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La cité scientifique de Villeneuve d’Ascq

Par A. LEBRUN
Professeur honoraire de la Faculté des Sciences

Le texte est relatif :
- Au transfert de la Faculté des Sciences du Quartier St Michel (Lille) aux Quatre Cantons (Villeneuve d'Ascq).
- Aux opérations dites d'urgence bâtiments provisoires 1964 et 1965, 1969.
- A l'opération Institut National des Sciences Appliquées INSA.

Les bâtiments des résidences étudiants et des restaurants donnent lieu à un texte de Monsieur Bernard BARFETY, Directeur honoraire des Oeuvres Universitaires.

LE TRANSFERT DE LA FACULTE DES SCIENCES

Rappelons que l'installation de la Faculté des Sciences dans le quartier St Michel s'est faite progressivement de 1890 à 1894 : physique, chimie, sciences naturelles, mathématiques, administration. Puis des Instituts de Sciences Appliquées : Electromécanique en 1924, Mécanique des fluide en 1930, Agricole en 1930, la Houille en 1931, Radiotechnique en 1932, l'Observatoire en 1932.

L'installation de la Faculté des Sciences au quartier St Michel a donné à la Faculté des Sciences une première possibilité de développement. La croissance du nombre d'étudiants donnée en annexe (544 en 1938-1939 à 3676 année 1960-1961, Amiens non compris), la croissance du nombre d'enseignants chercheurs de 64 en 1951 à 228 en 1961, montrent que les locaux de la Faculté des Sciences et des Instituts ne peuvent plus dès 1950 et surtout dès 1955 accueillir ni les nouveaux étudiants, ni les nouveaux universitaires. Les extraits des Annales de l'Université donnés dans l'Annexe 2 sont révélateurs de la situation de blocage caractérisant l'année 1954-1955.

La nomination de M. le Recteur Guy DEBEYRE comme Recteur de l'Académie en 1955 donne une impulsion nouvelle aux Facultés et en particulier à la Faculté des Sciences.
Rappelons que Monsieur DEBEYRE est bien connu dans le Nord-Pas-de-Calais. Il a fondé avec M. Bertrand MOTTE et à la demande du Général de GAULLE le Comité d'Expansion Régional Economique et Social (C.E.R.E.S). Il reste 18 ans Président de ce comité qui a tant fait pour développer les formations et les recherches. Monsieur le Recteur a aussi, comme doyen de la Faculté de Droit, fait réaliser les nouveaux bâtiments rue Paul Duez.

La nécessité d'une grande Faculté des Sciences devient progressivement évidente pour plusieurs universitaires et M. le Doyen LEFEBVRE peut écrire (annexe 2) : "cette fois, la décision est prise, officieusement du moins, grâce aux énergiques interventions de M. le Recteur DEBEYRE, qui a obtenu l'accord de principe des organismes chargés de nous contrôler, de transporter la Faculté des Sciences en dehors de Lille. Le terrain jugé favorable, situé en bordure d'un faubourg de la ville à 6 kms du quartier où s'élèvent les bâtiments actuels de la Faculté des Sciences, semble pouvoir être acheté d'ici peu.".

Précisons que l'analyse des documents de l'époque est difficile. Le fonds du Rectorat transmis aux Archives départementales n'est pas encore utilisable, seules, à notre connaissance les Annales de l'Université sont disponibles.

M. le Recteur DEBEYRE, suite à plusieurs visites aux bâtiments de la Faculté des Sciences et en particulier aux caves de la Chimie est impressionné par la "misérabilité" des installations des services de recherche en particulier ceux du professeur DELWAULE. pour mieux comprendre l'histoire de cette période, il faut rappeler que la Faculté des Sciences est fortement morcelée à cette époque. La "misère" entraîne la "misère". Chaque discipline, chaque service, chaque professeur défend âprement ses intérêts immédiats, ses habitudes. En 1952-1953 la recherche est encore très difficile en l'absence de matériel adapté, comme partout on pense encore comme en 1940. Quelques universitaires s'intéressent au Campus, mais ils ont très minoritaires. Les attentes des enseignants, des chercheurs, des étudiants sont mal connues. Définir la nature des locaux et du matériel nécessaire à partir d'une vieille structure et de vieilles mentalités est impossible. Monsieur le Doyen PARREAU et le Directeur Technique de l'OTH Paris se souviennent des difficultés rencontrées.

Monsieur le Recteur DEBEYRE en 1955-1956-1957 est finalement très seul pour se battre sur tous les fronts; étudier les possibilités de transfert à l'intérieur de Lille : Gare St Sauveur, Porte de Gand, Quartier du Petit Maroc; et à l'extérieur de Lille : Bondues, aéroport de Lesquin. Aucun de ces terrains n'est libre et beaucoup sont grevés de servitude.

Monsieur le Recteur et Monsieur POMMEROLLE, (Secrétaire Général du Rectorat), effectuent alors de nombreuses prospections en particulier ils étudient les possibilités d'un vaste terrain de 220 hectares (carrefour des Quatre Cantons) aux confins des communes d'Ascq, d'Annappes, de Lezennes à six kilomètres de Lille.

La période 1955-1962 est remplie de difficultés, retracer le film exact de cette période est difficile. Tous les partenaires régionaux et nationaux, tous les responsables économiques et culturels trouvent des accents lyriques pour défendre les terres à blé et à betteraves. Citons comme responsables des retards MM. les Préfets, Messieurs les Députés, les Présidents de nombreuses chambres économiques, le Ministère de l'équipement, le Ministère de l'éducation nationale. Le "jeu de l'oie" est rempli de "recule de quelques cases". Enfin, en 1960 un arrêté de déclaration d'utilité publique; il sera suivi en 1961 des premières acquisitions de terrain.

Le Ministre de l'éducation nationale désigne M. LE MARESQUIER comme architecte chargé de réalisation. En 1962, Monsieur VERGNAUD est nommé architecte d'opération et en août 1962, l'OTH est choisi comme bureau d'études techniques.

En 1961 une mission ministérielle dirigée par Monsieur Jérôme SEITE avait rencontré à Lille M. le Doyen LEFEBVRE et M. le Professeur PARREAU pour élaborer un nouveau programme pédagogique définitif (rappelons que le premier programme avait été proposé en 1957).

Pour la Faculté des Sciences, le programme initial 1ère tranche exécutoire devait être réalisée pour 6.500 étudiants. La 2ème tranche était prévue pour 5.000 étudiants et devait être réalisée ultérieurement.

Pour les oeuvres universitaires, les résidences pour étudiants (20% des effectifs étudiants prévus) ont été, par mesure dérogatoire, placé en tranches exécutoires pour 11.500 étudiants, soit théoriquement 2.300 chambres.

La Cité Scientifique souhaitée par M. le Recteur DEBEYRE devait être un véritable "campus" modèle anglais ou américain. Il devait donc y avoir un véritable environnement de galeries, pompes à essence, salles culturelles, salles de détentes, salles de sports etc.... En réalité, en dehors des salles de sport, seule une maison d'activités culturelles à l'architecture douteuse sera réalisée en 1972.

LES EQUIPEMENTS TECHNIQUES DES BATIMENTS

Le travail de l'Architecte, des services du Rectorat, de l'Equipement et de l'Organisme d'Etudes Techniques (OTH) sont des éléments importants, par exemple pour la Cité Scientifique, Monsieur LE MARESQUIER et Monsieur le Recteur DEBEYRE décident que la Bibliothèque Universitaire sera au centre du Campus, que les bâtiments seront regroupés par discipline et sectorisés autour de la bibliothèque.

