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Les mathématiques à Lille

LES MATHEMATIQUES A LILLE de 1854 à 1970

Par Marie Thérèse POURPRIX

2006

Sommaire

CHAPITRE II

CHAPITRE II  :  Les mathématiques de 1870 à la première guerre mondiale.

1. L'époque.

     1.a. La région.

La guerre franco-allemande est déclarée en Août 1870 et dure six mois.Après le désastre de Sedan, la république est proclamée. Lille est désarmée au profit des troupes de Paris et de la Loire. Les généraux Estivent et Bourbaki étant peu fiables, Achille Testelin, commissaire de la République, lève une garde nationale et avec Pierre Legrand, maire de Lille, fait appel à Faidherbe pour organiser l'armée du Nord. Celle-ci est victorieuse à Bapaume mais est vaincue à Saint Quentin. Les fortifications de Vauban et la neutralité de la Belgique protègent le Nord de l'invasion allemande .[1] La Commune (1871) épargne Lille. La Troisième République dure de 1870 à 1940. Les monarchistes sont au pouvoir jusqu'en 1879, date où Mac Mahon démissionne et où les républicains, avec Jules Grévy, l'emportent. L'Internationale est chantée pour la première fois à Lille en 1888. Le massacre de Fourmies (1891) fait 4 morts et 60 blessés lors d'une manifestation organisée par les Guesdistes pour demander la journée de travail de 8 heures et un jour de congé hebdomadaire pour les femmes et les enfants, les journées de travail sont alors de 12 heures. Un millier de mineurs décèdent lors de la catastrophe de Courrières en 1906.

[1] Louis Trénard et Yves-Marie Hilaire. Histoire de Lille. Perrin. 1999.

 1.b. L'affaire Dreyfus et la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

L'affaire Dreyfus (1894 à 1906) marque fortement la société française. Désormais l'"intellectuel" considère de son devoir d'intervenir dans les affaires publiques. La ligue des droits de l'homme, fondée au sein de la franc-maçonnerie pour lutter contre l'antisémitisme vers 1885, est ranimée. Hadamard en est un militant actif ainsi que les jeunes Painlevé et Borel. Les altercations entre Hadamard et Hermite, qui s'opposent sur l'affaire, sont restées célèbres. Hadamard demande à Painlevé d'intervenir auprès de Raymond Poincaré[2], ministre très prudent de l'instruction publique, pour soutenir Dreyfus [3] . Une autre intervention en faveur de Dreyfus est racontée par Michel Parreau : la famille Lévy-Bruhl, cousine de la famille Dreyfus et apparentée à celle de Michel Parreau, attira l'attention de Jaurès sur cette affaire. Jaurès ayant réagi, la famille Lévy-Bruhl soutint le journal de Jaurès L'Humanité par un don important.

L'affaire Dreyfus décide de la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905, depuis longtemps réclamée par les radicaux et les socialistes. La mise en application de la loi provoque des remous particulièrement graves dans la région Nord-Pas-de-Calais : le 6/1/1906 des hommes se barricadent dans la cathédrale de Saint-Omer. Le 6/3/1906 a lieu l'incident des inventaires à Boeschepe, dans les Flandres, qui fait un mort. Le gouvernement Rouvier, déjà fragilisé par le problème marocain, démissionne, Clémenceau devient ministre de l'intérieur

[2] L'homme politique Raymond Poincaré et le mathématicien Henri Poincaré sont cousins germains.
[3] Georges Graner, webmaster du Cercle de Généalogie juive, nous a communiqué les liens de parenté entre Hadamard et Dreyfus : Jacques Hadamard et Lucie Hadamard, épouse d'Alfred Dreyfus, sont cousins issus de germains : ils ont des arrières grands-parents communs : David Hadamard (né en 1751) et Rebecca Lambert.
Jacques Hadamard est le grand-père de Laurent Schwartz, médaille Fields en 1950, époux de Marie-Hélène Schwartz, mathématicienne lilloise de 1964 à 1981.

1.c. Les avancées scientifiques et technologiques.

Pasteur, en 1885, met au point le vaccin contre la rage. Calmette et Guérin publient, en 1908, leurs travaux sur le bacille de Koch, qui aboutiront au vaccin antituberculeux (BCG). L'institut Pasteur est fondé. C'est le début de l'automobile. Blériot traverse la Manche en 1909, année du premier salon aéronautique de Paris. Le réseau urbain par traction hippomobile, puis par train tramway à vapeur, puis par traction électrique (Mongy) s'installe dans l'agglomération lilloise de 1867 à 1901. Charles Viollette, doyen de la Faculté des Sciences en 1873, et adjoint au maire de Lille Géry Legrand, s'associe à un négociant en graines de la Pévèle, et travaille sur le dosage en sucre et la sélection des variétés des betteraves, l'agriculture de la région en est bouleversée.[4]

[4] Crétel Olivier, Charles Théophile Viollette. Mémoire de maîtrise d'histoire sous la direction de Marc De Ferrière, Lille 3, 2004.

