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Louis Pasteur
Cet article se trouve aussi dans le fascicule téléchargeable (cliquer sur ce lien) : Contributions à l'histoire de la faculté des sciences de 1854 à 1970 par A.Lebrun, M. Parreau, A. Risbourg, R. Marcel, A. Boulhimsse, J. Heubel, R. Bouriquet, G. Gontier, B. Barfetty, A. Moïses, Histoire de la Faculté des Sciences de Lille et de l’Université Lille1 - Sciences et Technologies, Tome 1, 2011.
Première partie : sa vie
Il n'est pas de ville française, importante ou moyenne, où un élément d'urbanisme, boulevard, avenue, rue, place ou lycée, ne rappelle le nom de ce célèbre savant.
En particulier, Lille où Pasteur effectua un bref séjour mais combien important dans le déroulement de sa carrière scientifique, a honoré tout spécialement la mémoire de ce bienfaiteur de l'humanité, qui fut le premier doyen de la Faculté des Sciences de notre ville. Un boulevard, un carrefour, un lycée, témoignent d'un attachement tout particulier à cette mémoire.
En cette année 1995, centenaire de la mort de Louis Pasteur, il nous a semblé opportun afin de rafraîchir quelques connaissances, de rappeler brièvement quelles furent sa vie, son oeuvre.
Mentionnons que l'institut Pasteur de Lille fut inauguré quelques mois avant sa mort et que Pasteur était resté particulièrement attaché à Lille.
Pasteur: une vie de chercheur.
Peu de vies, du moins en apparence furent aussi simples que celle de Louis Pasteur né à Dôle en 1822, Fils d'un modeste artisan tanneur installé à Dôle, puis à Arbois alors que Louis avait 5 ans.
Très tôt l'enfant qui aime la promenade dans la nature, manifeste un goût prononcé pour le dessin, mais ne témoigne pas d'une intelligence exceptionnelle. Le principale du collège d'Arbois qui avait pressenti les qualités profondes de cet élève le fit envoyer à Paris pour y effectuer ses études de 2ème cycle secondaire. Atteint par le mal du pays, il revint à Arbois puis à Besançon où il obtint successivement les baccalauréats es Lettres puis es Sciences Mathématiques, avec une note plutôt médiocre en chimie. Ensuite il suit les cours de mathématiques spéciales et présente le concours de l'Ecole Normale Supérieure où il est reçu 15 ème ; trouvant ce rang indigne, il démissionne en 1842 et prépare au Lycée Saint Louis à Paris le concours, où il est admis en 1843 à la 4ème place.
Licencié es sciences, il est reçu à l'agrégation de Sciences Physiques en 1846. D'abord nommé comme professeur à Tournon, il peut rester grâce à l'appui de son maître Bolard comme aide préparateur de physique à l'Ecole Normale Supérieure.
Ses travaux de recherches le conduisent au Doctorat es Sciences ; thèse présentée le 23 avril 1847. La qualité de ses recherches lui assurent rapidement la notoriété : il est nommé professeur suppléant de chimie à la Faculté des Sciences de Strasbourg, où il épouse le 28 mai 1849, Marie Laurent fille du Recteur de l'Académie de la ville.
En 1854, Pasteur est nommé doyen de la Faculté des Sciences de Lille qui vient d'être créée. il restera à Lille jusqu'en 1857, ce bref séjour marquant un tournant dans sa carrière, car c'est là qu'il commence ses travaux sur les fermentations en relation avec le monde industriel local. En 1857, il est nommé administrateur de l'Ecole Normale Supérieure et directeur des études scientifiques.
De 1850 à 1863, naissent, dans le mariage Pasteur, quatre filles et un fils ; trois des filles meurent entre 1859 et 1866. En 1868, alors qu'il n'a que quarante cinq ans, Pasteur est victime d'une hémiplégie gauche, de laquelle il gardera un avant bras fléchi contracté, et une démarche difficile et lente. En 1870, la guerre l'oblige à quitter Paris. Après un séjour dans son pays natal, il gagne Clermont Ferrand où il rejoint son ancien préparateur Emile Ducloux ; il s'intéresse alors aux "maladies" de la bière.
En 1877, il aborde les problèmes que posent les maladies contagieuses des animaux supérieurs et de l'homme. On verra avec quel succès il résout ces problèmes. En 1888 au lendemain de la découverte du vaccin contre la rage est fondé à Paris l'institut Pasteur. Pasteur est présent le jour de l'inauguration. Mais sa santé se détériore, et sept ans plus tard, il décède à Villeneuve l'Etang le 5 octobre 1895.