Monsieur VERGNAUD assurera seul le détail du projet Faculté des Sciences. Un long travail technique : avec le rectorat qui assure les financements et les contrôles administratifs avec l'OTH Paris qui recueille les attentes techniques des universitaires et des chefs de service. Travail ingrat puisque tout le monde demande "tout". Par exemple, l'eau partout, le gaz partout, l'air comprimé partout et les énergies de 12 Volts continu, le 48 Volts continu, le 110 Volts continu et enfin le 110 Volts alternatif, quelques uns demandant tout de même le 220 Volts alternatif qui pourtant est déjà très répandu. Au total, une immense tuyauterie pour les fluides, une immense armature de fils électriques, de gros transformateurs. Le prix global de cette "artillerie" qui n'a finalement presque pas servi, a grevé lourdement le budget et il a fallu économiser sur tout le reste, en particulier sur tous les équipements de confort. L'OTH Paris crée une agence régionale et M. FUZET, Ingénieur est le directeur de cette agence.

Par ailleurs, un important travail de réalisations de plans est organisé. Monsieur le Doyen PARREAU pour la Faculté, associé aux architectes et ultérieurement à l'OTH se réunissent chaque semaine pour établir les plans définitifs et ceci durant une année.

Les travaux de terrassement commencent en novembre 1962 dans la boue et la glaise. Les travaux de construction commencent en septembre 1964 pour les sciences naturelles. Les problèmes de murs rideaux pour les bâtiments d'enseignement sont abondamment discutés avant le choix définitif.

En 1964, le professeur LEBRUN, membre de l'équipe de direction de la Faculté est choisi par M. TILLIEU, Doyen de la Faculté pour suivre les travaux de la Faculté. A. LEBRUN avait par ailleurs reçu de M. le Recteur une large délégation pour suivre les travaux et défendre les intérêts de la Faculté.

A. LEBRUN découvre progressivement à l'automne 1964 les erreurs techniques contenues dans les marchés publics signés ou en passe de signature. Grâce aux efforts de tous, Rectorat (M. LEGROS), équipement (M. SOOTS), OTH régional (M. FUZET), plus de 200 marchés publics sont modifiés en + et - pour plusieurs bâtiments de la Faculté et je crois que ceci reste unique dans la construction d'une Faculté. M. AUGER des services de la Faculté est, durant toute cette période, un collaborateur compétent, dévoué, efficace.

Les Universitaires prennent progressivement connaissance des anomalies, des erreurs qu'ils ont en parties engendrées, ils souhaitent alors des changements, beaucoup de changements, ceci est difficile dans le cadre rigide des marchés publics. En 1964 ils sont tous pour la nouvelle Faculté et pour les crédits d'équipement. Au total, la période 1964-1967 est la moins mauvaise possible. Le bâtiment P2 est redevenu normal, de nombreux sous-sol sont ajoutés, des équipements sont modifiés. Le regret le plus intense pour A. LEBRUN est de n'avoir pu obtenir de toits en tuile et pourtant c'était moins cher.

Le programme prévu se déroule alors normalement :

  • en 1964 : construction des sciences naturelles, de l'administration et de la résidence Etudiant EST,
  • en 1965 : chimie, premier restaurant universitaire Pariselle, résidence Nord,
  • en 1965 : physique, mathématiques, résidence OUEST.

Pour les mathématiques, des difficultés spéciales sont rencontrées. Le bâtiment a été mal étudié. Le sous-sol de ce bâtiment présente les caractéristiques d'une cathédrale.

On peut rappeler que le Bâtiment A3 administratif, insuffisamment étudié, était inadapté aussitôt que construit.
      Les déménagements, les installations, les achats des matériels d'équipement des locaux se déroulent normalement en 1966 et 1967. Les événements important durant cette période restent les moyens de transport insuffisants, la nudité de l'environnement et surtout le manque de vie collective.

En 1967, un nouveau programme pédagogique est établi sous l'autorité de M. le Doyen DEFRETIN par A. LEBRUN et négocié directement au Ministère. Les crédits d'études sont obtenus et les plans provisoires réalisés.
    Ce programme reprend partiellement les prévisions de la 2ème tranche de la Faculté des Sciences.Les événements de 1968, la création de nouvelles Universités arrêtent ces projets. Il faudra attendre la fin des années 1980 pour relancer un programme d'extension.

LA CITE SCIENTIFIQUE, LE CAMPUS DE VILLENEUVE D'ASCQ

Des opinions variées ont été exprimées sur la Cité Scientifique. Nous citons une opinion et donnons notre point de vue.

En 1989-1990, une étude d'architectes urbanistes concluait : " La construction du Campus a été projetée dès les années 60 par la volonté de Monsieur le Recteur Guy DEBEYRE à Villeneuve d'Ascq, loin de toute urbanisation existante sur un site rural vierge de végétation, sans véritables moyens de communication. Ce système d'implantation des bâtiments était très autarcique et créé de façon radioconcentrique ignorant les futures relations avec la ville future. Le décalage entre les implantations du bâti et celle des espaces extérieurs en découlant, n'a pas permis une maîtrise du développement foncier à venir".

A. LEBRUN ne partage pas l'opinion rapportée ci-dessus. Il est sûr que les événements de 1968 ont perturbé profondément le développement de la 2ème tranche, il est sûr que l'on a construit une Faculté des Sciences plus des Instituts spécialisés plutôt qu'un vrai Campus mais la Cité Scientifique est une belle réalisation qui fait honneur à la Région. Les années ont apporté au Campus et malgré l'absence de crédits une végétation suffisante. Quant à "l'âme" du Campus, il appartient aux Enseignants, à la Culture, au Sports, aux Oeuvres Universitaires de développer cette "âme".

LES BATIMENTS PROVISOIRES DITS "D'URGENCE" DE LA CITE SCIENTIFIQUE

- La croissance du nombre d'étudiants dans les Facultés : des Sciences, des Lettres, en Médecine, en Droit à partir des années 1955,

- Les retards dans la construction des bâtiments de la Faculté des Sciences et de la Faculté des Lettres.

- La pression de l'opinion qui en 1964 n'accepte plus les erreurs et les retards du passé. Conduisent Monsieur le Ministre Christian FOUCHET à faire réaliser des bâtiments dits d'urgence, bâtiments préfabriqués démontables. Les terrains de la nouvelle Faculté des Sciences étant achetés et des surfaces étant disponibles dans le secteur sud-ouest, une décision ministérielle de construire est prise en mars 1964.

Programme pédagogique pour la Faculté des Sciences :
- 2 amphithéâtres de 350 places, 1 amphithéâtre de 600 places, 10 salles de travail de 30 places, 16 salles de travaux pratiques de 40 places.

et pour la Faculté des Lettres :
- 1 amphithéâtre de 350 places, 20 salles de travaux pratiques de 50 places, 10 salles de 30 places, 5 salles annexe.

La rentrée des étudiants quatre mois après la mise en chantier s'effectue dans des conditions déplorables. L'annexe 3 est relative à cette rentrée. Le transport des étudiants, le mauvais état de la route de Lezennes (pas de bas côté), les bruits de toit, les sanitaires inutilisables durant une mois, l'accueil des étudiants au restaurant Barrois (650 places). Tout ceci crée pour les étudiants une situation difficile, mais à cette époque l'explosion n'est pas à l'ordre du jour.

En 1965, une deuxième tranche est décidée pour la Faculté des Lettres et la Faculté de Droit.

Pour les Lettres :
- 1 amphithéâtre de 350 places, 2 salles de 100 places, 16 salles de 30 places,

Pour le Droit :
- 2 amphithéâtres de 650 places et 5 bureaux annexes.

En 1969, une dernière tranche est décidée, les services du rectorat décident alors de construire deux bâtiments en dur (les prix étaient les mêmes que pour les préfabriqués) le B5 et le B6.

