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Histoire de l’Électromécanique

HISTOIRE
DE L'INSTITUT ELECTROMECANIQUE
DE LA FACULTE DES SCIENCES DE LILLE
1924-1969

par Arsène RISBOURG
Maître de Conférences Honoraire

1999

1. Electrotechnique: définition et historique

Au sens littéral du terme, l'électrotechnique réalise l'application pratique des lois de l'Electricité (techniques en électricité ).

Une telle définition conduirait à concevoir un domaine immense, voire des domaines très diversifiés mettant en oeuvre l'électricité, tels, la Radio électricité, l'Automatique et enfin l'Informatique.
La définition de chacun de ces domaines et leurs frontières restent assez arbitraires et différentes selon les époques et les scientifiques.
Jusqu'au XIX siècle, on peut confondre électrotechnique et applications de l'électricité. L'invention en 1904 de la lampe diode par SIR JOHN FLEMING introduit une première distinction et conduit à définir un domaine nouveau, celui des applications de l'électricité relatives au passage du courant électrique dans le vide ou dans un gaz raréfié: l'Electronique.
L'Electrotechnique traite des applications de l'Electricité lorsque le passage du courant a lieu dans les conducteurs métalliques.
Cette distinction reste exacte pour les tubes à vide ou à gaz jusqu'à l'apparition des semi--conducteurs, ceux-ci relevant du domaine de la physique du solide sans lien très net avec l'Electronique. Cependant, les semi-conducteurs évoluent rapidement, en particulier, en mettant en jeu des puissances très importantes d'où, un nouveau domaine d'application de l'électricité dénommée, électronique de puissance. Enfin, l'automatique, discipline récente (milieu du XX ème siècle) groupe généralement :

  • dans une chaîne d'action un dispositif considéré comme électrotechnique
  • dans une chaîne de réaction un dispositif qualifié d'électronique.

Résultant de ces remarques, on peut proposer aujourd'hui une autre définition de l'Electrotechnique: " L'Electrotechnique étudie les lois de la Physique en vue de la production, du transport, de la transformation et de l'utilisation de l'Energie Electrique ".

CHRONOLOGIE des découvertes :
Dès la seconde moitié du XVIII siècle, les découvertes influencèrent le développement de l'Electrotechnique.
Succinctement notons :

  • 1758: J. WILCKE effectue les premiers travaux sur la polarisation des diélectriques
  • Début XIXème A. VOLTA réalise la pile électrique qui marque l'essor de l'Electrotechnique 1821 : Th. SEEBECK met en évidence l'effet thermoélectrique
  • 1825 : STURGEON construit le premier électro-aimant
  • 1828: P. BARLOW avec sa roue ouvre l'ère des "machines tournantes"
  • 1834: M. FARADAY établit les lois de l'électrolyse complétant les travaux de ses prédécesseurs H. DAVY, J.BERZELIUS, et donne naissance à l'électrochimie.
  • 1869: Z. GRAMME introduit le collecteur et réalise la première dynamo
  • 1880: E. WARBURG met en évidence l ' hystérésis magnétique
  • 1882 : H. PIXII construit une machine tournante hétéropolaire
  • 1886: J. HOPKINSON établit la théorie de la dynamo
  • 1888: FERRARI et N. TESLA construisent un moteur d'induction industriel 1892: P. BOUCHEROT application des courants polyphasés
  • 1892: A. BLONDEL invente l'oscillographe et le radiophare
  • 1900: O.RICHARDSON établit l'effet thermoionique puis,
  • A.EINSTEIN l'effet photoélectrique
  • 1907 : P. WEISS justifie le ferromagnétisme et établit une théorie dont l'électrotechnique constitue une application directe
  • 1911 : H. KAMERLINGH ONNES découvre le phénomène de supraconduction actuellement objet de recherches en électrotechnique supra conductrice.

2. Débuts de l'Electrotechnique à la Faculté des Sciences de Lille

 2.1 Physique industrielle: historique

Si les idées et les découvertes en matière d'Electricité évoluèrent lentement depuis le milieu du XVIII ème siècle jusque vers 1870, il s'avère que les applications techniques qui conduisirent à ce qu'il y a lieu d'appeler l'Electrotechnique évoluèrent rapidement en une vingtaine d'années et, pratiquement, à la fin du XIX ème siècle, les éléments fondamentaux de cette discipline étaient en place.
Aussi, le Nord, région fortement industrialisée donc équipée dans le domaine de électrotechnique se devait de réaliser des enseignements nécessaires à la formation des cadres destinés à cette technologie d'où, un enseignement d'Electricité industrielle.
En 1894, BRUNHES, Maître de Conférences à la Faculté commence, dans les locaux de l'Institut de Physique Générale situés 1 rue des Fleurs, dirigé par le Professeur DAMIEN, un cours public semestriel de Physique Industrielle. Ce cours est continué dans les mêmes locaux pendant les deux années suivantes (1895-96 et 1896-97) par le Professeur Ch. CAMICHEL qui procède à l'organisation d'un laboratoire d'études.
En 1896, le 22 janvier, le conseil de Faculté procède à l'aménagement des enseignements de la licence de Physique.
Celle-ci est transformée par la création de certificats. La Faculté des Sciences, par arrêté ministériel du 13 juillet 1896 est autorisée à délivrer le Certificat de Physique Industrielle.
Le cours de physique Industrielle est transformé en conférences hebdomadaires, décision ministérielle de juillet 1897.
En novembre 1897, le Professeur CH. CAMICHEL chargé du service de Physique Industrielle effectue par semaine et durant toute l'année, 2 Conférences, et une Conférence Semestrielle de Physique Industrielle. L'ensemble théorique est complété chaque semaine par une séance de travaux pratiques de 4 heures, et des "excursions" dans les usines de la ville et des environs, toujours sous la direction du Professeur.

