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Hommage à Dany Wallet

Danielle ! … Non ! Pas Danielle ! …

Dany ! … Oui Dany !

Dany et Francis !

Dany, Armelle et Frédéric !

 

Dany tu es partie … Tu nous as quittés …

Mais comme aurait dit ta grand-mère « il ne faut pas se laisser abattre » …

Et ta grand-mère disait aussi « on ne se plaint pas ! » …

C’est pourquoi tes amis sont venus, nombreux, cet après-midi, autour de toi Dany, autour de vous Francis, Armelle et Fred … parce que tu es vivante dans notre mémoire, dynamique, gaie, enjouée, le cœur sur la main …

Le cœur sur la main … et la chanson aux lèvres

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Dany donc, Danielle Déprez née le 22 Mai 1938 à Roubaix, est la première fille d’un couple d’Instituteurs de la République. Son père est mobilisé en 1939 pour la guerre, puis est retenu en captivité en Allemagne. Dany sera donc élevée jusqu’à l’âge de sept ans par sa mère.

Elle aimait parler de ses parents qu’elle respectait et admirait. Elle nous décrivait sa mère comme une femme de conviction, stricte, une femme aussi exigeante avec elle-même qu’avec ses enfants, une femme qui ne s’en laissait pas compter. Dany héritera de sa mère son caractère bien trempé et son franc parler. Elle nous exprimera aussi son grand attachement à son père et sa grand-mère.

Dany hérite de sa famille ses convictions laïques et ses opinions bien tranchées sur l’École.

Ses parents sont instituteurs à Werwicq-Sud, elle poursuit donc, comme pensionnaire, ses études secondaires au Lycée Fénelon à Lille. Elle obtient le baccalauréat avec la mention Assez Bien.

Trop jeune pour entrer à l’École Normale d’Institutrices, elle s’inscrit à la Faculté des Lettres de Lille et bénéficie d’un poste de maîtresse d’internat, à Lille, au Lycée Jean Macé, puis à Tourcoing. Elle commence des études d’Anglais : propédeutique, puis deux certificats de la Licence. Elle part une année (1957-1958) comme assistante à Londres.

Ce premier passage à la Faculté de Lettres et ce séjour à Londres marquent, à plusieurs titres, un tournant de la jeunesse de Dany. En premier lieu, elle perfectionne son anglais ; son accent est reconnu comme de grande qualité, « En Angleterre on la prend pour une Anglaise » nous dit-on. Ensuite un premier groupe d’amis fidèles se crée à cette époque, certains sont présents ici, groupe d’amis qui s’élargira et dont l’amitié ne se démentira pas tout au long des années. Et surtout c’est aussi à cette période qu’elle rencontre Francis.

A la rentrée de 1958 elle obtient un poste de Maîtresse auxiliaire au Lycée Turgot à Roubaix.

Elle épouse Francis en 1960 et c’est la naissance en mars 1961 de Frédéric et d’Armelle, un duo « inattendu » de jumeaux. Francis est à l’armée, elle se retrouve seule durant deux ans avec eux, comme sa mère fut seule, avec elle, vingt ans auparavant.

Elle aimait profondément ses enfants mais ne les couvait pas. Très centrée sur sa famille, elle suivait la santé de Francis au jour le jour et aurait pu faire un cours sur le diabète !

Mère de famille, maîtresse auxiliaire au Lycée Turgot à Roubaix pendant plus de dix ans, elle reprend ses études en 1968, elle passe sa licence et obtient le CAPES d’Anglais en 1970 (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré).

Elle est détachée, en 1971, dans l’Enseignement supérieur au département de Biologie appliquée de l’IUT-Université de Lille 1 où elle enseignera jusqu’à sa retraite en 1998.

Pour cette période d’enseignement en formation initiale à l’IUT et en formation continue au CUEEP, de nombreux témoignages affluent. On la décrit comme « une amoureuse de son métier d’enseignante », droite et sans détour, un peu grande gueule mais bienveillante, chaleureuse et enthousiaste, bonne copine.