LA VIE ET LE DEVENIR DES BATIMENTS PROVISOIRES D'ANNAPPES

En 1996, il est possible d'apporter quelques informations sur les bâtiments préfabriqués. Construits pour une durée de 10 ans, les bâtiments ont eu une affluence très forte de 1964 à 1970 du fait de la mise en service progressive des bâtiments définitifs de la Faculté des Sciences et de la Faculté des Lettres et de Droit du Pont de Bois, Villeneuve d'Ascq. En 1970, la création de nouvelles universités ont donné une vie nouvelle aux bâtiments, le transfert de plusieurs discipline d'une faculté à une autre, d'une Université à une autre Université ont par exemple permis à la Géographie d'avoir un refuge provisoire, de même pour les Sciences Economiques, pour la Sociologie et pour le Centre Université Economie d'Education Permanente. Quelques bâtiments en particulier des amphithéâtres ont été détruits. Récemment, plusieurs bâtiments ont été repris par la Municipalité de Villeneuve d'Ascq pour la création de la zone de haute technologie de la Haute Borne.

L'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES - INSA DE LILLE

Née dans les années 1960, un nouveau programme type d'Institut pour Ingénieur; entrée avec le baccalauréat, sortie après quatre années. Le premier Institut prototype : Lyon, d'autres : Grenoble, Lille, Toulouse, Rennes doivent suivre.

A Lille de nombreuses réunions Université Industrie avec le Rectorat, les Chambres de commerce, le Patronat etc.... permettent des échanges, sur la place des écoles d'ingénieur régionales, sur les écoles existantes, sur les relations avec la Faculté des Sciences, sur les écoles délivrant le tire d'ingénieur diplômé.

Pour le Nord, un architecte a été désigné, M. VIVIEN. Un projet pédagogique est établi par Monsieur le Professeur ROIG du département de Physique de la faculté des sciences. Monsieur ROIG étant par ailleurs directeur des études de l'institut industriel du Nord (IDN).

Une réunion du 13 octobre 1964 ne permet pas de dégager une formule satisfaisante pour tous, en partie pour l'éducation nationale et pour les forces économiques de l'époque.

La volonté de Monsieur le Recteur et une simple réunion en petit comité au rectorat de Lille (M. le Recteur, un représentant du ministère, le professeur LEBRUN), permettent d'établir un plan de financement de l'INSA à partir du programme rédigé par M. le professeur ROIG. Monsieur le Recteur souhaite la construction du programme dans sa totalité et sans modifications. Les financements sont programmés et une construction de l'INSA sur un terrain réservé de la Cité Scientifique est effectuée rapidement .

M. ELDIN est l'architecte opératoire, l'ensemble des bâtiments de l'INSA, et ceux des résidences universitaires prévus sont construits. Livraison............

Le programme INSA réalisé, le problème qui reste à résoudre est celui d'un décret et d'un arrêté d'ouverture permettant de recruter des étudiants.

Les difficultés se multiplient, les bâtiments sont vides. A Lille, l'Institut Industriel du Nord cherche des bâtiments, pour son expansion.

Par ailleurs, nous sommes en 1968 et un certain nombre d'enseignants et de représentants des forces économiques souhaitent mettre en place des formations d'Ingénieurs universitaires dans des domaines délaissés.

Les bâtiments de l'INSA sont affectés en 1969 en partie à l'IDN et en partie à la Faculté des Sciences.

NAISSANCE DE L'EUDIL
(Texte de Monsieur le Professeur LEGRAND, Directeur de l'EUDIL)

Après les événements de mai 1968, un certain nombre d'enseignants et de représentants de l'industrie cherchent à mettre en place des formations d'ingénieurs universitaires dans des domaines totalement délaissés par les Ecoles d'Ingénieurs existantes.

Un mouvement coordonné par Monsieur CASADEVALL, Directeur adjoint des enseignements supérieurs, avec l'aide des responsables locaux dont le Professeur Jean-Pierre BEAUFILS de Lille, est favorable aux écoles universitaires. Le Ministre de l'Education Nationale de l'époque, Monsieur Edgard FAURE accepte fin 1968 début 1969, le démarrage à titre expérimental, dans les universités pilotes (Clermont Ferrand, Montpellier et Lille), des filières technologiques longues que l'on appellera Maîtrise de Sciences et Techniques. Les acteurs de l'époque furent fort déçus de ce maigre succès car ils doivent se contenter d'une vague promesse qui pourrait conduire avec une année supplémentaire au diplôme d'ingénieur, baccalauréat plus cinq années.

Avec cet accord de principe se met en place à Lille, à partir d'octobre 1969, une UER de technologie dénommée département des Sciences Appliquées avec 5 nouvelles MST qui sont encore aujourd'hui les cinq filières d'ingénieurs EUDIL.
Dans le livre de l'Etudiant de l'époque, on peut lire : "le souci majeur qui a présidé au choix de ces cinq formations et au contenu des enseignements qui s'y rapportent, à été celui d'assurer un maximum de garanties quant au problème des débouchés. Ces formations sont entièrement originales et ont peu ou pas d'équivalence avec les Ecoles d'Ingénieurs ou les différentes formations universitaires déjà existantes".

Les trois universités pilotes ayant fait beaucoup d'envieux, les embûches se multiplient et les décrets de création tardent à sortir.

Les responsables de ces nouveaux enseignements se démènent sans compter et finalement, en janvier 1971, les décrets de création des MST paraissent au Journal Officiel, mais il n'y a toujours aucune allusion sur la possibilité de déboucher sur un diplôme d'Ingénieur.

En octobre 1971, Clermont-Ferrand, Lille et Montpellier mettent en place à titre expérimental, les formations de la dernière année devant conduire au titre d'ingénieur. La commission du titre n'avait pas encore été consultée.

Les envieux deviennent encore plus nombreux, les chausse-trapes aussi ! Les discussions durent, trois ministres de l'Education Nationale se succèdent. A chaque changement de ministre, il faut tout reprendre à zéro. Finalement, le 13 janvier 1973, la commission du titre donne un avis favorable à la délivrance du titre d'ingénieur pour les Universités de Lille et Montpellier, puis peu de temps après à l'Université de Clermont-Ferrand.
Il faut encore beaucoup d'énergie pour aboutir à la sortie du décret d'habilitation. Les deux premières promotions de 1972 et 1973 n'ont eu droit qu'à une attestation de scolarité de l'Université. Le décret tant attendu fut publié au Journal Officiel le 16 avril 1974 et la promotion 1974 put enfin se voir décerner ce fameux diplôme d'ingénieur. Toutefois, la délivrance du titre n'étant pas rétroactive, il fallait trouver un moyen astucieux de ne pas léser les deux promotions précédentes.

La liste transmise par l'Université de Lille comportait tous les admis des promotions 1972, 73, 74 classés par filière et par lettre alphabétique sans indication de sortie réelle. Le Ministère ferma les yeux et cette longue liste fut publiée au Journal Officiel.

Le chargé de mission à l'origine du Département des Sciences Appliquées puis de l'EUDIL où il fut le premier directeur, de 1969 à 1974, est le Professeur Jean Pierre BEAUFILS. Après ces quelques années à la Direction, Jean-Pierre BEAUFILS fut nommé Conseiller au Ministère, puis est parti pour Grenoble où il est actuellement Professeur à l'Institut National Polytechnique, ainsi qu'à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon.

Le Professeur Francis LOUAGE lui succéda en consolidant l'édifice pour en faire une école d'ingénieurs à part entière. En 1980, il nous quitta pour prendre la Direction de l'Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers de Lille.

Gérard JOURNEL a assumé la Direction de l'EUDIL pendant la plus longue période (1980-1992), et en assuré le développement et une forte croissance faisant doubler les effectifs sur dix ans.

Aujourd'hui, l'EUDIL est devenue en 25 ans une grosse structure qui comprend en 1995 plus de 740 élèves ingénieurs en formation initiale, une centaine en formation continue, un Mastère habilité par la Conférence des Grandes Ecoles. Pour être complet, il faut ajouter que l'EUDIL assure également d'autres missions qui lui sont confiées par l'Université, à savoir la formation des Maîtres de l'Enseignement secondaire en Technologie Mécanique et en Génie Civil ainsi qu'un DEA dans cette discipline. Enfin, l'EUDIL participe activement à la recherche scientifique puisqu'elle abrite plusieurs équipes de recherche dont 3 antennes de laboratoires CNRS.