2.1.1 Le programme du Certificat de Physique Industrielle
Electricité :

  • Notions fondamentales et lois relatives aux circuits électriques
  • Aimants et circuits magnétiques
  • Mesures électriques, appareils de mesures
  • Machines à courants continus: Générateurs, moteurs
  • Machines à courants alternatifs: Générateurs, moteurs - Transformateurs
  • Canalisations électriques. Eclairage
  • Machines à vapeur et moteurs à gaz
  • Théorie et expérimentation
  • Eclairage par le gaz
     

2.1.2 Le laboratoire: "Elèves bénévoles"

Les élèves bénévoles sont des personnes qui viennent au laboratoire pour se préparer à la carrière d'Ingénieur Electricien ou, simplement pour étudier des problèmes spéciaux relatifs à l ' Industrie électrique ou à l'éclairage.
En sortant du laboratoire, les élèves bénévoles trouvent facilement à se placer.
Une décision ministérielle du 8 décembre 1896 approuve la délibération de l'Assemblée de la Faculté des Sciences du 18 novembre 1896 ayant pour effet d'appliquer au Laboratoire de Physique Industrielle le règlement du 20 mai 1895 fixant les conditions d'admission des élèves bénévoles.
Ce règlement définit :

  • La demande d'admission
  • L'ouverture du laboratoire
  • Les droits d'inscription
  • Les responsabilités et obligations des élèves
  • La discipline, la démission


Par ailleurs, le laboratoire effectue des essais industriels pour des tiers. Une société a été fondée à Lille en décembre 1898, ouvrant droit pour ses adhérents aux contrôles électriques que peuvent nécessiter leurs appareillages. Cette société comprend un nombre considérable d'abonnés.

2.1.3 Brevet d'études Electrotechnique

Les élèves bénévoles pourront préparer un diplôme spécial qui facilitera leur placement comme Ingénieurs. Ce diplôme portant le nom de Brevet d ' Etudes Electrotechnique a été approuvé par décret ministériel du 20 décembre 1899 Le règlement fixe :

  • Le titre: Electricien diplômé de l'Université de Lille - Les conditions d'admission
  • Les études: durée, 2 ans, et programme
  • Les examens devant un jury de 3 membres Universitaire pouvant comprendre un Ingénieur Electricien et composés :
    • D'une épreuve écrite sur l'Electricité des programmes des Certificats de Physique Générale et Physique Industrielle
    • D'un projet d'une durée de 8 heures
    • D'une épreuve pratique du programme de Physique Industrielle
    • D'un examen oral sur les programmes: de Physique Générale et Industrielle
    • La présentation d'un travail personnel.

3. Les Instituts

3.1 L'Institut Electrotechnique (1904 -1924)

En 1900 R. SWYNGEDAUW, Maître de conférences depuis le 1er Novembre 1895, Docteur es Sciences depuis Mars 1897 succède à Ch. CAMICHEL. Il s'attache alors à faire progresser et valoriser l'enseignement de l'Electrotechnique :

  • D'une part, par ses recherches qu'il oriente sur un sujet différent de celui objet de sa Thèse, plus pratique, en rapport avec le monde Industriel, objectif qui sera le sien jusqu'à sa retraite en 1937.
  • D'autre part, en réorganisant les études Electrotechniques par la création en 1902 d'un diplôme d'Ingénieur Electricien de l'Université de Lille, diplôme qui remplacera le Brevet d'Etudes Electrotechnique.

L'organisation des études en Electrotechnique est conçue avec la double préoccupation :

  • De former des Ingénieurs capables d'appliquer de façon intelligente les lois et formules de l'Electricité Générale aux divers problèmes de l'Electrotechnique: machines, distribution, transport, essais industriels.
  • De donner aux futurs Ingénieurs le sens pratique pour qu'ils saisissent immédiatement la portée économique et pratique des problèmes industriels qu'ils vont rencontrer.

Peut-on ajouter que cette double préoccupation est toujours valable un siècle après !

Le 1er Novembre 1905 R.SWYNGEDAUW est nommé titulaire de la chaire de Physique et Electricité Industrielle, qui vient d'être créée, et qu'il conservera jusqu'à son admission à la retraite en 1937. R. SWYNGEDAUW a eu la responsabilité d'organiser cette formation à la fois théorique mais également très pratique de travaux manuels, de conférences d'Industriels complétées par des visites d'usines. Sa compétence reconnue, il sera nommé Directeur de l'Institut Electrotechnique en 1912. Malheureusement, l'Institut qui avait pris un bon essor, installé rue des Fleurs, là même où avait été créée la Faculté des Sciences avec L. PASTEUR en 1854, sera détruit en 1914 par un incendie.

 3.1.1 Organisation des études


Enseignement :

  • l'enseignement théorique est dispensé par les professeurs de la Faculté des Sciences
  • l'enseignement technique par des Ingénieurs et praticiens
  • l'électricité appliquée est enseignée par des Ingénieurs attachés à l'Institut
  • les conférences sur des sujets industriels sont faites par des Ingénieurs et constructeurs de la région.
  • la technologie par des enseignants de l ' Ecole des Arts et Métiers

Etudes:

Les études peuvent se faire en 3 ans pour un candidat possédant bien le programme du baccalauréat es Sciences, ou sur une dispense d'études sur présentation de titres jugés équivalents par la Faculté.

Première année

Formation mathématique: algèbre, géométrie, calcul différentiel et intégral, mécanique. l'enseignement est hebdomadaire, il comprend :

  • 3 cours complétés par des exercices, problèmes, applications numériques
  • des exercices d'atelier, le dessin industriel
  • un cours de technologie sur les machines outils des Arts et Métiers

Deuxième année

L'enseignement hebdomadaire comprend :

  • 3 cours de physique générale
  • 2-3 cours de mécanique appliquée
  • 2 conférences et interrogations de physique générale et mécanique
  • 3 séances de dessin industriel
  • 3 heures d'atelier
  • 3 heures de manipulations de physique

Troisième année

L'enseignement hebdomadaire comprend :

  • 3 cours d'électrotechnique
  • 3 conférences d'électricité appliquée
  • 1 conférence interrogation d'Electrotechnique et Electricité appliquée
  • 1 cours de technologie
  • 3 séances (5h) de mesures électriques,
  • 4 séances (l0h) d'essais industriels
  • 2 séances de dessin industriel
  • 1 séance de travaux manuels

Les élèves étudient et rédigent des projets sur la construction de bobines de self, de transformateurs, de machines à courant continu et alternatif, sur le transport et la distribution de l'énergie, de traction électrique.
Des "excursions électriques" sont organisées pendant le 2ème semestre à raison d'une ou deux par semaine
Etudes sanctionnées par 2 examens. un sur l'électrotechnique théorique, un sur l'électricité Appliquée.