Elle porte une grande attention aux étudiants. Elle sait les motiver et les convaincre que les langues étrangères sont nécessaires aux pratiques scientifiques et aux activités des laboratoires de biologie. Après quelques heures de cours, elle connaît tous les étudiants par leur nom, repère leurs difficultés en langue ou autre, sait rebooster et accompagner les étudiants à la dérive, ou les défendre en jury. Elle sait leur remonter le moral.

Mais elle sait aussi, si nécessaire, leur remonter les bretelles.

Comment ne pas parler de son dynamisme, de son autorité naturelle, de sa voix. Pour savoir dans quelle salle elle enseignait, il suffisait de sortir dans le couloir. Dany était aussi d’une aide précieuse lorsqu’il s’agissait de faire cesser le brouhaha d’un rassemblement, par un tonitruant « SILENCE !!!!!!!! » elle ramenait le calme immédiatement dans les groupes.

A l’IUT, elle a encadré de nombreuses sorties de terrain : découverte de la flore et contact nature, en Bretagne ou au Val Joly. Avec l’APLV (Association des Professeurs de Langues Vivantes de l’Enseignement public) elle réalise, durant les vacances, une trentaine de stages de formation et de journées d’études, comme stagiaire ou animatrice.

Elle participe activement au travail d’équipe des Anglicistes de l’IUT et du CUEEP : construction des cours et préparation des examens, élaboration des productions pédagogique nécessaires à la mise en œuvre des nouveaux laboratoires de langues. Par exemple la production des dossiers d’enseignement de l’Anglais à destination des adultes. Toujours disponible pour un coup de main, pour trouver une solution à une difficulté imprévue ou pour effectuer un remplacement inopiné.

C’est une enseignante efficace qui savait tisser des liens avec les stagiaires de la formation continue ; ils souhaitaient la retrouver, session après session, « on continue avec Mme Wallet ».

Comment ne pas parler de son optimisme et de sa volonté, après son très grave accident, chute dans le monte-charge de l’IUT, elle avait déclaré qu’elle remarcherait, alors que les autorités médicales lui prédisaient le contraire. Depuis cet accident, en dépit de douleurs constantes dans le dos, elle ne se plaignait jamais.

Comment ne pas parler de sa participation à de nombreuses associations : les DDEN (Délégué Départementaux de l’Éducation Nationale), ou les échanges Le Quesnoy-Nouvelle Zélande.

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Avec la retraite est venu le temps des excursions et sorties culturelles avec les Jardins d’Athéna. Le temps des (très) nombreux voyages et déplacements avec l’ASA (Association de Solidarité des Anciens personnels de l’Université) et divers réseaux d’anciens collègues. C’est trois, quatre, cinq grands voyages par an : en France, en Europe, en Asie… partout dans le monde.

Dany et Francis sont infatigables !

Amatrice de bonne musique, autant classique que populaire, elle avait dû abandonner le piano par manque de temps, mais était résolument adepte du chant. Pilier de notre chorale de l’ASA, elle connaissait tout Brassens ! A l’occasion, ou sans occasion d’ailleurs, à Martigny-le-Comte, ou en bus lors de nos voyages, ou encore à l’issue d’un bon repas, elle entonnait une chanson du folklore, chanson retrouvée dans le cahier manuscrit de son institutrice de grand-mère, ou nous régalait de variétés plus récentes Georges Brassens, Jean Ferrat ou autres qu’elle connaissait par cœur.

Dany était une personnalité chaleureuse !

Le cœur sur la main, battante et joyeuse, toujours prête à proposer un apéro, une bière ou un vin blanc ; à partager un repas. Dany et Pépé tenaient table ouverte dans leur fermette de Martigny en Bourgogne. Elle prenait toujours plaisir à y recevoir amis, collègues, anciens étudiants, de passage sur la route du soleil, et nous faire découvrir Paray Le Monial ou Cluny … ou quelques bons vins d’une cave viticole.

C’est sur cette image lumineuse de Dany à Martigny-le-Comte, celle d’une Dany chaleureuse et accueillante, que je souhaite conclure.

Joseph LOSFELD
Ancien Recteur d’Académie
Ancien Président de l’ASA - Université de Lille 1