Lebrun. Et sa séquence de direction de cet organisme après le départ en retraite d’André Lebrun.
Le Président-fondateur de l’ASA Université de Lille 1
Si nous sommes réunis aussi nombreux aujourd’hui autour d’Arsène c’est bien parce qu’existe depuis 29 ans le puissant lien d’amitié de notre Association de Solidarité des Anciens de l’Université de Lille 1. Il en a été lui-même le Fondateur en 1991, à l’initiative d’André Lebrun et de Michel Parreau et avec l’appui d’Alain Dubrulle, Président à l’époque de notre Université des Sciences et Technologies sur le campus de Villeneuve d’Ascq.
En 1986, une première tentative effectuée par André Lebrun avait échoué. Ne voulant pas aboutir à un deuxième échec c’est donc à son ami Arsène, retraité depuis 6 mois, qu’André Lebrun a demandé en 1991 d’être le premier Président de l’Association des Anciens, en sachant que celui-ci ne lui refusait jamais rien. Le Bureau élu est constitué de : Arsène Risbourg, Jean Duez, André Lebrun, Jeannine Salez, Micheline Cornil et Alain Chapoton.
Commence, alors, un véritable parcours de SDF car l’ASA n’a rien : ni local fixe, ni meubles, ni adresse. Les réunions de travail nécessitent une course incessante à la recherche d’une place au bâtiment A3 ou ailleurs. La situation va connaître enfin une amélioration substantielle lorsque le Service Culture voudra bien accorder à l’ASA une partie de son Translocal. De sorte que, à la fin de la présidence d’Arsène, c’est-à-dire en 1995, on pourra considérer que de véritables prouesses ont été accomplies. Un début d’archivage des documents a commencé, le bulletin d’information a été édité régulièrement, quelques petites sorties ont été effectuées dans la proximité du département, l’écriture de l’Histoire de l’Université a été entreprise et, même, l’atelier de travaux manuels de Ginette Rasson a fonctionné dès 1992. Et les adhérents ont été au nombre de 40 à 50.
Bien sûr, on était très loin de l’ASAP (Association de Solidarité des Anciens Personnels de l'Université de Lille) actuelle avec ses près de 600 adhérents et ses activités débordantes qui se succèdent pratiquement toutes les semaines, au point de se télescoper parfois. Mais l’essentiel avait été fait lors de cette 1ère présidence. L’ASA était sur les rails…
Encore un grand merci, Arsène. Repose en paix.
Yves CROSNIER avec la contribution de Joseph LOSFELD
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ARSÈNE, mon Ami
Jeannine SALEZ, mars 2020
Mai 1991 : période que je ne pourrai oublier car elle a marqué ma vie. C'est par l'intermédiaire de l'ASA dont tu es le fondateur avec Monsieur André Lebrun que j'ai eu la chance de te connaître. Quelques mois avant que soit créée l'Association j'avais perdu l’essentiel de ma famille et me retrouvais bien isolée. J'étais encore en activité pour une bonne année et le Président de l'Université, Monsieur Alain Dubrulle, m'a demandé si je pouvais t'aider à mettre en œuvre cette Association de Solidarité. Je l'ai fait bien volontiers et notre complicité a duré 29 ans. Je me souviens avec émotion et gratitude de ton accueil. Grâce à ta compréhension, à ton indulgence, j'ai repris goût à l’existence. Notre amitié au fil des jours s'est transformée en une profonde affection.
Monsieur Lebrun a eu raison de relancer son idée de créer cette Association (une première tentative en 1986). Il savait qu'il pouvait compter sur toi. Tu étais tout jeune retraité. C'était une tâche difficile, il fallait tout concevoir. Tu as beaucoup donné de ton temps, de ton énergie. Improviser, imaginer, c'était le vide. Pas de matériel, pas de local, enfin rien. Ta pondération, ta patience, ont eu raison des difficultés.
Tout de suite tu as mis en pratique l'objectif principal de l' Association : la solidarité. Pendant plus de vingt ans tu as rendu visite aux « anciens » (domicile, maison de retraite, hôpital) ou communiqué par téléphone. Tu t'es penché rapidement sur l'établissement d'un projet de statuts en coopération avec André Lebrun et Michel Parreau . Il fut présenté à l'assemblée constituante du 25 mai 1991 comprenant 20 membres toutes origines confondues. Ces statuts furent votés à l'unanimité. Un conseil d'Administration provisoire était constitué dont tu as été le Président.