3.1.2 Diplôme d'Ingénieur Electricien

Le diplôme d'Ingénieur Electricien est délivré par le Président du Conseil de l'Université aux étudiants ayant subi avec succès les examens des 3 années soit sur les 5 matières :
Mathématiques Générales, Physique Générale, Mécanique appliquée, Physique Industrielle et Electrotechnique, Electricité Appliquée

Les examens des 4 premières matières comportent des épreuves écrites, pratiques et orales.
Les examens de la 5 ème matière comportent :

  • 1 avant projet électrotechnique
  • 1 épreuve pratique sur un essai industriel
  • 1 épreuve orale sur l'électricité appliquée
  • 1 présentation d'un appareil avec soutenance d'un travail original sur un problème d'Electrotechnique.

3.1.3 Diplôme d'Ingénieur Electricien de l'Université de Lille "Mention complémentaire: Electrotechnique Supérieure et Technique Générale"


Les Ingénieurs Electriciens formés d'après les principes exposés précédemment sont des auxiliaires éclairés de la grande industrie électrique de construction et d'exploitation. Mais, pour devenir des Ingénieurs complets, ils doivent augmenter leur bagage technique au contact journalier de la pratique industrielle.

Pour hâter cette formation, l'Université de Lille étudie un projet de création d'une quatrième année d'Etudes techniques ayant pour but :

  • de compléter les connaissances de l'Etudiant en Electrotechnique
  • de le familiariser avec les nombreuses application de l'électricité aux diverses branches de la mécanique industrielle.
  • de lui donner en même temps les connaissances techniques générales utiles à l'Ingénieur appelé à devenir chef d'exploitation.

Suite aux événements de 1914, il ne semble pas que ce projet aie vu le jour. Il sera cependant repris différemment lors de la création de l ' Institut Electromécanique.

3.1.4 Installation


L'Institut installé rue des Fleurs comprend :

  • Au rez-de-chaussée :
    • 2 salles de machines: 120 m2 et 80 m2,
    • 1 salle d'accumulateurs 30 m2
    • 1 menuiserie, un atelier, un laboratoire
    • 1 salle d'étalonnage, une salle de collections
    • 1 amphithéâtre.
  • Au 1er étage
    • Le Cabinet du Professeur,
    • une bibliothèque,
    • le laboratoire du Professeur
    • le laboratoire des élèves,
    • une salle de photométrie,
    • le laboratoire du préparateur,
    • le logement du mécanicien,
    • un grand amphithéâtre pour les cours publics.

3.1.5 Diplômes délivrés

Sous l'impulsion du Professeur R. SWYNGEDAUW Directeur, l'Institut Electrotechnique devait bien fonctionner jusqu'à sa destruction par un incendie le 28 novembre 1914. Il avait notamment délivré :

  • en 1910    - 12 diplômes d'Ingénieur Electricien
  • en 1911    - 14      "
  • en 1912    - 16      "
  • en 1913    - 15      "

Les événements de 1914 voient la désorganisation des enseignements de la Faculté des Sciences. A titre indicatif, restent présents à la Faculté :

  •    12     Professeurs et Maîtres de Conférences sur 21
  •     4     Chefs de travaux et préparateurs sur 21
  •     5    Garçons de laboratoire sur 15.

De 1914 à 1920 il ne sera pas délivré de diplômes d'Ingénieurs car, d'une part les locaux sont détruits, d'autre part les jeunes futurs candidats sont mobilisés.

Suite à la destruction de l'Institut, R. SWYNGEDAUW s'efforce de récupérer, de déménager, de restaurer les appareils épargnés par l'incendie. Il réinstalle progressivement ses services dans des locaux prêtés par l'ENSAM Boulevard Louis XIV et entreprend de 1920 à 1925 la reconstitution du laboratoire de Physique et Electricité Industrielle, où le futur Institut Electromécanique restera jusqu'à son installation en 1967 dans les nouveaux locaux de la Faculté des Sciences à Villeneuve d'Ascq.

L'évolution des techniques et le développement considérable de l'électromécanique conduisent R. SWYNGEDAUW au projet de fonder un Institut Electromécanique qui donnerait un supplément de formation électrotechnique à des ingénieurs mécaniciens diplômés. Ce projet original et unique en France soutenu par Monsieur LABBE Directeur Général de l'Enseignement technique, par le Recteur R. CHATELET et par le Professeur A. MAIGE doyen de la Faculté des Sciences aboutira à la création de l'Institut Electromécanique de Lille en 1924, dont, R.SWYNGEDAUW sera nommé Directeur et le restera jusque sa mise à la retraite en 1937.

3.2 L'Institut Electromécanique (1924 -1968)

Le nouvel institut qui a reçu le nom "Electromécanique" répond à une nouvelle conception originale et unique en France, reprend les activités de l'Institut Electrotechnique concernant la formation d'Ingénieurs avec 9 élèves à la rentrée 1924 et 25 à la rentrée 1925 dont 19 anciens élèves des Arts et Métiers.

 3.2.1 Organisation des études

Cette rentrée 1925 constitue la 1ère promotion "normale" de l'Institut. II semble que c'est la nouvelle appellation Electromécanique qui a séduit ces Ingénieurs A. M. spécialistes en mécanique car, dès l'année suivante l'effectif retombe à 7 élèves, effectif qui va osciller pendant les années suivantes entre 10 et 15 élèves (10 en octobre 1932, 12 en 1933 dont 10 inscrits au Certificat d'Etudes Supérieures en Electrotechnique) pour tomber à 3 élèves en 1936. Cette baisse d'effectif probablement du à la crise économique et à la baisse de natalité durant la guerre 1914-18. A la rentrée 1938 on compte le 17 Octobre 17 élèves qui obtiendront le diplôme en 1939. Dès la création de l'Institut (1924) le programme prévu est réalisé, et les résultats obtenus très encourageants. Il faut remarquer qu'original et unique en France par la formation complémentaire qu'il apporte aux Ingénieurs issus des Ecoles des Arts et Métiers lui confère une reconnaissance nationale puisque le recrutement s'effectue parmi les Ingénieurs issus des Ecoles de Lille, Paris, Chalons, Cluny et Angers (soit 5 écoles sur 7), dont le major de Paris en 1933 et les majors de Paris et Angers en 1934. Il faut également mentionner que le fonctionnement de l'Institut est la continuation des formations de l'ancien Institut Electrotechnique créé en 1904, actualisées en fonction du développement technologique des matériaux et des appareillages dont les bases et fonctionnement étaient établis dès 1890.