Annexe No 1

Extraits Annales - 1952 - 1953 -     Monsieur le Doyen Lefebvre
"A cause de l'insuffisance des locaux, le programme de travaux pratiques de certains certificats ne peut pas être amélioré : c'est notamment le cas pour les divers services de chimie et de physique, et ce sera bientôt celui de la zoologie. L'extension de la Faculté est une absolue nécessité.
       Heureusement, de ce côté, de sérieux espoirs sont permis ; les difficultés financières que connaît la direction de l'Enseignement Supérieur, seule à même de nous ouvrir les crédits nécessaires, doivent cependant à la fois limiter nos demandes et nous faire accepter des délais que nous voudrions plus courts.
       Plusieurs études ont été faites avec les services compétents du Ministère de l'éducation nationale pour la construction, sur l'emplacement de l'ancienne Faculté de Médecine et de Pharmacie, d'une "première tranche" de bâtiment où seront installés quelques grands amphithéâtres et les laboratoires de recherches et d'enseignement de physique générale et de radioélectricité ; le début des travaux, qui dureront sans doute deux ans, est prévu pour fin 1954. L'exécution des autres "tranches" sera pour plus tard, mais l'avant - projet en est dès maintenant établi, du moins en ce qui concerne les bâtiments à édifier à la place de l'ancienne Faculté de Médecine et de Pharmacie, afin que l'ensemble soit cohérent et que le terrain dont nous disposons soit judicieusement utilisé malgré l'échelonnement des programmes.

Extraits Annales 1953 - 1954 -   Monsieur le Doyen Lefebvre
"L'accroissement du nombre des étudiants, faible au total, a cependant été relativement important dans certaines disciplines , s'ajoutant aux besoins matériels nés de la modernisation du développement ou de la création de plusieurs enseignements, il a posé des problèmes de locaux et de crédits assez ardus. Si l'arrivée de subventions extraordinaires substantielles a permis de parfaire l'équipement et d'équilibrer le budget de fonctionnement des laboratoires, de même d'améliorer très sensiblement des installations vétustes, mal adaptées ou insuffisantes, les grands projets de constructions nouvelles n'ont pas encore dépassé le stade des discussions ; ce n'est pas un problème simple de faire un programme qui réponde aux nécessités des enseignements de maîtres et des étudiants, pour plusieurs dizaines d'années à venir, avec le souci de ne voir ni trop petit ni exagérément grand, et en tenant compte de ce que les utilisateurs changent souvent, et avec eux les besoins particuliers. Et lorsque le programme est établi, il reste à parcourir un long chemin parsemé d'obstacles , les avis formulés par divers services, conseils ou commissions obligent à remettre plusieurs fois le travail en chantier, dans le sens d'un perfectionnement sans doute mais tout cela allonge les délais de mise en route.
       C'est ainsi que l'utilisation du terrain où s'élevait autrefois la Faculté de Médecine et de Pharmacie en est encore au stade des études préalables, bien qu'un crédit de 255 millions nous ait été accordé sur le budget de 1953 pour la réalisation d'une première tranche. "

Extraits Annales - 1954 - 1955 -  Monsieur le Doyen Lefebvre
"L'accroissement du nombre des étudiants et de celui de leurs maîtres pose évidemment des questions de locaux, ou, plus exactement, les rend plus impérieuses et plus urgentes, car il y a déjà plusieurs années qu'elles nous préoccupent.
       Malheureusement, en fait d'agrandissements, nous n'avons dépassé le stade des programmes et des projets. Il ne fait plus de doute que, en ce qui concerne certains d'entre eux, nous avons au début de nos études, vu trop petit : nous devons nous réjouir de ce que l'ouverture des chantiers n'ait pas été aussi rapide que nous le souhaitions alors. Là où nous étions limités par la place, nous avons, sur nos plans, accru le nombre des étages ; mais comme nous interdisons, pour de multiples raisons (circulation des étudiants, sécurité, salubrité, esthétique, impératifs à respecter pour une bonne adaptation des locaux à certains usages, notamment, à certaines recherches, etc...), la construction de gratte - ciel (d'ailleurs, les services compétents des constructions scolaires ne les admettraient sans doute pas) ou de bâtiments trop serrés séparés par des cours sombres et sans air, nous sommes inquiets.
       Les trois parcelles dont nous disposons (non compris l'Observatoire et l'Institut de Mécanique des Fluides, mais y compris le terrain de l'ancienne faculté de médecine et de pharmacie), chacune limitée par des rues qui en empêchent toute extension, totalisent à peine plus de deux hectares et demi ; permettent - elles, même au prix de travaux importants allant parfois jusqu'à la démolition totale de ce qui est vétuste ou inadaptable, de donner à la Faculté les locaux d'enseignement et de recherches qui lui seront nécessaires au cours des prochaines dizaines d'années ? Les réalisations possibles dans ce cadre n'apparaîtront - elles pas irrémédiablement insuffisantes avant même qu'elles soient terminées ? Nous commençons à spéculer sur les possibilités d'acquisition de nouveaux terrains dans le quartier de facultés ; mais nos espoirs ne risquent - ils pas d'être déçus.
       Nous continuons donc à chercher le parti maximum à tirer de terrains actuel, même par une reconstruction totale, et, naturellement, nous repoussons systématiquement les demandes qui nous sont présentées par différents services universitaires ou culturels pour que leur soit réservée une partie des bâtiments que nous édifieront à la place de l'ancienne faculté de médecine. Mais cela sera-t-il suffisant ? Nous n'avons encore pas pris notre parti, et il n'est pas exclu qu'une étude encore plus approfondie du possible et sa comparaison avec le besoins futurs, notamment ceux qui apparaîtront à partir de 1963, époque de l'arrivée du flot actuellement dans le premier cycle du second degré, nous conduisent à chercher une terrain supplémentaire à la périphérie de Lille, et même à nous poser cette question :
       La seule solution valable n'est elle pas la reconstruction complète de la Faculté, qui, alors, abandonnerait à d'autres services universitaires ses trois "blocs" actuels : services généraux, mathématiques et physique , chimie sciences naturelles ? La réponse sera, nous l'espérons, donnée l'an prochain, en accord avec le Recteur de notre Académie et les instances ministérielles intéressées. "

Extraits Annales - 1955 - 1956 -    Monsieur le Doyen Lefebvre
" Dans notre rapport de l'an dernier, nous avons consacré quelques alinéas à la question "bâtiments". Elle est toujours aussi brûlante.
       Cette fois, la décision est prise, officieusement du moins grâce aux énergiques interventions de M. Le Recteur DEBEYRE, qui a obtenu l'accord de principe des organismes chargés de nous contrôler de transporter la Faculté des Sciences en dehors de Lille. Un terrain, jugé favorable situé en bordure d'un faubourg de la ville, à 6 km du quartier où s'élèvent les bâtiments actuels de la Faculté tout entière (services généraux et toutes les disciplines, sauf la mécanique des fluides et, dans un premier temps du moins, l'astronomie), l'Institut des Sciences appliquées (création projetée), et une résidence universitaire (étudiants, corps enseignant personnel), le tout environné d'espaces verts, de terrains de sports, de parkings, etc.... et sonnant des possibilités suffisantes d'expansion ultérieures des services existants et de création de nouvelles spécialités.
      Un programme pédagogique a été établi en ce qui concerne la Faculté : l'affaire suit son cours. "