En octobre 1991, parution du premier bulletin ASA. Il était bien mince ! Mais au fur et à mesure de son édition (trois fois l'an) les pages se remplirent. De 1991 à 1995 tu as été le Directeur de la publication, de 1991 à 1999 responsable de la rédaction de ce bulletin. Et Trésorier de l'Association de 1995 à 2001.
Un peu à la fois les ateliers ont démarré, dont le premier en 1992 : travaux manuels animé par Ginette Rasson pendant une vingtaine d'années, repris ensuite par Brigitte Beaufils qui en assure la continuité. D'autres ateliers et activités se sont installés : peinture, sculpture, conférences, expositions, entretien de la forme … Des balades, sorties, voyages ont tout de suite été instaurés, entre autres : Avesnois, Audomarois, Boulogne-sur-Mer... et aussi, le 8 mai 1996, la THIÉRACHE (ton pays) avec les églises fortifiées, sortie que tu as entièrement organisée et commentée. Ambiance très sympathique, le curé nous recevait dans son église et le maire de l'endroit se joignait à nous au repas. Voyage repris d'ailleurs une deuxième fois le 2 mai 2002.
Et ce voyage à Saint-Pétersbourg en juin 1999, premier grand voyage ! Sa préparation nous a donné bien des soucis. Tu as dû te rendre deux fois à Paris pour les billets d'avions et visas. Mais quel merveilleux voyage. Nous avons été reçus en amitié par une personnalité de la ville que Marius Panet, qui était du voyage, connaissait depuis longtemps.
Il faut aussi citer ce voyage en Alsace en l'an 2000 pour lequel nous avons bénéficié de deux guides adhérents ASA : notre regretté Jean Krembel et Raymond Jean, originaires d'Alsace. Nous avons bien apprécié leurs commentaires sur cette région pleine de charme. Le décès de Jean en 2015 t'as très affecté.
Tu t'es investi dans beaucoup d'initiatives, par exemple :
- Les recherches historiques sur la Faculté des Sciences de Lille, avec André Lebrun et Michel Parreau.
- Les témoignages sur les Grands Serviteurs de la Faculté.
- Au moment de ta Présidence ASA (1991-1995), c'est-à-dire pendant 4 ans, tu as préparé et fourni la partie scientifique du programme des conférences de l'Université du Temps Libre dont tu étais membre fondateur.
- L'instauration avec André Lebrun des deux premières expositions :
- En 1996 : « Le bois, ébénisterie et sculpture » en hommage à Bernard Montuelle.
- En 1997 : « Paysages et Sites du Nord » en hommage à Roger Dehors.
- A noter aussi en 1998 : Ta participation à l'exposition d'anciens appareils de chimie et de physique organisée avec Michel Bridoux et Michel Delhaye
- Doux souvenir. Je me souviens d'une belle et imposante bûche de Noël que tu avais confectionnée à l'occasion de la soirée ASA du 14 décembre 2001. Ce fut la surprise quand elle est apparue dans la salle où avait lieu le cocktail dînatoire, portée par deux adhérents, elle pesait 5kg ! Les participants à la soirée l'ont bien appréciée, c'était la cerise sur le gâteau.
- Plus récemment (2006-2007) création, avec Henri Dubois, de la Médaille de l'ASA.
- En décembre 2007 lors de la soirée rétrospective de l'ASA, tu as remis à Monsieur Lebrun la toute première Médaille spécialement gravée.
- 1er décembre 2016 : soirée rétrospective des 25 ans de l'ASA au cours de laquelle tu as fait l'Historique de l'Association.
Il n'y a pas si longtemps, tu m'as dit ces paroles : « j'ai aimé l'ASA ». Ces propos m'ont touchée et aussi bouleversée ayant lu dans l'un de tes écrits : « la période de ma Présidence ASA a été la plus dure de mon existence :
- 28 décembre 1992 : maison en partie détruite par un incendie.
- 14 juillet 1993 : décès de mon vieux compagnon Christian Maiziéres.
- 15 juin 1994 : décès de mon épouse après trois mois d'hospitalisation. »
Dans ces moments difficiles, tu as été d'un grand courage et volontaire pour assumer toutes les tâches qui t'incombaient.
J'ai été heureuse de t'accompagner dans les diverses et nombreuses actions que tu as entreprises pour fonder et faire fonctionner l'ASA. Cela m'a fait comprendre ta personnalité : dévouement, sincérité, sensibilité, générosité. Il se dégageait de toi une émotivité que tu cachais sous une certaine réserve.