Deuxième partie : Son oeuvre lilloise (1854 - 1857)
Louis Pasteur à Lille, trois années qui peuvent ne sembler qu'un intermède universitaire d'une carrière scientifique exceptionnelle. Trois années lilloises qui témoignent à la fois du génie et de l'étonnante diversité des talents de Louis Pasteur. Appelé à la direction de la première Faculté des Sciences de Lille, il l'associe dès sa création au monde du travail et innove en matière de collaboration Sciences industrie Est - il nécessaire de rappeler qu'en ce milieu du XIX siècle en France, l'enseignement scientifique est encore embryonnaire. Le baccalauréat ès Sciences n'est encore qu'une annexe du baccalauréat ès Lettre. Le ministre de l'instruction Publique et des Cultes, Hippolyte Fortoul, philosophe, poursuit l'idée de développer un enseignement scientifique afin d'apporter un puissant soutien aux industries en plein développement. C'est ainsi qu'il envisage de multiplier les Facultés des Sciences en relation avec les circonscriptions académiques qu'il y a eu lieu de réformer. Douai est le siège académique où un rectorat y est installé ainsi qu'une Faculté des Lettres. Avec l'aide de la Municipalité qui a par la suite beaucoup oeuvré pour le développement des Facultés, Lille obtient la création de cette Faculté des Sciences. Dès 1840, il était apparu comme évident à la municipalité lilloise de construire un grand établissement secondaire qui pourrait inclure à l'avenir des bâtiments Universitaires. Le bâtiment sera érigé sur l'ancien couvent des récollets, futur emplacement de l'ancien lycée Faidherbe, pour un montant de 1 800 000F.
Pasteur qui a su se faire remarquer par la qualité de ses travaux et se faire nommer professeur suppléant à la Faculté de Strasbourg, désire revenir à Paris. Parmi les nouveaux postes créés avec les nouvelles Facultés des Sciences, celui de Lille tente Pasteur qui envisage les avantages dont pourrait bénéficier celui qui remplirait les vues ministérielles sur la nouvelle orientation vers l'industrie des enseignements scientifiques. Aussi, c'est sans hésitation qu'il accepte en Septembre 1854 le poste de doyen de la nouvelle Faculté des Sciences de Lille auquel il pense depuis plus d'un an. il entreprend immédiatement toutes les démarches en vue de son installation, ainsi que des équipements des salles de travaux pratiques.
Les postes de la Faculté sont pourvus par décret du 4 décembre 1854. Sont nommés des professeurs de Mathématiques pures et appliquées, de Sciences Physiques, Chimie (Pasteur), d'Histoires Naturelles. Le même jour un arrêté nomme Louis Pasteur doyen de la Faculté. La première affiche annonçant l'ouverture des cours est datée du 21 décembre 1854, elle prévoit le début de l'enseignement le 8 janvier 1855. En juillet deux candidats se présentent aux examens de licence, l'un en sciences naturelles (il est reçu), l'autre en mathématiques (première admissibilité). En 1856, cinq candidats se présentent, deux sont reçus. il faut préciser que les cours publics ne sont pas destinés à la formation des candidats à la licence, situation que n'est pas particulière à Lille. L'organisation de conférences spéciales à cette préparation préoccupe Louis Pasteur qui s'en réfère au Recteur et lui écrit : "...L'organisation diminuerait de façon exagérée les loisirs que les professeurs ont à consacrer au progrès des Sciences..."
Il est probable que c'est à cette époque que Pasteur ait eu l'idée de quitter Lille et ses fonctions de doyen. Le 28 novembre 1856 une thèse de Doctorat de Sciences Physiques est présentée par Charles Viollette qui sera par la suite doyen de la Faculté d'octobre 1873 à novembre 1888. Concernant l'enseignement des sciences appliquées tout est à inventer : cours, conférences, travaux pratiques, visites d'usines; des cours de dessin, de littérature française et d'Histoire de France complétent cet enseignement. On comprend qu'à toutes ces charges auxquelles s'ajoutent les charges de gestion font que Louis Pasteur ne peut consacrer le temps qu'il souhaite à la recherche. Les rapports de l'inspecteur d'Académie sur Pasteur sont éloquents. Seule réserve, "ses collaborateurs lui reprochent un peu de froideur et de sécheresse". Orateur apprécié, enseignant admiré, Pasteur n'est pas un patron facile.