Extraits Annales - 1956 - 1957    Monsieur le Doyen Lefebvre
" Il est cependant une certitude dont nous devons tenir le plus grand compte : à partir de 1963 il y aura pendant plusieurs années une montée brutale des effectifs des étudiants, et comme nos locaux actuels sont, presque dans chacune des disciplines déjà à peine suffisants, tant pour la recherche que pour l'enseignement, le temps presse pour la reconstruction complète de la Faculté, les aménagements et les modestes agrandissements en cours ou prévus pour l'an prochain devant simplement permettre de "tenir" bien qu'au prix d'une grande gêne, jusqu'en 1963, et d'éviter d'avoir à réduire l'horaire des travaux pratiques ou à refuser des chercheurs. Or, si, grâce notamment à la ténacité de Monsieur le Recteur, et comme nous le laissions pressentir dans notre précédent rapport, le principe de la reconstruction complète de la Faculté des Sciences dans la banlieue de Lille sur un très vaste terrain (220 hectares environ) qu'elle partagerait avec l'Institut nationale des Sciences appliquées et une Résidence universitaire et maintenant acquis, la première phase, l'achat du terrain se heurte à des difficultés beaucoup plus grandes que prévues mais dont nous espérons bien venir à bout : dans quel délai toutefois ? Dans tous les cas, pas de solution de rechange qui reposerait sur un terrain en bordure même de la Ville : toutes les recherches ont été vaines, compte tenu de la superficie qui nous est nécessaire. "

Extraits Annales - 1957- 1958 -    Monsieur le Doyen Lefebvre
"Une autre remarque mérite d'être faite sur le nombre des étudiants de la de la Faculté des Sciences : l'effectif actuel est le double de celui de 1951 - 1952. A combien arriverons nous dans 6 ans ? Il est difficile de le dire, mais une doublement est très vraisemblable, bien que le flot démographique d'après - guerre ne doive aborder la Faculté qu'en 1964. Bien qu'il soit impossible de faire des pronostics précis pour cette époque, il est certain que nos besoins en locaux et en personnel seront bien plus considérables qu'aujourd'hui, et la nécessité de l'achèvement au plus tard en 1964, d'une première tranche de bâtiments de la nouvelle faculté des Sciences est de plus en plus évidente. Aussi déplorons - nous les difficultés, beaucoup plus grandes que prévues, que nous rencontrons pour l'achat du terrain d'Annappes (220 hectares environ). Il est hors de doute que nos projets heurtent, du moins dans l'immédiat, certains intérêts particuliers, mais il est choquant de voir certains de ceux qui prétendent servir l'intérêt général organiser une véritable campagne contre nous, et appuyer leur action par des arguments tels que l'on doit se demander si les erreurs qu'ils contiennent sont commises de bonne foi. Pourtant, la Faculté met toute sa confiance dans la ténacité de M. le Recteur qui, sûr de défendre une bonne cause, ne se laisse rebuter par aucun obstacle, et, attentif au sacrifice demandé à quelques agriculteurs de la commune d'Annappes s'efforce de trouver pour eux de légitimes compensations. "

Extraits Annales - 1958 - 1959 -    Monsieur le Doyen Lefebvre
Cette année encore il nous faut parler de la déception de toute la Faculté devant les difficultés de mise en route de la Cité scientifique d'Annappes. Malgré certains aménagements réalisés dans les bâtiments occupés actuellement par la Faculté et ceux qui ont été libérés au moment du transfert de la Faculté de Médecine et de Pharmacie à la Cité Hospitalière, malgré certaines constructions neuves faites dans des cours attenantes à quelques - uns de nos services, le manque de place se fait cruellement sentir, tant pour l'enseignement que pour la recherche, encore, que d'une façon inégalement pressante dans les diverses disciplines. Mais nous sommes surtout inquiets sur la possibilité d'assurer dans des conditions correctes la rentrée de 1964, qui verra un brutal accroissement de l'effectif des étudiants entrant en Faculté.
       Nous suivons avec une certaine angoisse les efforts vigoureux de M. le recteur DEBEYRE qui multiplie ses démarches pour que soit enfin résolu le problème primordial de l'achat des terrains , le fait que nous ayons réduit notre demande de 220 à 116 hectares n'a pas suffi à précipiter la décision, ni même à faire cesser la campagne violente menée, pas toujours de très bonne foi semble - t - il, contre le transfert de la Faculté des Sciences sur un terrain choisi après des recherches aussi étendues que minutieuses, et le rejet de suggestions qui nous furent faites mais dont aucune pour des raisons absolument impératives ne put être retenue.
       Mais nous gardons confiance en l'avenir car il est pour nous impensable que, devant les intérêts que nous défendons, les obstacles ne finissent pas par s'abaisser : l'obstination que met M. le Recteur DEBEYRE à obtenir gain de cause ne peut rester vaine.

Extraits Annales - 1959 - 1960 -    Monsieur le Doyen Lefebvre
" La question de la reconstruction de la Faculté à Annappes devient angoissante : elle bute toujours sur le problème de l'acquisition du terrain. L'exercice du droit d'expropriation, qui nous a été accordé, se heurte aux pires difficultés ; nous avons cependant un espoir : les outrances de la campagne menée contre nous par certains détracteurs de la Faculté, en dépassant toute mesure, entament sérieusement leur crédit ; ceux qui jugent sainement l'affaire ne peuvent manquer de finir par l'emporter, et comme il n'est pas question de refuser aux victimes d'une opération qui, assurément, lésera certains intérêts, une juste compensation, la solution conforme à l'intérêt général âprement défendue par Mr. le Recteur DEBEYRE et jugée saine par ceux qui on la responsabilité de la mener à bien reste en vue bien que plusieurs obstacles soient encore à franchir. Quoi qu'il en soit, les retards accumulés coûteront cher, auront gêné sérieusement la Faculté qui éclate de partout, et rendent problématique la réalisation en temps voulu de bâtiments suffisants pour faire face à l'accroissement brutal des effectifs que nous connaîtrons chaque année dès 1963, et surtout à partir de 1964, au moins jusqu'en 1970.
       Comme dès à présent étudiants et chercheurs travaillent, faute de place, dans des conditions vraiment inacceptables, et comme il ne saurait être question d'accueillir plus d'étudiants que nous n'en avons cette année dans les locaux actuels, ni de suspendre le recrutement de nouveaux professeurs à cause de l'impossibilité de leur donner des laboratoires de recherches, la Direction de l'Enseignement Supérieur a bien voulu nous octroyer les crédits nécessaires pour divers aménagements ou agrandissements. C'est ainsi qu'un certain nombre de salle de l'ancienne Faculté de Médecine ont été remises en état pour l'extension des services de mathématiques et radioélectricité et d'électronique, et que des travaux relativement peu coûteux ont sensiblement agrandi les laboratoires de biologie animale et de Chimie biologique."

Extraits Annales - 1960 - 1961 -    Monsieur le Doyen Lefebvre
"Quand au nombre total des étudiants inscrits (ou immatriculés, dans le régime antérieur) à la Faculté des Sciences de Lille, il est, dans l'ensemble, en constant et substantiel accroissement, encore que celui - ci se fasse avec de sérieux à - coups : environ 18 % en 1956, 1957, 1958, et 8 % en 1959 et 1960. Aussi le corps professoral s'inquiète - t - il des retards apportés à la construction de la nouvelle faculté, sur l'emplacement de laquelle il n'y aura encore pendant la campagne prochaine que des céréales, des betteraves, et du bétail. Une campagne acharnée, menée par des moyens dont certains n'honorent guère ceux qui les mettent en oeuvre et visent du même coup à discréditer la Faculté auprès de ceux qui n'ont pas le moyen de bien la connaître, entrave l'action de l'administration : voilà six ans qu'il est question de construire la nouvelle faculté à Annappes, et l'on n'a pas dépassé le stade du programme pédagogique, depuis longtemps approuvé : les terrains n'étant pas encore disponibles, certaines études préliminaires à l'établissement du plan masse ne peuvent être entreprises. Ne nous faisons pas d'illusion : la première rentrée à Annappes ne se fera pas avant quatre ans, et la libération des derniers locaux du "quartier latin" n'a que peu de chances de se faire avant 1970 ! Et pourtant, il est juste de rendre hommage à M. le Recteur DEBEYRE qui, bien que connaissant à fond l'administration dont la cuirasse n'est pas sans défauts, se heurte non à une simple indifférence dont la volonté viendrait vite à bout, mais ici à l'inertie, là à l'opposition avouée, alors plus facile à combattre, ailleurs à des astuces paralysantes ou à la mauvaise foi. Il n'empêche qu'il est bien sûr à présent que la Cité scientifique d'Annappes s'édifiera sur les terrains qui ont fait l'objet, début 1960, d'un arrêté de déclaration d'utilité publique ; mais elles ouvrira avec trois ou quatre ans de retard, coûtera donc plus cher, tandis que par la faute de défenseurs trop zélés d'intérêts particuliers d'ailleurs nullement sacrifiés, étudiants et chercheurs auront dû travailler pendant plusieurs années dans de mauvaises conditions, donc avec un rendement moindre....; mais ce sont là des arguments dont certains ne se soucient guère. "