Tu es parti, mais tu resteras toujours dans ma mémoire et dans mon cœur.
Jeannine
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Témoignage d'Arsène Risbourg
Célébration des 25 ans de l'ASA - Université de Lille 1
Premier décembre 2016
Cette manifestation, c’est pour moi, mais aussi je l’espère pour nous tous, l’expression de notre devoir de mémoire envers nos deux fondateurs :
Le Président Michel PARREAU et le Professeur André LEBRUN l'initiateur
qui nous ont quittés voici déjà 6 ans. Nous leur devons cette reconnaissance, ne les oublions pas.
J’évoquerai succinctement l’historique de l’ASA : sa genèse ou création et les premières années de son existence.
La genèse
C’est à l’initiative de l’humaniste André Lebrun que fut créée l’Association dont le but résumé était d'entretenir la qualité de vie de tous ceux qui ont œuvré pour le bon fonctionnement de notre Université.
C’est ainsi qu’en Mars-Avril 1991, André Lebrun me demande « si j’accepte de fonder avec lui une Association des Anciens de l’Université et d’en assurer la 1ère Présidence ». Demande non conventionnelle, mais André Lebrun et moi, nous nous connaissons depuis plus de 40 ans ; il sait que je ne lui refuserai pas, ceci constitue la forme, pour le fond c’est plus complexe.
Ce n’est qu’après la fondation de l’ASA que j’apprends qu’en 1986, André Lebrun a effectué une première tentative de création qui a échoué. Pour ce, il avait lancé un sondage auprès des retraités dans lequel il exprimait le but de l’Association. Il demandait à chaque éventuel adhérent s'il accepterait de participer aux charges mais surtout, s’il accepterait d’en assumer la 1ère Présidence. Échec, d’où une 2ème tentative en 1991 soit cinq ans après.
Lorsque je lui ai demandé : pourquoi cet échec en 1986 ? Il m’a répondu : « je n’ai pas trouvé de Président », d’où la nécessité de trouver un Président pour effectuer une 2ème tentative. André Lebrun, tenace, attend une opportunité. L’occasion, c’est ma disponibilité : je suis retraité depuis 6 mois. Pour donner plus de crédibilité à cet « attelage », André Lebrun s’assure du soutien du Président USTL en exercice, Alain Dubrulle. C’est ainsi qu’il lance une invitation à une Assemblée constituante qui aura lieu le 25 mai 1991.
Vingt présents, repris dans notre Bulletin 10ème anniversaire en 2001, dont : 4 encore en activité, 1 revenant du sondage de 1986 : Jean Schiltz, et André Lebrun, soit 14 nouveaux retraités. En 1986, 29 avaient répondu au sondage. En 1991 soit 5 ans après, 20 présents ?
Les statuts réalisés par André Lebrun et moi-même, vus par Michel Parreau sont présentés et adoptés. Un Conseil d’administration et un Bureau sont élus. Le Bureau est constitué de Président : Arsène Risbourg, Vice-Président : Jean Duez, Secrétaire : André Lebrun, Secrétaire adjointe : Jeannine Salez, Trésorière : Micheline Cornil, Trésorier adjoint : Alain Chapoton
Les formalités d’usage sont remplies. Déclaration, enregistrement à la préfecture, parution au Journal Officiel début juillet 1991. Sur le papier l’ASA-USTL existe administrativement, sur le terrain c’est autre chose. Si la création de l’ASA n’a pas été facile, ce ne le sera pas davantage pour assurer son fonctionnement, son développement.
L’ASA : ses premières années
Sur le papier l’ASA c’est net, mais sur le terrain ... c’est autre chose. L’ASA est une SDF, pas d’adresse, pas de point fixe, pas de bureau. C’est ainsi que les fondateurs qui ont décidé de travailler sur l’histoire de la faculté en rassemblant tous les documents d’époque trouvés dans l’Université, à la B.U., aux archives départementales et communales (journaux) vont errer dans le A3 et ailleurs, là où ils peuvent récupérer 3 sièges et ce, pendant des années jusqu’à ce qu’ils trouvent un lieu d’accueil dans le translocal de l’USTL-Culture où nous fûmes bien accueillis.