Parallèlement à ses nombreuses charges d'enseignement, le doyen Pasteur poursuit ses travaux entrepris durant son séjour à Strasbourg en minéralogie en accord avec ses mentors Thénard et Biot, en particulier en cristallographie sur le rapport entre la structure des cristaux et leur influence sur la lumière polarisée. Certaines anomalies dans le comportement de la lumière traversant les cristaux de sel de l'acide tartrique amènent Pasteur à l'étude des cristaux de tartrate et de paratartrate obtenus par fermentation. Il est alors conduit à s'intéresser à l'alcool amylique dont le comportement sur la lumière polarisée pose aussi problème. Dès 1849 il avait déjà entrepris des travaux suggérés par J. Baptiste Biot sur cet alcool, mais il avait dû abandonner ne pouvant disposer de ce produit en quantité suffisante. Dès 1855 il présente à l'Académie des Sciences un rapport sur l'huile de betterave ou alcool amylique.
C'est alors que Pasteur se trouve mis en relation avec le père d'un de ses auditeurs. Monsieur Louis Emmanuel Bigo - Tilloy, fabricant de sucre et accessoirement distillateur. C'est dans cette production d'alcool que Mr Bigo est gêné par de fréquentes irrégularités. La rencontre a lieu le 4 novembre 1856 à l'usine Bigo à Esquermes. il s'ensuit une fructueuse collaboration entre les deux hommes. L'importance de l'enjeu de cette recherche apparaît dans la communication de L. Pasteur à la Société des Sciences des Arts et de l'Agriculture de Lille le 3 aoît 1857
"Mes recherches sont dominées depuis longtemps par cette pensée que la constitution des corps, tant qu'on l'envisage au point de vue de sa dissymétrie ou de sa non dissymétrie moléculaire... joue un rôle considérable dans les lois les plus internes de l'organisation de l'être vivant et intervient dans leurs propriétés physiologiques les plus intimes"
Les perturbations constatées en cours du processus de fermentation alcoolique sont dues au développement d'une levure parasite. Pasteur le démontre en isolant cette autre levure : suit sa conclusion. "Dans tout le cours de ce mémoire j'ai raisonné dans l'hypothèse que la nouvelle levure est organisée, que c'est un être vivant et que son action chimique sur le sucre est corrélative de son développement et de son organisation". Cette phrase comporte en elle tous les développements à venir de la microbiologie. Toute la doctrine pastorienne est incluse dans ce mémoire qui sera présenté à l'Académie des Sciences. Pasteur , coopté comme membre de la Société impériale des Sciences des Arts et de l'Agriculture de Lille le 2 mars 1855, est porté à sa présidence début année 1857.
Sa reconnaissance envers cette société l'avait amené à lui présenter sa communication en priorité. Par ailleurs L. Pasteur avait été honoré en Novembre 1856 par l'attribution de la médaille de Rumfort conférée par la Royale Sociéty de Londres.
Signalons les excellents rapports entretenus par le doyen de la Faculté des Sciences avec les autorités locales et départementales, et avec les grands industriels, Delezenne, Kuhlmann, Lestiboudois. Pasteur nommé administrateur et Directeur des études Scientifiques de l'Ecole Normale quitte Lille en octobre 1857.
Troisième partie : son oeuvre parisienne (1857 - 1895)
Faut-il rappeler que les études supérieures de Louis Pasteur l'ont conduit à l'agrégation de sciences physiques en 1846 et au doctorat es sciences physiques en 1847. Lors de ce court séjour à Lille, Pasteur a été mis en contact avec un industriel fabricant de sucre et d'alcool. C'est ainsi que Pasteur a été amené à étudier les irrégularités constatées lors de la fermentation alcoolique, réalisant ses premières découvertes en chimie biologie, découvertes qui allaient orienter l'ensemble de son oeuvre vers les biotechniques, l'hygiène, les vaccins. Suivant de peu sa publication à la société des sciences de l'Agriculture et des Arts de Lille sur la fermentation lactique (3 aoît 1857), Pasteur qui se voit nommé administrateur et directeur des études scientifiques de l'Ecole Normale quitte Lille en octobre 1857. Commence alors l'immense carrière scientifique parisienne de Louis Pasteur.
Il y a lieu de distinguer dans l'oeuvre scientifique de Louis Pasteur 3 périodes dominées par un thème fondamental.
1ère période : 1847 - 1862 Le physicien et chimiste (dont Lille 1854 - 1857)
2ème période : 1862 - 1877 Le biologiste : les fermentations
3ème période : 1877 - 1887 Le microbiologiste : la médicalisation
Première période 1847 - 1862
1847 - 1854 Pasteur Strasbourgeois - travaux sur la dissymétrie moléculaire, introduction de la stéréochimie.