Extraits Annales - 1961 - 1962 -    Monsieur le Doyen Lefebvre
" L'accroissement de nos effectifs rend plus aigu que jamais le problème des locaux, car les aménagements qui peuvent être faits dans les bâtiments de la Faculté, ou dans les anciens bâtiments de la Faculté mixte de médecine et de pharmacie, sont maintenant très limitées, tout ce qui était disponible ayant déjà été utilisé. C'est dire combien la nécessité de la construction d'une nouvelle Faculté à Annappes devient impérieuse. Heureusement, la campagne menée contre nous à cette occasion semble toucher à sa fin, et, grâce à la ténacité de M. Le Recteur DEBEYRE, le problème des terrains est sur le point d'être résolu. Par ailleurs, l'avant - projet de la Cité Scientifique grâce à une collaboration étroite entre les architectes, l'O.T.H. et les professeurs de la Faculté, a pu être élaboré très rapidement, et il a été approuvé en juillet 1962 par le Conseil Général des Bâtiments de France."

Extraits Annales - 1962 - 1963 -    Monsieur le Doyen Michel Parreau
" L'événement le plus important de l'année universitaire 1962 - 1963, pour la Faculté des Sciences de Lille, a été le commencement des travaux d'Annappes. Les efforts déployés depuis six ans par Monsieur le Recteur pour l'attribution des terrains d'Annappes à l'Université ont fini par triompher de tous les obstacles et, en novembre 1962, nous avons eu la joie de voir les premiers bulldozers entrer en action. Malgré un hiver rigoureux et des pluies abondantes, la mise en état du terrain s'est effectuée dans de bonnes conditions ; il n'en reste pas moins qu'un retard considérable a été pris sur les prévisions puisque le programme pédagogique de la nouvelle Faculté (ou du moins de sa première tranche) reposait sur l'hypothèse d'une rentrée en octobre 1963. Nous sommes évidemment loin du compte, et il ne nous est guère permis d'espérer entrer à Annappes avant deux ans. Or la première tranche doit évidemment être suffisante pour les 6500 étudiants prévus, mais ne cessera sans doute de l'être dès l'année 1966, c'est - à - dire bien avant la mise en service de la seconde tranche. "
      " L'urgence de nouvelles constructions est d'ailleurs de plus en plus grande car le nombre des étudiants et des chercheurs ne cesse d'augmenter et, à cet égard, la politique de créations de poste de la Direction de l'Enseignement Supérieur, dont nous nous réjouissons sur le plan pédagogique, nous met dans une situation de plus en plus difficile au point de vue des locaux. C'est un paradoxe pour la Faculté des Sciences de Lille, déjà très pauvre en personnel par rapport aux autres Facultés françaises, que de devoir freiner le recrutement de nouveaux maîtres faute de pouvoir leur offrir de laboratoires et de moyens de travail. Pour limiter cet inconvénient, et malgré la proximité de l'entrée en service des nouveaux bâtiments d'Annappes nous sommes amenés à pousser au maximum les transformations dans l'ancienne faculté par la création de demi - étages, l'aménagement des greniers et des caves ; c'est ainsi qu'ont été aménagés un laboratoire de Génie chimique, un laboratoire de Chimie organique, des bureaux chercheurs et des salles d'interrogation dans le Service de Mathématiques, et des salles de recherches dans les Instituts de Botanique et de Zoologie. "

Annexe No 2
Statistiques Etudiants

   Années    P.C.B. Propédeutique et Licence Agrégations et autres Instituts
et Recherches
  Total  
1949 - 1950 212 764 385 1361
1950 - 1951 204 1077 353 1634
1951 - 1952 214 683 343 1240
1952 - 1953 254 828 405 1487
1953 - 1954 264 868 394 1526
1954 - 1955 300 1055 453 1808
1955 - 1956 310 1176 410 1896
1956 - 1957 341 962 + 564 = 1526 432 2299
1957 - 1958 363 1121 + 678 = 1799 438 2600
1958 - 1959 303 1234 + 1064 = 2298 536 3137
1959 - 1960 305 1303+ 1178 = 2481 596 3382
1960 - 1961 305 1306 + 1282 = 2588 783 3876 (1)
1961 - 1962 330 (2) 1140 + 1490 = 2630 850 3810
1962 - 1963 525 1331 + 1624 = 2955 972 4452
1963 - 1964 627 1449 + 2041 = 3490 1013 5130
1964 - 1965 717 1508 + 2135 = 3643 1109 5469 (3)

 

     1) ouverture du C.S.U. d'Amiens
     2) 1ere année de médecine
     3) ouverture : C.S.U. St Quentin, CES de Calais

Annexe No 3
Extrait du discours de Monsieur DEBEYRE, Doyen de la Faculté de Droit

Lors de la visite de Monsieur le président du conseil des Ministres Monsieur Mendès-France à Lille, 6 novembre 1954
Quand nous aurons donné à nos enfants les moyens de s'instruire, c'est-à-dire des locaux, des maîtres et les crédits nécessaires, l'oeuvre sera loin d'être achevée. il reste à assurer l'avenir de notre jeunesse, car tel est bien son souci quotidien. Là réside la hantise de son existence présente, une crainte terrible du lendemain. Supprimez cette obsession, Monsieur le Président, et vous sauverez notre jeunesse, vous lui rendrez sa gaieté, son esprit d'initiative sa confiance.
      Pendant trop longtemps l'Université a été absente de la vie, retirée de la société, repliée sur elle-même ; certes elle accomplissait son travail avec sérieux et compétence, mais dans l'ombre et la clandestinité, en marge des réalités, modeste et digne. Ses professeurs, éminents savants, avaient peu de contacts avec le monde extérieur , hommes de sciences, de laboratoire, de bureau, ils préféraient à l'excitation et au tumulte des luttes politiques, économiques, sociales, le calme et le silence de leur cabinet de travail. Préparer aux grades universitaires était leur tâche essentielle.
      L'UNIVERSITé de demain ne peut demeurer dans cette expectative, elle doit entrer davantage dans le courant de la vie, ouvrir largement les fenêtres sur le monde réel, pénétrer les milieux industriels, commerciaux, agricoles, bref mettre au service de tous sa science et sa compétence indiscutées, en faire profiter l'ensemble des activités nationales. Tout ce qui est recherche scientifique, amélioration sociale, tout ce qui est éducation de l'homme lui appartient, qu'il s'agisse d'éducation morale, intellectuelle, artistique, professionnelle, physique, qu'il s'agisse de l'étudiant, du chef d'entreprise, de l'ingénieur, de l'ouvrier, du commerçant, du paysan. La mission de l'Université consiste à les instruire tous et à les perfectionner.

Annexe No 4
CONSTRUIRE VITE ET BEAUCOUP NE SUFFIT PAS PAR FREDERIC GAUSSEN. Le Monde 30 avril 1966.