Pour la 2ème fois en 25 ans les mêmes événements vont anéantir l'essor de l'Institut. Les effectifs enseignants de la Faculté tombent à 20 sur 27, ils avaient peu évolués puisque en 1914 on comptait 21 Professeurs et Maîtres de Conférences.

Pour la rentrée 1939, 19 Ingénieurs Arts et Métiers sont inscrits avant le 1er Septembre, il n'en restera qu'un seul au 1er Novembre. Par ailleurs 7 élèves fréquentent les cours de la licence électrotechnique de Novembre 1939 à Mai 1940, un seul se présentera aux examens en Octobre 1940. Dès 1940 les locaux de l'Institut Electromécanique sont utilisés par les troupes d'occupation. Un nouveau laboratoire sera mis à la disposition des élèves à l'Institut de Physique où les cours d'Electrotechnique reprendront dès le 4 novembre pour 6 auditeurs dont 5 élèves de 3ème année I.D.N. A titre indicatif signalons l'état de la Faculté

  • 1939-40     415 inscrits
  • 1940-41     530
  • 1941-42     790
  • 1942-43     1122
  • 1943-44     964 dont 34 seront déportés en 1943 en Allemagne plus un certain nombre de non-inscrits réfractaires au S. T .O. (Service de travail obligatoire en Allemagne)

Cette année 43-44 constitue une période critique en raison des événements avec arrêt des cours le 10 mai et mise à l'abri des appareillages, le laboratoire se trouvant au voisinage d'installations ferroviaires. En section A, le cours des monteurs électriciens compte 164 inscriptions pour un auditoire de 130 élèves au 1er trimestre et 46 candidats à l'examen facultatif de fin d'année. Cinq candidats se présentent en juin au certificat d'Electrotechnique Générale.

La fin des hostilités dans la région voit la reprise des inscriptions à la Faculté (1057 en 1944-45, 1163 en 1945-46) soit un effectif double par rapport à celui de 1938.

La rentrée 1946 voit la reprise des activités de la section Ingénieurs, mais, un seul élève. Avec la reprise des activités industrielles les ingénieurs Arts et Métiers sont très sollicités, ce qui amènera la fin de la délivrance du diplôme d'Ingénieur propre à l'Institut Electromécanique en 1950. Par contre, 10 candidats au certificat d'Electrotechnique Générale et 22 élèves I.D.N. de 3 ème année inscrits à ce même certificat. La section A compte 120 auditeurs aux cours de monteurs électriciens et 75 aux séances de travaux pratiques.

Les années suivantes voient une augmentation des effectifs et la création d'un enseignement théorique et pratique pour le perfectionnement des Ingénieurs Electromécaniciens des Houillères. L'Institut Electromécanique compte alors 4 catégories d'auditeurs :

  • Section A: Cours des monteurs électriciens
  • Section C : Certificat d'Electrotechnique générale, 15 puis 18 élèves, et 31 à 35 auditeurs élèves de 3ème année IDN
  • Section D : Ingénieurs: formation d'Ingénieurs Electromécaniciens dont 4 de la section normale en formation initiale et 10 Ingénieurs des houillères.
  • Section spéciale pour le perfectionnement des Ingénieurs Electromécaniciens des houillères.

Avec l'arrivée d'un assistant en Mars 1949, Monsieur M. PANET Professeur de Lycée Technique, l'Institut Electromécanique conforte ses diverses formations, développe ses recherches appliquées et effectue à la demande des Industriels et Industries régionales des essais et contrôles de machines électromécaniques.

En 1951 Monsieur M. PANET est nommé chef de travaux et un nouvel assistant Monsieur MAIZIERES est recruté, ce qui permet une réorganisation matérielle du laboratoire rendue nécessaire par l'augmentation des effectifs élèves, et une structuration des charges d'enseignement et des travaux de recherches dirigés par le Professeur Ed. ROUELLE Directeur de l'Institut depuis le départ en retraite du Professeur R. SWYNGEDAUW en 1937, et par son premier adjoint le Professeur R. DEHORS. Faut-il souligner que le corps enseignant de l'Institut depuis sa création en 1904 jusque 1949 était très réduit. Nous y reviendrons dans le paragraphe: Enseignants. A l'initiative du Professeur R. DEHORS, un Certificat d'Etudes Supérieures d'Electronique Industrielle et Servomécanismes est créé. Il évoluera dans les années suivantes toujours à l'initiative du Professeur R. DEHORS vers d'autres appellations que sont les enseignements:

  • d'Electronique de puissance
  • d'Automatique

Ces nouvelles spécialités se développent tant en enseignement qu'en recherche avec l'arrivée de nouveaux enseignants et chercheurs dont :

  • Le Professeur P. VIDAL
  • Les assistants et chercheurs: F. LAURENT , G. MANESSE, F. LHOTE, G. SEGUIER.

En 1959, toujours dans l'esprit de l'Institut E. M. qui participe depuis 1947 à un enseignement de perfectionnement des ingénieurs des Houillères, et toujours à l'initiative du Professeur R. DEHORS est inauguré dans le cadre du centre associé au Conservatoire National des Arts et Métiers, des enseignements d'Electronique Industrielle, et Automatique Industrielle, et aussi d'Automatique au sein de l 'IDN pour les élèves de 3ème année et enfin l'année suivante un laboratoire d'automatique à l'I.D.N. L'Institut E.M. qui assure les enseignements de 3 certificats de licence :

  • Electrotechnique Générale,
  • Electronique Industrielle,
  • Automatique Appliquée,

assure par ailleurs des enseignements :

  • au certificat d'Electricité Générale (licence de physique)
  • dans les formations des élèves Ingénieurs ENSCL, IDN.

Le caractère hautement technique de ces 3 certificats se prête tout naturellement à la préparation de carrières industrielles.

Le premier entre à titre semi - obligatoire dans la composition de la licence d'enseignement dite "de Physique". (Le certificat d'Electronique pouvant lui être substituer.)
Le deuxième est orienté vers les applications de l'électronique en basse et très basse fréquence et puissance élevée. Il deviendra plus tard le Certificat d'Electronique de puissance.
Le troisième comporte, en plus d'un tronc commun consacré aux asservissements électromécaniques, les deux options suivantes

  • A) Calculateurs numériques et analogiques.
  • B) Asservissements hydromécaniques.