1854 - 1857 Pasteur Lillois continue ses travaux sur la cristallographie sur la dissymétrie moléculaire, premières observations sur la fermentation. La fermentation est une oeuvre de vie et non de mort comme le croyait le chimiste Liébig.Premier chaînon d'une suite logique de ses travaux de la dissymétrie moléculaire aux fermentations puis aux maladies contagieuses.
1857 - 1862 Pasteur Parisien, biologiste, continue ses études suivant l'orientation lilloise :il étudie les fermentations lactique et alcoolique et montre : toute fermentation est due à la présence d'un micro-organisme, à chaque fermentation correspond un ferment particulier.
Il remarque que pour étudier une fermentation il faut :
Préparer un milieu de culture approprié au ferment et stérile :
Ensemencer ce milieu avec une trace de ferment à l'état pur. On y retrouve dans ce raisonnement le cristallographe . C'est là, l'origine de toute la technique microbiologique.
Entre temps, en mars 1857, Pasteur Lillois, n'est pas élu à l'Académie des Sciences, mais il aura reçu quelques distinctions dont :
1860 : Prix de l'Académie des Sciences en physiologie expérimentale
1861 : Prix Jecker de l'Académie des Sciences pour ses travaux sur les générations spontanées mais surtout : le 8 décembre 1862 : Pasteur Parisien est élu à l'Académie des Sciences en section minéralogie.
Deuxième période 1862 - 1877 Pasteur biologiste: les fermentations
De 1854 à 1862 passage progressif du physicien chimiste au biologiste. il élabore la théorie des germes et détruit la doctrine de la génération spontanée.
1) Suite à ses premières découvertes sur la fermentation effectuées à Lille, Pasteur se demande d'où proviennent les micro-organismes agents de fermentation ? Prennent - ils naissance parmi des germes semblables ou apparaissent - ils spontanément dans les milieux fermentables ? C'est là, toute la question de la génération spontanée qui se posait et qui valut à Pasteur des luttes sévères contre ses contradicteurs. Après des expériences multiples et variées Pasteur affirme dans un mémoire de 1862 :
- Les poussières de l'atmosphère renferment des germes "d'organismes inférieurs" toujours prêts à se développer et à se multiplier .
- Les liquides les plus putrescibles restent inaltérés si on a eu la précaution de les mettre à l'abri du contact de ces germes.
"La génération spontanée est une chimère" (Pasteur).
2) Toujours suite à ses expériences, il se demande comment s'opèrent les fermentations, comment agissent les ferments ? d'où sa découverte de la vie sans oxygène (anaérobie).
"La fermentation est la conséquence de la vie air"
Ses travaux sur les fermentations l'amènent à appliquer la méthode microbiologiste à l'industrie et à l'agriculture. C'est ainsi que chargé par Napoléon iii en 1863 de recherches sur les vins, Pasteur étudie jusque 1877 :
"Les maladies du vin" , ferment détruit à 55 degrés : début de la pasteurisation Les altérations de la bière : micro-organismes dus aux poussières de l'air.
Dès 1865 : étude sur les maladies du ver à soie (héréditaire et contagieuse), puis nommé membre d'une commission chargée d'enquêter sur l'épidémie de choléra à Paris en octobre novembre. Pasteur résout scientifiquement les problèmes de l'hérédité et de la contagion, il établit les règles de la prophylaxie, c'est le début de ses travaux sur les maladies contagieuses.
Il fera de nombreuses publications sur ces différents sujets:
"Les maladies du vin" et du ver à soie, la fabrication de la bière et du vinaigre.
Parallèlement à ses activités de chercheur, Pasteur continue d'assurer ses charges d'administrateur et de directeur scientifique à l'école normale supérieure de Paris, ainsi que ses charges d'enseignant.
En 1863, il est nommé professeur de géologie, physique, chimie à l'Ecole des Beaux Arts de Paris
En 1867, il remplace Balard dans la chaire de chimie organique de la Sorbonne
En 1868, Pasteur est promu commandeur dans l'ordre de la Légion d'Honneur :
Docteur honoris causa de l'Université de Bonn, diplôme qu'il renverra à l'Université de Bonn suite au bombardement du Muséum de Paris par les Prussiens
En 1870, nommé sénateur d'Empire (décret non publié à cause de la guerre)
En 1872, Pour raisons de santé Pasteur fait valoir ses droits de mise à la retraite comme professeur à la Sorbonne.