Construire Beaucoup, construire vite.... tel est l'essentiel de la doctrine de l'éducation nationale depuis quelques années pour l'enseignement supérieur. Les besoins étaient en effet si grands et si urgents qu'il a fallu avant tout faire face, en tenant compte des innombrables difficultés locales. Les chantiers se sont ouverts et les bâtiments édifiés avant qu'une théorie rationnelle de la politique de développement des universités ait pu être mise au point; (Voir "le Monde" des 28 et 29 avril)
     Le premier soin du ministère, et c'est à son honneur, a été de réglementer, de normaliser, de calculer au plus juste les prix de revient. Il a entrepris d'évaluer le coût d'un étudiant pour chaque discipline, compte tenu de l'ensemble des équipements nécessaires (amphithéâtres, salles de cours, laboratoires de recherche, salles de travaux pratiques, etc.) Des normes ont été établies auxquelles sont soumises toutes les constructions universitaires de France. Les facultés des lettres et de droit disposent de 4 mètres carrés par élève à 840 F le mètre ; les sciences de 12 mètres carrés à 1000 F le mètre ; la médecine et la pharmacie de 20 mètres carrés à 1000 F le mètre. Dans les résidences universitaires on compte 18 mètres carrés par étudiant, le coût de la chambre étant fixé à 12950 F. Pour les restaurants, chaque place assise est évaluée à 4 mètre et à 3900 F.
     Dans ces prix plafonds sont compris tous les équipements fixes, les circulations et les dégagements, les terrassements, les honoraires et les logements de service. Dans les cités et les restaurants, il faut inclure dans les prix tous les équipements collectifs (salles de réunion, lingerie, cafétaria, sanitaires, cuisines, chambres froides, magasins....)

La normalisation a des limites
Ces prix sont - ils suffisants ? Il impliquent en premier lieu que les locaux soient utilisés de façon presque continue. Le temps n'est plus où chaque professeur disposait de son amphithéâtre et des ses salles de cours, dont personne d'autre que lui n'avait les clefs. Dans les facultés des lettres, on ne construit un amphithéâtre que si vingt sept heures de cours hebdomadaires peuvent y être assurées. Pour les sciences, où certaines expériences demandent plusieurs heures de préparatifs, on compte vingt heures.
      Cependant une répartition absolument rigoureuse des étudiants permettant l'utilisation à plein temps des locaux n'est pas possible dans une faculté Parfois il s'agit d'impératifs techniques : des salles de travaux pratiques en chimie notamment doivent être spécialisées : d'autre part pour certaines manipulations des préparations matérielles souvent assez longues sont nécessaires. Enfin le système souple des certificats, en vigueur - pour le moment du moins - en lettres et en sciences, et aussi une certaine prolifération des cours magistraux, ne permettent pas découpage systématique des emplois du temps.
      Des contrôleurs financiers ont pu ainsi faire observer que le nombre de "places d'étudiants" calculé selon les normes est supérieur au nombre réel d'étudiants : un étudiant en lettres utilise environ une place et demie, un étudiant en sciences près de deux places. Les financiers en concluaient que les normes étaient encore trop élevées et pourraient être réduites...
     Tel n'est pas, on s'en doute, l'avis des utilisateurs, qui trouvent cette réglementation excessive et souvent trop tatillonne. Les facultés des lettres en particulier estiment que 4 mètres à 840 F le mètre par étudiant ne correspondent plus à leur nouvelle vocation de faculté de sciences humaines. "Désormais, nous a déclaré un doyen, une grande partie des facultés des lettres doivent être équipés de façon scientifique. L'enseignement des langues vivantes, de la géographie, de la psychologie, de l'archéologie, de l'histoire de l'art a considérablement évolué. Il faut des laboratoires, des cabine acoustiques, des caméras, des appareils d'enregistrement, de développement de photographies, etc. Il faut tenir compte de cela dans la construction même des bâtiments (insonorisation, arrivée de fluides....). Les crédits qui nous sont alloués correspondent à la conception ancienne de la faculté des lettres où on n'utilisait que le papier et le crayon. Il sont tout à fait insuffisants. Il faut cependant noter que normalisation et prix plafonds ont permis d'aboutir à des prix de revient nettement moins élevés qu'en Allemagne occidentale par exemple.

      LE MONDE 30 AVRIL 1966

Annexe No5

Première rentrée à "Annappes provisoire" pour trois cents étudiants de M.P.C.
Voix du Nord du mardi 27 octobre 1964
Le lundi 26 octobre était le jour "J" pour la rentrée à la cité scientifique provisoire d'Annappes. On sait que le 2 mars de cette année, le ministère de l'éducation Nationale décidait de réaliser un plan d'urgence comprenant pour la rentrée : quatre amphithéâtres, un restaurant et deux salles de travaux pratiques.
      Les travaux commencèrent en juillet et les observateurs impartiaux pensèrent que jamais "Annappes provisoire" ne pourrait accueillir les quelques deux mille étudiants attendus fin octobre. La journée d'hier était donc décisive. Elle le fut en ce sens que, grâce au travail ininterrompu de jour et de nuit des ouvriers et techniciens, "Annappes provisoire" put accueillir les étudiants de M.P.C.
     Mais les conditions de cette rentrée appellent évidemment quelques réserves car c'est dans un véritable chantier (nos photos en font foi) que pataugèrent environ 300 étudiants sur les 400 qui étaient attendus. Auparavant, ces 300 étudiants avaient dû affronter le problème du transport. Des cars de la C.G.I.T. avaient été prévus en différents points de Lille (gare, place Philippe Lebon, Cité hospitalière). Il fonctionnèrent normalement mais chaque passager dut payer un franc pour aller et autant pour le retour, car aucun n'avait eu le temps de prendre ses dispositions afin de bénéficier des tarifs préférentiels. De toute façon, la question du transport sera encore soulevée car les étudiants souhaitent obtenir un tarif inférieur à celui qui est généralement proposé aux usagers.

L'état actuel
Deux amphithéâtres ont reçu, pour les cours de physique, les étudiants de M.P.C. En ce qui concerne les travaux pratiques, une salle sera aménagée à la fin de la semaine. Il n'y aura donc pas de temps mort dans le planning de travail. Mais l'un des problèmes les plus urgents et des plus importants était celui du restaurant. Là encore il convient de souligner la diligence des ouvriers pour la mise en place de ce restaurant qui a pu fournir, hier à midi, des repas chauds à tous les rationnaires. Le bar, destiné surtout à la consommation des cafés, fonctionnera dans quelques jours.
     Il reste enfin le problème du foyer ou des salles de bibliothèque. Il est évident que les jeunes gens et jeunes filles appelés à rester une journée à Annappes devraient pouvoir disposer de salles d'étude ou de repos. Pour l'immédiat ils sont condamnés à occuper les salles de cours ou.... à rester dehors.
      Et ce sont ces problèmes qui ont amené les étudiants de l'A.G.E.L. à constituer trois commissions : l'une étant destinée à examiner le problème du transport, une autre celui de l'aménagement du foyer, une troisième devant se pencher sur les conditions de travail.

Pour la rentrée de 1965
Un questionnaire a été remis, hier matin, aux étudiants par les responsables de l'A.G.E.L, portant sur les questions du logement, des moyens de transport et des moyens financiers. Le résultat de cette enquête à permis de constater que 60% des étudiants logeaient dans l'agglomération lilloise et que 13% disposaient d'un moyen de transport personnel. Il faut souligner, à ce propos que le transport, au départ de Lille, représente une durée de 50 minutes aller et retour.
      Hier soir, à l'A.G.E.L., on se montrait assez satisfait de cette rentrée qui, bien qu'effectuée dans une cité provisoire, n'avait pas soulevé de difficultés insurmontables. Il est vrai qu'il faisait beau. Les étudiants ont volontiers reconnu que le travail qui avait été fait n'était pas négligeable. Mais ils ont ajouté qu'il n'apportait pas de solution définitive.
      C'est pourquoi, dès maintenant, ils se préoccupent de la rentrée de 1965 en attendant, bien sûr, avant de tirer des conclusions définitives, les rentrées échelonnées de S.P.C.N. le 27, de M.G.P. le 29 de propédeutique lettres le 2 novembre et de C.P.E.M. le 9 novembre.