3.2.2 Le personnel enseignant

L'Institut Electromécanique étant issu de l'Institut Electrotechnique lui même issu des enseignements de Physique Industrielle de fin du XIX ème siècle, il semble indiqué de considérer le personnel enseignant depuis les origines de cette formation. Il faut remarquer de suite que ce personnel fut peu nombreux. La structure universitaire Professeur, Maître de Conférences, Chef de travaux, Assistant ne pouvant s'appliquer dans une discipline naissante.

  • En 1894 BRUNHES ( 1867 ) Maître de Conférences en physique lance un enseignement de Physique Industrielle à l'Institut de Physique.
  • En 1895 le Professeur CH. CAMICHEL (1871 ) lui succède: Il assurera l'ensemble des enseignements, conférences, travaux pratiques, visites dans les usines jusque l'année 1900, avec comme second R. SWYNGEDAUW.
  • En 1896 CH. CAMICHEL crée un certificat d'Etudes Supérieures de Physique Appliquée et en 1999 un Brevet d'Etudes Electrotechniques. L'enseignement de l'Electrotechnique est lancé.
  • En 1900 R. SWYNGEDAUW succède à CH. CAMICHEL. Il va assumer pendant 37 ans, les enseignements, encadrements, formations, perfectionnements, recherches, l'ensemble des charges que représentaient les services qui se sont complétés, succédés.

René. SWYNGEDAUW : (1867-1956)
 

  • 1887 et 1888 : Licence es Sciences Physiques et es Sciences Mathématiques 1888 à 1893 : Préparateur en Physique
  • 1893 : Agrégé de Sciences Physiques
  • 1897 : Docteur es Sciences
  • 1895: Maître de Conférences le 1er novembre
    R. SWYNGEDAUW va marquer de son empreinte le développement de l'enseignement de l'Electrotechnique à Lille:
  • 1902 : création du Diplôme d'Ingénieur électricien 1905
    chaire de Physique et Electricité Industrielle 1905
    création de l'Institut Electrotechnique
  • 1912: Directeur de l'Institut Electrotechnique
  • 1914-1920: restauration et réinstallation des matériels électrotechnique dans les locaux prêtés par l 'Ecole des Arts et Métiers Boulevard Louis XIV, après l'incendie de l'Institut en Novembre 1914.
  • 1924: création de l'Institut Electromécanique (unique en France)
    Directeur de cet Institut jusque 1937, année de sa mise à la retraite.
    Officier dans l'ordre de la Légion d 'Honneur en 1937
  • Officier d'Académie en juillet 1898
  • Officier de l'Instruction publique en Juillet 1904,
  • Prix "HEBERT" de l'Académie des Sciences
  • Prix "MONTYON" de l'Académie des Sciences en 1935,
  • Deux fois Président de la Société des Sciences de Lille.
  • Membre du Conseil de l'Université durant 20 ans
     
  • Il faut noter que R. SWYNGEDAUW fut probablement assistant après son succès à l'Agrégation en 1893, jusque sa nomination comme Maître de Conférences en 1895.

En 1923 apparaît un enseignant électrotechnicien :

Edmond ROUELLE (1897 -2001)

 

  • 1921: Ingénieur ICAM
  • 1923 : Ingénieur de l'Institut Electrotechnique
  • Licence es Sciences avec 5 certificats, mentions bien et très bien (3 étaient nécessaires)
  • 1923 : Chef de travaux de Physique Industrielle
  • 1929: Maître de Conférences de Mécanique Physique et Electricité Industrielle
  • 1934: Docteur ès Sciences Physiques
  • 1937: Professeur de Physique et d'Electricité Industrielle,
  • Directeur de l'Institut Electromécanique, poste qu'il occupera jusque sa retraite en 1965.
  • Chevalier dans l'ordre de la Légion d 'Honneur
  • Croix de guerre 1914-18
  • Officier d'Académie
  • Officier de l'Instruction publique en 1938
  • Prix Wicar de Hagelstein de la Société des Sciences de Lille en 1936
  • Prix Kuhlmann de la Société des Sciences de Lille en 1941
  • Prix Louis Nicolle de la Société Industrielle en 1945
  • Membre de la Société des Sciences de Lille en 1945
  • Assesseur du doyen de la Faculté des Sciences de Lille de 1941 à 1962.

En 1937 au départ de R. SWYNGEDAUW un assistant est recruté :

Roger DEHORS (1908-1988).

 

  • 1931 : Ingénieur de l 'Ecole Supérieure d'Electricité
  • 1930 : Licencié es Sciences Physiques Paris
  • 1931-1937: Chef de travaux ESE
  • 1937-1946 : Assistant Institut Electromécanique Lille
  • 1940-41: Chercheur CNRS Bellevue
  • 1942 : Certificat Electrotechnique Générale Lille
  • 1946 : Doctorat es Sciences Physiques Lille
  • Chargé de Cours: Electrotechnique à l'Institut Radiotechnique, Institut E.M. et I.D.N.
  • Chargé de cours: calculs des machines électriques à l'Institut E.M. et L'I.D.N.
  • Maître de Conférences en Novembre 1947, enseigne aux Certificats : Electrotechnique Générale, Physique et Electricité Industrielle
  • Chargé de conférences de perfectionnement des Ingénieurs des Houillères (1949
  • Chargé du cours: Electricité de Physique Générale (1951-1956)
  • Electronique à l' I.D.N. (1950-1957)
  • Professeur sans chaire le (1-01-1954) enseigne en :
    • Electronique Industrielle et Servomécanismes
    • Professeur titulaire de la chaire de Physique et électricité industrielle en 1958
  • Mise à la retraite en 1969
  • Officier d'Académie en 1955
  • Prix Wicar de Hagelstein de la Société des Sciences de Lille en 1948
  • Médaille du Conservatoire des Arts et Métiers Paris 1935
  • Médaille de la Fédération des Associations de l'Enseignement populaire Paris 19
  • Président régional du groupe de la Société Française des Electriciens
  • Membre du Conseil d'Administration de l ' Union Régionale des Ingénieurs Nord

Il semble qu'après la fin des hostilités, l'enseignement technique soit enfin reconnu :
- Dans l'enseignement secondaire par la création en 1946 du Baccalauréat technique Première partie, et deuxième partie Mathématiques et Technique en 1947
- Dans l'enseignement supérieur par le renforcement des effectifs enseignants
C'est ainsi qu'en 1947 R. DEHORS nommé Maître de Conférence sera remplacé dans son poste de chef de travaux par un assistant, l'Institut Electromécanique n'ayant pas à l'époque un assistant susceptible d'être promu chef de travaux dans le poste ainsi libéré.