Hormis ce premier engagement des fondateurs, il est décidé de créer un bulletin d’information sur le fonctionnement de l’ASA à raison de 3 l’an. Le premier devait paraître lors de la cérémonie d’accueil des retraités « promotion 1991 ». Il paraîtra et sera présenté lors de cette cérémonie, c'est-à-dire 5 mois après la création de l’ASA. Bulletin peu fourni qui nous valut une des seules critiques connue à ce jour. Notre engagement a été tenu et perpétué, puisqu’il existe toujours 25 ans après sa création avec tous les développements que nous lui connaissons.
Après ces premiers engagements, ses fondateurs et Jeannine Salez secrétaire adjointe, organisent des petites sorties d’une journée voire une demi-journée dans notre environnement régional dont Lewarde (la mine), l’Avesnois (les moulins à eau), la Thierache (Eglises fortifiées).. petites sorties qui vont se perpétuer. Durant cette première période 1991-1995, nos effectifs restent stationnaires, entre 40-50 personnes. Il faudra attendre notre installation à l’USTL Culture pour voir notre effectif d’adhérents atteindre une centaine en 2000.
Cependant, durant cette « triste période », un fait important est à signaler. Il s’agit de la création en 1992 de l’Atelier de travaux manuels fondé, géré et animé par Ginette Rasson pendant quelque 20 ans. Fait important puisque cet atelier existe toujours et qu’il est, en quelque sorte, le point de départ pour la création de nombreux autres ateliers.
Partant d’un lieu peu enviable, notre installation dans le translocal USTL-Culture, c’était pour les fondateurs comme un « petit paradis », car, nous disposions enfin du nécessaire pour travailler : table, chaise, armoire et même la photocopieuse de la Culture. Cette installation correspond à notre développement en effectifs d’adhérents, en travaux avec l’arrivée des premiers animateurs de l’ASA dont : Roger Marcel, Joseph Heubel, René Fouret, Emile Vivier… Chacun participe dans sa discipline aux recherches historiques sur la Faculté des Sciences. Ces recherches se sont généralisées, amplifiées avec les travaux de Jeanne Parreau et Marie-Thérèse Pourprix, sont-elles terminées ? Non !
Dates importantes dans le cheminement sur le sentier de notre histoire ASA
En 1996 Création d'une exposition sur le thème de la sculpture sur bois en hommage au professeur Bernard Montuelle biologiste ancien Directeur de l’IUT décédé en 1986 qui fut sculpteur de talent. C’est là qu’apparaît entre autres un non adhérent à l’ASA venu exposer une de ses œuvres : fierté ? Exposition importante puisqu’elle marque le début de toutes les expositions tenues annuellement. Celle-ci sera suivie en 1997 par une exposition en hommage au Professeur Roger Dehors professeur en Électronique décédé en 1986, peintre amateur de talent ayant exposé au salon des peintres amateurs à Paris. Toujours dans le cadre des expositions, celle de 1998 sera consacrée à une première collection d’appareils scientifiques Physique et Chimie à l’initiative des Professeurs Michel Bridoux chimiste qui devait nous quitter peu après et Michel Delhaye restaurateur d’appareils anciens.
Celle-ci sera bientôt suivie par la collection d’appareils anciens, véritable petit musée scientifique : ceci, à l’initiative de Guy Seguier qui a pu rassembler en moins de 20 ans plus d’un millier d’appareils anciens. Ce musée est probablement, et indéniablement notre réalisation la plus importante car, si l’ASA devait disparaître, le musée resterait.
Enfin, dernière création de l’ASA, l’organisation de notre premier grand voyage et pas n’importe quoi : Saint-Pétersbourg. Voyage qui inaugure en quelque sorte toute la série de voyages annuels plus que jamais d’actualité par leur importance en effectifs et en lieux visités. Ces voyages constituent actuellement la plus grosse attraction de l’ASA. Hormis ces grands voyages dans le monde entier, d’autres plus petits, d’une durée plus courte, sont réalisés en France.
Il faut signaler que le voyage à Saint-Pétersbourg (1999) fut réalisé sans l’aide d’un voyagiste par Marius Panet, Jeannine Salez et moi-même. Toutes ces évocations ne peuvent constituer qu’un résumé des nombreuses activités de l’ASA, néanmoins suffisant pour juger et apprécier l’évolution de l’ASA au cours de ses 10 premières années d’existence. En particulier toutes les nouvelles créations furent suivies pour exister actuellement.
Chers adhérents ASA, vous voyez ce qu’est l’ASA actuellement, n’oubliez pas ce qu’elle a été.
La morale : sachez que toute participation si petite soit-elle, fait honneur à l’ASA et à celui ou celle qui l’assume.