Annexe No6

L'I.N.S.A. N'A PAS ENCORE SA "DOCTRINE"
Nord Eclair 7 octobre 1964 J. M. PASQUIER


"Le bout du tunnel" un chapitre important de la Cité reste dans l'ombre : c'est celui de l'Institut national des Sciences appliquées de Lille, dont la doctrine n'est pas encore déterminée. L'architecte, M. Vivien, doit attendre le programme pédagogique pour élaborer son plan. Le projet établi par M. le professeur Roig est soumis à la profession, c'est à dire à une commission nommée par le recteur en accord avec M. Guillaume Descamps, président de la 1ère Région économique. Une réunion, le 13 octobre, permettra sans doute de dégager une formule satisfaisante pour les deux parties. Education nationale et profession. De l'I.N.S.A. de Lille, en effet, il s'agit de faire une réalisation originale, répondant étroitement aux besoins de la région.
     Quelles seront ses relations avec la Faculté des Sciences ? Formera-t-il des ingénieurs ou des techniciens supérieurs ou les deux à la fois ? Ces ingénieurs seront-t-ils de culture générale ou spécialisés ? Dans ce cas, à quel moment interviendra la spécialisation , Quel niveau de recrutement donner à l I.NS.A. ? Autant de questions capitales et complexes à résoudre rapidement, en collaboration "Université Industrie".
     Déjà, l'opposition de certaines personnalités politiques au choix de l'emplacement a fait perdre au moins un rang à l'I.NS.A. de Lille. Il devait primitivement être construit après celui de Grenoble. Il est maintenant dépassé par Toulouse, Rennes le talonne. C'est qu'ailleurs le problème des terrains n'offrait pas de difficulté... Voilà comment la région du Nord, qui se plaint si souvent d'être défavorisée - et oublié en haut lieu - parvient à gâcher les atouts qu'on lui donne.

Le plan masse : ville de 10.000 habitants
L'I.NS.A. n'a donc pas encore son plan masse. Mais le plan de M. Lemaresquier, bien entendu, lui réserve sa place. La Cité scientifique sera une véritable ville de plus de 10.000 habitants, avec centre administratif, crèche, magasins, quartier résidentiel, stade, piscine, parking desserte routière. Il n'est pas prévu de bâtiments en hauteur. Les immeubles comporteront trois ou quatre étages, au maximum.

Annexe 7

DATES DE MISE A DISPOSITION DES BATIMENTS  

 

B 4 Urgence - CUEEP 27/10/1964
B 1 Urgence - Municipalité Villeneuve d'Ascq 27/10/1964
Amphi C (Démoli) Urgence 27/10/1964
Amphi G (Démoli) Urgence 27/10/1964
Amphi A (Démoli) Urgence 27/10/1964
Amphi B (Démoli) Urgence 27/10/1964
Restaurant Barrois (Démoli) Urgence 27/10/1964
     
B 2 Urgence - Municipalité Villeneuve d'Ascq 31/03/1966
SN1 (Sciences Naturelles enseign.) Fac. Sciences 06/05/1966
SN2 (Biologie Végétale) Fac. Sciences 18/03/1966
SN3 (Biologie Animale) Fac. Sciences 31/05/1966
SN4 (Psychologie - physiologie) Fac. Sciences 15/04/1966
SN5 (Sciences de la Terre) Fac. Sciences 15/04/1966
     
A2 (Ateliers) Fac. Sciences 06/05/1966
A3 (Administration) Fac. Sciences 30/09/1966
     
C2 (Devenu SH2) U.S.T.L 10/09/1966
C3 (Chimie Générale) Fac. Sciences 10/09/1966
C4 (Chimie Organique) Fac. Sciences 10/09/1966
C5 (Lasir) Fac. Sciences 14/10/1966
C6 (Chimie Appliquée) Fac. Sciences 07/10/1966
C7 (ENSCL) Fac. Sciences 07/10/1966
C8 (Chimie Minérale) Fac. Sciences 27/10/1966
C9 (Chimie Bio.) Fac. Sciences 30/09/1966
C10 (Réserve produits) Fac. Sciences 07/10/1966
     
Résidence GALOIS C.R.O.U.S 30/06/1966
Résidence BOUCHER C.R.O.U.S 02/12/1966
Restaurant PARISELLE C.R.O.U.S 06/12/1966
     
Bâtiment 3 (Démoli) Urgence 02/03/1967
Amphi D (Démoli) Urgence 02/03/1967
Amphi E (Démoli) Urgence 02/03/1967
Amphi F (Espaces Verts) U.S.T.L 02/03/1967
C1 (Chimie Enseignement) Fac. Sciences 27/01/1967
Serres Fac. Sciences 21/04/1967
Bibliothèque (Section Sciences) 03/04/1967
Résidence BACHELARD C.R.O.U.S 01/06/1967
Chaufferie (A1) Fac. Sciences 27/01/1967
     
P1 (Physique enseign.) Fac. Sciences 13/07/1967
P2 (Electrotech. Automatique) Fac. Sciences 21/06/1967
P3 (Electronique) Fac. Sciences 31/03/1967
P4 (Electronique) Fac. Sciences 21/04/1967
P5 (Physique) Fac. Sciences 27/05/1967
     
M1 (Mathématiques enseign.) Fac. Sciences 06/12/1967
M2 (Mathématiques) Fac. Sciences 28/07/1967
M3 (Mécanique informatique) Fac. Sciences 01/09/1967
     
Halle GREMAUX Sports 20/03/1967
Halle VALIN Sports 20/04/1967
     
INSA Bât. A (E.C.L) 04/10/1968
INSA Bât. B (E.C.L) 04/10/1968
INSA Bât. C (E.C.L) 20/09/1968
INSA Bât. D (EUDIL) 20/09/1968
INSA Bât. E (E.C.L) 04/10/1968
INSA Bât. F (E.C.L) 04/10/1968
Résidence CAMUS (J1 et J2) C.R.O.U.S 31/10/1968
Résidence CAMUS (J3) C.R.O.U.S 06/09/1968
Résidence CAMUS (I) C.R.O.U.S 03/12/1968
Restaurant SULLY C.R.O.U.S 03/12/1968
     
V2 (Vestiaires sports) 30/07/1969
Logement Bât. K (E.C.L) 07/02/1969
     
B5 Urgence - CUEEP 14/05/1970
B6 Urgence - CUEEP 14/05/1970
IUT Informatique 12/04/1970
IUT Génie Electrique 26/05/1970
IUT Biologie Appliquée 26/05/1970
IUT Bloc Central 22/07/1970
IUT Mesures Physiques 23/09/1970
MEPS (CUPS) 18/12/1970
MASS   18/12/1970
     
Extension M3 (Informatique) Fac. Sciences 09/01/1971
C11 (Chimie de la Combustion) 30/01/1971
     
SN6 (Animalerie) 31/07/1981
     
CITI - M4 (CRI) U.S.T.L 30/01/1984
     
SH1 (Sciences Humaines enseign.) U.S.T.L 04/10/1988
     
A4 (Salle d'examen) U.S.T.L 13/06/1990
     
A5 (Salle d'examen) U.S.T.L 03/09/1991
     
C15 (Chimie - TD - Amphi) Urgence 92 U.S.T.L 04/11/1992
P7 (Recherche) Urgence 92 U.S.T.L 04/11/1992
A3 (Salle des Thèses) Urgence 92 U.S.T.L 04/11/1992
Extension M2 (Recherche) Urgence 92 U.S.T.L 04/11/1992
     
M5 (Deug Info.) U.S.T.L 15/03/1993
Mécanique U.S.T.L 14/05/1993
Extension C9 (Chimie Bio.) U.S.T.L 10/02/1994
     
DESS U.S.T.L 08/03/1996
Géographie U.S.T.L Octobre 1996
2ème extension A3 (Avec restruct. A3) U.S.T.L Mars 1996


               L. AUGER