Marius PANET (1915- )

  • Professeur au Lycée Technique de Roubaix est recruté assistant délégué le 1-01-1948. Parallèlement à sa fonction d'assistant, il complète sa formation universitaire par l'obtention des certificats :
  • 1948 : Electrotechnique Générale en Juillet
  • 1950 : Mécanique Appliquée en Juillet
  • 1950: Physique Générale en Octobre
  • 1950: Assistant titulaire le (1-10)
  • 1951: Chef de travaux stagiaire le (1-10)
  • 1952 : Chef de travaux ti tulai re le ( 1-10)
  • 1960 :Maitre assistant le (1-12)
  • 1967: Docteur es sciences le (1-09)
  • 1967: Maitre de conférences le (1-10)
  • 1971: Professeur sans chaire le (1-10)
  • 1976: Mise à la retraite le ( 1-10)
  • Officier dans l'ordre des Palmes Académiques en Juillet 1962

Monsieur PANET devenu chef de travaux stagiaire le 1-10-1951, un assistant Ch. MAIZIERES est recruté dans le poste ainsi libéré.

Christian MAIZIERES (1928-1993)

  • 1951: Assistant délégué le (1-10)
  • 1952 : Licencié es sciences
  • 1952: Assistant titulaire le (1-10)-
  • 1959: Chef de travaux stagiaire le (1-10)
  • 1960: Chef de travaux titulaire le (1-10)
  • 1960 : Maître assistant titulaire le (1-12)
  • 1968: Docteur es sciences en
  • 1971 : Maître de conférences le (10-6)
  • 1976 : Professeur sans chaire le (22-2)
  • 1980: Professeur 2ème classe le (3-1)
  • 1988 : Mise à la retraite le (1-10)
  • Officier dans l'ordre des Palmes Académiques
  • Prix Wicar de Hagelstein de la Société des Sciences de Lille en 1969.

 

Guy SEGUIER (1932- )

  • Ingénieur H.E.I.( Ecole Hautes Etudes Industrielles. de Lille)
  • Ingénieur E.S.E. (Ecole Supérieure d'Electricité)

3.2.3 La recherche

Concernant la Physique Industrielle, l'Institut Electrotechnique et l'Institut Electromécanique, les recherches effectuées dans ces différents cadres, furent essentiellement des recherches appliquées.

Période 1888-1897 :
Seul chercheur dans le domaine Electricité Appliquée, R. SWYNGEDAUW effectue parallèlement à sa formation Universitaire qui le conduira à l'Agrégation de Sciences Physique en 1893 -des recherches qui aboutiront à un Doctorat es Sciences en 1897 - Sa thèse traitant d'un sujet délicat. "La décharge électrique", résultat d'un travail remarquable à cause de la hardiesse de vue de son auteur, et de la précision des résultats obtenus, objets de plusieurs publications dont 5 au C.R. sur les potentiels explosifs.

Période 1897-1914 :
Docteur es Sciences, R. SWYNGEDAUW oriente ses recherches sur des sujets différents, plus pratiques, en rapport avec le monde industriel, objectif qui sera le sien jusqu'à son admission à la retraite en 1937.
Toutefois, il effectue des recherches à caractère plus fondamental avec le Professeur DAMIEN comme : "Epaisseur de la couche d'électricité en équilibre sur un condenseur". Il étudie tout spécialement les machines tournantes à courants continus et alternatifs, ainsi que les problèmes posés par le transport de l'énergie électrique.
Il présente sur ces sujets de nombreuses notes à l'Académie des Sciences, à la Société Française des Electriciens et de nombreux articles pour des revues spécialisées dont la Société de Physique, ainsi que des livres. En 1909 : 2 communications sur l'Institut Electrotechnique et les industries électriques dans la région du Nord, à l'Association Française pour l'avancement des Sciences ( Congrès de Lille 1909).

Période 1914-1920
L'Institut Electrotechnique détruit par un incendie le 28 novembre 1914 les activités d'enseignement et de recherche disparaissent, R. SWYNGEDAUW resté seul, consacre son temps au déménagement et à la restauration des appareillages en partie épargnés. La réinstallation de l'Institut s'effectue durant l'année 1919-1920, dans les locaux annexes de l'Ecole des Arts et Métiers Boulevard Louis XIV.

Période 1920-1925 :
R. SWYNGEDAUW ayant repris ses recherches publie successivement sur :

  • les moteurs triphasés, la puissance déwattée, le choix des fusibles
  • les moteurs asynchrones et leur rendement
  • action des ondes mobiles sur les limiteurs de tension..
  • saturation du fer dans la production des harmoniques

Parallèlement à ses recherches personnelles il crée et dirige sur un nouvel axe de recherches plus fondamentales les travaux d'Ed. ROUELLE sur la ferrorésonance.

Période 1925-1937 :
A partir 1925 après la création de l'Institut Electromécanique R. SWYNGEDAUW -tout en continuant à diriger les travaux d'Ed. ROUELLE réoriente ses recherches personnelles sur :

  • les transmissions moteur - machine par courroie
  • les paliers à billes

Il y apportera des idées extrêmement originales et des résultats à la fois imprévus et précis sur un sujet qui, malgré son importance pratique était très mal connu et, traité jusque-là de façon empirique. Dans ce domaine il se forgera une reconnaissance internationale et recevra pour cette partie de son oeuvre : le Prix Montyon de l'Académie des Sciences en 1935.
De nombreuses publications seront effectuées sur le fonctionnement des courroies, les changements de vitesse, les poulies, les courroies épaisses, sur les pertes dans les transmissions par courroies sur les frottements des arbres dans les coussinets, les couples de frottements dans les paliers à billes.
Ed. ROUELLE publiera sur la ferrorésonance, sujet objet de sa thèse de Doctorat es Sciences soutenue le 20-11-1934.