En 1873, Pasteur élu à l'Académie des Sciences
En 1874, premier échange avec Lister et récompense attribuée par l'assemblée nationale et médaille Copley de la Royal Society pour ses travaux sur les fermentations.
Troisième Période 1877 - 1882 La médicalisation
Pasteur chargé par la "République" d'étudier la maladie du charbon présente à l'Académie des sciences le 30 avril 1877 sa première communication sur cette maladie, puis en juillet une communication sur la septicémie.
Il étudie les maladies infectieuses et "découvre" : le staphylocoque cause des furoncles, le streptocoque cause de l'infection puerpérale et le pneumocoque.
En reconnaissance de ses recherches sur le charbon des moutons et le choléra les poules il devient membre de la société centrale de médecine vétérinaire.
En 1879, découverte du vaccin par la culture atténuée et le 9 février 1880 il expose pour la première fois le principe du virus - vaccin point de départ de ses recherches sur la rage. Suite à ces découvertes, Pasteur développe dès 1881 les vaccinations du choléra des poules, du charbon des moutons et étudie la fièvre jaune, la pneumonie des bêtes à corne, le rouget du porc (vaccination le 26/11/1883).
Par l'application de sa méthode :
- à l'étude des maladies infectieuses (microbes)
- à leur prévention (aseptie)
- à leur prophylaxie par immunisation (vaccination
Pasteur a fondé l'immunologie.
- 1880 - 1885 : Pasteur en pleine possession de sa méthode expérimentale étudie la rage. il éprouve beaucoup de difficultés pour isoler le "germe".
- Expériences sur les chiens réfractaires, à la rage en 1882
- Exposé au congrès international de médecine à Copenhague sur le principe général des vaccinations et des méthodes de prévention contre la rage humaine.
- Premiers essais de vaccination antirabique sur l'homme
- 6 juillet 1885 : Vaccination antirabique de Joseph Meister
- 27 juillet 1885 : Vaccination antirabique de Jean Baptiste Jupille
Suivront d'autres traitements antirabiques (4 américains, 19 russes...) mais Pasteur subit quelques échecs dont :
- 9 novembre 1885 : traitement antirabique de Louise Pelletier, décès le 6 décembre
- octobre 1886 : traitement antirabique de Jules Royer, décès le 26 novembre
Suivront de vives controverses sur la rage, menées par Riter et des journalistes étrangers. En reconnaissance de cette oeuvre :
- janvier 1886 : premiers dons en vue de la création d'un institut Antirabique
- 1er mars 1886 : souscription pour la fondation d'un institut vaccinal contre la rage
- 11 mai : gala au Trocadéro en faveur de l'institut Pasteur
- 14 novembre 1888 : inauguration de l'institut Pasteur
- depuis 1897 ; création de nombreux instituts Pasteur dans le monde
Entre temps : Louis Pasteur aura été nommé :
- octobre 1878 : grand officier de la légion d'honneur
- juillet 1881 : grand croix de la légion d'honneur
- 8 décembre 1881 : élu à l'Académie Française (fauteuil de Littre)
- 12 novembre 1895 : refus de la décoration de l'ordre du mérite de Prusse,.
aura connu de multiples épreuves :
- 19 octobre 1868 (46 ans) première attaque d'hémiplégie
- 23 octobre 1887 deuxième attaque d'hémiplégie
- 1er novembre 1894 : victime d'un ictus, qui le laisse très diminué
- 17 mars 1853 : mort de sa soeur Emilie
- 10 septembre 1859 : mort de sa fille aînée Jeanne (9 ans)
- 11 septembre 1865 : mort de sa fille Camille (2 ans)
- 23 mai 1866 : mort de sa fille Cécile (12 ans)
- 28 septembre 1895 : mort de Louis Pasteur à Villeneuve l'Etang.
Sources
- Louis Pasteur à Lille (1854 - 1857) de René Defretin, Président Université Lille 1 et Henri Rousselle, Professeur Université Lille 3
- Louis Pasteur et Lille (1854 - 1857) Docteur Alain Gérard institut Pasteur Lille
- Louis Pasteur : Grandes bibliographies Flammarion de Patrice Debré, Professeur d'immunologie à la Pitié-Salpétrière et à l'institut Pasteur Paris
De nombreux ouvrages consacrés à Louis Pasteur ont été écrits. Le dernier en date : celui de Patrice Debré constitue une biographie très complète et documentée sur la vie et l'oeuvre de Louis Pasteur. Sources et bibliographies complètes dans cet ouvrage. pp. 539 à 548.