D'autres publications suivront sur :

  • le ferromagnétisme
  • la puissance réactive et le facteur de puissance dans les circuits triphasés
  • les multiplications de fréquence dans les circuits oscillants à bobine avec noyau de fer
  • les régimes transitoires des circuits oscillants à noyau de fer

Période de 1937-1940 :
Au départ de R. SWYNGEDAUW, R. DEHORS est recruté comme assistant de Physique Industrielle le 18-11-1937.
Sous la direction du Professeur Ed. ROUELLE il entreprend des recherches sur :
les multiplicateurs de fréquences ferromagnétiques, des résultats seront publiés durant l'année universitaire 1939-1940.
Par ailleurs, compte tenu de sa formation initiale d'ingénieur R. DEHORS publie :
" Le moteur électrique moderne ".
R. SWYNGEDAUW professeur honoraire publie sur les transmissions courroies - poulies et termine les 2 tomes d'Electrotechnique :

  • notions d'électricité
  • courants continus et courants alternatifs

Période 1940-1945 :
Dés 1940 les locaux de l'Institut E. M. sont utilisés par les troupes d'occupation. L'Institut se réinstalle dans les locaux de l'Institut de Physique.
Les activités de recherche sont au ralenti.
Ed. ROUELLE publie :

  • Applications de la méthode généralisée des 4 Wattmètres aux circuits non équilibrés à 3 fils el courants alternatifs.

R. DEHORS poursuit ses travaux de recherche sur :

  • la démultiplication de fréquence ferromagnétique dans les laboratoires du CNRS à Bellevue.

Il publie sur :

  • le générateur d'impulsion à l'amorçage d'oscillations subharmoniques
  • le déphaseur à tension constante, breveté par le CNRS le 26-01-1943

Période 1945-1949 :
Ed. ROUELLE étudie et publie :

  • le chauffage H.F. par pertes diélectriques
  • l'électrolyse des canalisations souterraines par courants vagabonds
  • équilibre et déséquilibre d'un réseau triphasé

R. DEHORS soutient sa thèse de Doctorat es Sciences le 18-11-1946 " Démultiplication de fréquences ferromagnétique ", il continue ses travaux et publie sur :

  • le déphaseur de tension; déphaseur à commande unique
  • l'application industrielle des thyratrons : production d'impulsions
  • la dynamo automobile

M. PANET étudie et publie sous la direction de Roger DEHORS

  • déphaseur à résistance
  • diagramme circulaire du moteur asynchrone.

Période 1949-1952
Ed. ROUELLE réalise les cours polycopiés :

  • Electrotechnique générale
  • transformateurs, alternateurs
  • moteurs polyphasés à collecteurs
  • lignes à constantes réparties

R. DEHORS poursuit ses recherche et publie :

  • déphaseur des circuits à grilles
  • application mécanique des thyratrons : électroaimant à longue course alimenté par un générateur d'impulsions à thyratron

M. PANET : reprend les recherches sur la ferrorésonance sous la direction d'Ed. ROUELLE

  • contribution à l'étude expérimentale de la ferrorésonance des systèmes polyphasés
  • dispositif à commande unique pour tension constante déphasable de O à 360 degrés.

Période 1952-1959 :
Ed. ROUELLE dirige les recherches de M.PANET dont :

  • la ferrorésonance des systèmes triphasés
  • études d'incidents imputables à la ferrorésonance d'un réseau de 150 000 volts
  • régimes anormaux de certains circuits ferromagnétiques, limite des domaines de stabilité
  • quelques particularités des courants magnétisants des transformateurs triphasés.

R. DEHORS dirige les travaux de Ch. MAIZIERES

  • impulsions de courants forts
  • générateurs d'impulsions à thyratrons
  • tracé automatique de caractéristiques dynamiques de commande de thyratrons.

Par ailleurs des études sont menées par :

  • Ed. ROUELLE :
    • la détermination expérimentale des perdit tances d'un réseau triphasé
  • R. DEHORS :
    • la réversibilité de l'effet de grille des thyratrons
    • le lancement électromagnétique d'un projectile au moyen d'un bobine excitée par impulsions, avec pour application chasse navette pour métier à tisser rectiligne
    • perfectionnement du perméamètre Iliovicci

M. PANET :

  • poursuit ses recherches expérimentales sur les circuits ferrorésonants
  • A la demande de l'industrie il effectue :
    • des essais de moteurs de petite puissance
    • des études pour simplifications des essais de réception des moteurs à synchrones
  • En collaboration avec Ch. MAIZIERES
    • déphaseur triphasé à inductance saturable
    • fonctionnement du transformateur associé au redresseur demi-onde

Ch. MAIZIERES

  •  études de redresseurs en série avec une résistance inductive
  • emploi du fluxmètre Grassot aux fréquences industrielles

en collaboration avec G. SEGUIER

  • étude du chronostarter électronique

Période 1959-1964
L'arrivée de nouveaux chercheurs ouvre d'autres axes de recherche en particulier vers des systèmes mettant en jeu des procédés automatiques
R. DEHORS: poursuit ses travaux sur :

  • le pont à quatre redresseurs
  • le générateur de signaux rectangulaires
  • l'analyseur d'ondes de tension
  • l'interrupteur électronique
  • le circuit magnétique en régime d'impulsions

et dirige les travaux de :

M. PANET sur :

  •  les régimes anormaux de circuits ferrorésonants polyphasés
  • le déphaseur à inductance saturable
  • le fonctionnement de bobines à noyau de fer couplées en étoile sur un réseau polyphasé d'ordre impair

Ch. MAIZIERES sur :

  •  l'amplificateur magnétique
  • le déphaseur en pont à résistance et capacité
  • le transducteur magnétique à aimantation contrainte

G. SEGUIER sur :

  • l'analyseur harmonique électronique
  • le pont symétrique à 2 ou 4 redresseurs
  • le commutateur de mesure à diodes
  • le fréquencemètre électronique pour signaux électrique de basse fréquence
  • le phasemètre à diodes pour signaux électriques de basse fréquence

Ch.MAIZIERES et G. SEGUIER sur :

  • le chronostarter électronique

G. MANESSE sur :

  • le générateur électromécanique à TBF
  • le synthétiseur harmonique

Ch. MAIZIERES, F.. LHOTE, G. MANESSE sur :

  • la simulation d'une bobine à noyau de fer à cycle d'hystérésis rectangulaire au moyen d'un calculateur analogique

F. LHOTE sur :

  • la fonction de transfert généralisée du servomoteur asynchrone diphasé

J. P. HENRY sur :

  • une simulation d'un démultiplicateur ferromagnétique

Par ailleurs G. SEGUIER a fait :

  • construire deux appareils électroniques de sa conception :
    • un phasemètre et un fréquencemètre exposés à Mesucora en Novembre 1963

le fréquencemètre a fait l'objet d'un brevet déposé par le C.N.R.S.

Ces recherches ont fait l'objet de publications dont les comptes rendues à l'Académie de Sciences aux revues :

  • Automatisme
  • Automatisme et électronique
  • Générale de l'électricité.

Enfin les différents chercheurs ont participé à différentes manifestations dont :

  • Colloque d'Electrotechnique, Toulouse 7 Mai 1963
  • Colloque des professeurs d'Electrotechnique Mai 1964
  • Congrès de la société Française des électriciens: Brest Septembre 1963
  • Congrès de la société Française de Régulation et d'Automatisme (Lille-Dunkerque Mai 1964)
  • Journées: Bilan de l'Automatisation Paris Février 1963
  • Stage de calcul numérique: société SETI Massy-Palaiseau
  • Stage de calcul analogique: société ANALAC

Période 1964-1968
1964: apparition de la discipline: " Automatique "
Sous l'impulsion du Professeur Roger DEHORS qui dès 1958 a pris conscience de l'intérêt des systèmes automatiques qui ont vu le jour au USA dans les développements de recherches dans le domaine militaire, cette nouvelle discipline verra le jour à Lille en 1964.
(On se reportera au fascicule " Automatique " écrit par le Professeur Pierre VIDAL, où apparaissent les recherches spécifiques à cette discipline).
C'est aussi à cette époque qu'apparaissent en Electrotechnique les méthodes de simulation sur calculateur analogique dont les études :

R. DEHORS :
Circuits multiplicateurs et Wattmètres à diodes

G. SEGUlER :
Commutateur à diodes: Application à la réalisation d'un phasemètre
les montages redresseurs à commutation série

Ch. MAIZIERES et J. P. HENRY
Mesure de la valeur moyenne d'une tension élaborée par un calculateur analogique à courant continu.
Simulation d'une bobine à noyau de fer au moyen d'un calculateur analogique à courant continu.

F. LHOTE :
Simulation analogique d'un transducteur magnétique à cycle rectangulaire Simulation d'un retard pur sur un calculateur par courants continus
Le cerveau moteur diphasé en régime dynamique

G. MANESSE :
Générateur de signaux périodiques de forme quelconque approchés par paliers successifs.

F.LHOTE et G.MANESSE:
Méthode pour la simulation d'un système linéaire quelconque sur un calculateur analogique

J. P. HENRY:
Contribution à la simulation de non linéarités des systèmes et amplificateurs magnétiques.

3.2.4 Transformation de l'Institut Electromécanique

Nous avions déjà signalé dans la définition de l'Electrotechnique, les relations de continuité qui existent entre l'Electricité, l'Electronique, puis l'Automatique et enfin l'Informatique.

Concernant les enseignements d'un part, et les recherches d'autre part, nous avions également mentionné le " glissement " progressif d'une Electrotechnique " définition 19ème siècle " vers une Electrotechnique qui, associée à l'Electronique, conduisait à l'Electronique de puissance et, enfin, à l'Automatique qui fera son apparition en 1964 comme cela a été signalé précédemment. C'est donc dans cette évolution que l'Institut Electromécanique s'associe en 1966 à l'Institut Radiotechnique et aux services d'Electrotechnique et d'Electronique pour former le département EEA (Electronique, Electrotechnique, Automatique).

D'autre part, dans le cadre général du développement des activités d'enseignement liées au nombre d'étudiants et de recherche liées à l'implantation de laboratoires associés au CNRS, le projet d'une nouvelle Faculté des Sciences se réalise par la construction de 1964 à 1967 de la Cité Scientifique dans la plaine d'Annappes.

Le plan directeur général de cette réalisation correspond aux grands groupes scientifiques soit, les Mathématiques Fondamentales et Appliquées, la Physique Générale et Appliquée, Ies Scicnces Naturelles de la terre et de la vie, la Chimie.

Chaque discipline, et au sein de chacune d'elles, chaque spécialité doit présentcr ses projets pédagogiques et de recherches pour l'établissement des surfaces bâties et par la suite des crédits d ' équipement qui lui seront attribués.

Si le projet pédagogique de l'Institut Radiotechnique est finalement retenu, celui de l'Institut Electromécanique ne l'est pas, mais, l'importance reconnue des enseignements et la spécificité des recherches en Electrotechnique Générale, Electronique Industrielle, Automatique Fondamentale et Appliquée, permettent de retenir dans le programme de construction de la nouvelle Faculté des Sciences, l'implantation d'un bâtiment propre à cette discipline en liaison avec l'Automatique.

C'est ainsi que l'Institut Electromécanique quittait Ie Boulevard Louis XIV pour s'installer dans les nouveaux locaux des bâtiments du groupe Physique sur le domaine scientifique de Villeneuve d'Ascq en Avri11967. Après les événements de 1968, le rapprochement de l'EEA avec l'Informatique en suspend depuis quelques années, prenait jour par la formation du département IEEA (Informatique, Electronique, Electrotechnique, Automatique) qui prendra sa forme définitive sous l'appellation de l'UER (Unité d'Enseignement et de Recherche) d'IEEA au sein de l'Université des Sciences et Techniques de Lille en 1970, pour se transformer en 1986 en UFR (Unité de Formation et de Recherches) de l'USTL, Université des Sciences et Technologies de Lille.

 

L'auteur prie le lecteur éventuel de l'excuser s'il existe des imprécisions dans les éléments relatés (historique, enseignements, personnels, recherche...).

Les sources dispersées sont :

  • les comptes rendus de l'Université et les notices individuelles n'étant pas toujours complets et détaillés.
  • l'absence de témoins des diverses périodes d'existence des deux Instituts Electrotechnique et Electromécanique n'a pas permis de mieux appréhender le sujet.

Institut Electromécanique Boulevard Louis XIV

Salle TP1

Salle d'études et d'essais de transmission de puissance par courroies. Génératrice entraînée par moteur Diesel dont on distingue la tubulure d'échappement des gaz ainsi que la ventilation de la salle.

Salle TP2

Salle de travaux pratiques et d'essais sur machines tournantes.