2 Le contexte général de l'enseignement.

     2.a. L'enseignement primaire et secondaire.

Les lois de Jules Ferry, ministre de l'instruction publique et des beaux arts, sur l'enseignement primaire gratuit, laïque et obligatoire de 6 à 13 ans, sont votées en 1882. En 1902, la refonte de l'enseignement secondaire a lieu sous l'impulsion de Darboux, Painlevé, Borel et Hadamard qui s'élèvent contre le conservatisme des grandes écoles. La césure entre " enseignement classique" et " enseignement moderne" disparaît, l'enseignement des sciences expérimentales est conforté. Un enseignement scientifique cohérent est proposé, suivi d'une réforme des programmes des classes de mathématiques spéciales et de l'Ecole Polytechnique. On rattache l'Ecole Normale Supérieure à l'Université.
Les lycées de jeunes filles[5] sont créés en 1880 mais, contrairement aux voeux de Camille Sée, cinq années d'études seulement sont prévues au lieu des sept années des lycées de garçons. Les programmes et les horaires sont allégés, ni latin, ni baccalauréat, le brevet supérieur ou le diplôme de fin d'études en est l'aboutissement. A Lille, en 1883, Géry Legrand fait transformer en collège l'école supérieure de jeunes filles créée par la ville en 1877. Le collège Fénelon est transformé en lycée en 1905 et une nouvelle école supérieure (Jean Macé) s'installe boulevard des Ecoles. Les écoles communales de filles sont laïcisées.[6]

[5] Françoise et Claude Lelièvre. Histoire de la scolarisation des filles, Nathan, Repères pédagogiques, 1991.
[6] Louis Trénard et Yves-Marie Hilaire. Histoire de Lille. Perrin. 1999.


     2.b. L'enseignement supérieur.

         2.b.i. Les mathématiques.

En 1872, la Société Mathématiques de France est fondée. Son président est renouvelé tous les ans, nous donnons, en annexe, les présidents de la SMF qui sont passés par Lille. En 1897, Cantor (1845-1918) organise le premier Congrès International des Mathématiciens, à Zürich. Ce congrès aura lieu, par la suite, tous les quatre ans, celui de 1900 est resté célèbre par les 23 problèmes posés par Hilbert. Les premiers séminaires ont lieu en Allemagne, dès 1834, à Königsberg, patrie de Kant, puis à Berlin et Göttingen. Victor Duruy les institue à l'Ecole des Hautes Etudes en 1869. Ce n'est qu'à partir de 1920 qu'ils se généraliseront en France.


         2.b.ii. Les femmes.

Madeleine Brès est, en 1875, la première femme médecin en France. En 1882, il y a 7 femmes médecin en France, parmi lesquelles on trouve la première femme accédant au doctorat à Lille. En 1897, la première femme avocate en France est écartée du barreau, il faudra une loi spéciale en 1901 pour permettre cet accès. Sonia Kovalevskaïa,[7] née en 1850, de nationalité russe, élève de Weirestrass, connue pour ses travaux sur les équations aux dérivées partielles, est la première femme docteur en mathématiques, à 24 ans. Elle est aussi la première femme à obtenir un poste de professeur d'Université à Stockholm en 1889, Marie Curie sera la première à obtenir un tel poste en France en 1908, Emmy Noether aux USA en 1933. La première femme professeur d'Université, en mathématiques et en France, le sera en 1938.
L'agrégation des sciences des jeunes filles est créée vers 1894 ainsi que l'Ecole Normale Supérieure de Sèvres. Les filles sont rares à la faculté des sciences de Lille et plus encore en mathématiques. Cependant, en fin d'année universitaire 1913-1914, deux étudiantes de la faculté sont reçues à l'agrégation de l'enseignement secondaire des jeunes filles (ordre des sciences). Il semble qu'elles n'aient pas, dans la composition de leur licence, de certificats de mathématiques, mais des certificats de physique, chimie, sciences naturelles. Cette même année, une autre étudiante est reçue au certificat d'aptitude à l'enseignement secondaire des jeunes filles (ordre des sciences) et une autre encore est reçue au concours d'admission à l'école normale primaire supérieure de Fontenay aux Roses (ordre des sciences). Le nombre de jeunes filles reçues au baccalauréat deuxième partie mathématiques est infime. De façon tout à fait exceptionnelle, une dame, née en Russie en 1884, obtient à la faculté de Lille le diplôme d'ingénieur électricien en 1913.

[7] Jacqueline Détraz, Kovalevskaïa, l'aventure d'une mathématicienne, Belin, 1993


         2.b.iii. Les maîtres de conférences

Le décret du 25/11/1877 crée des emplois de maîtres de conférences et des bourses de licence et de doctorat (11 pour Lille sur 300 bourses nationales). Certaines grandes villes octroieront aussi des bourses : Lille, Valenciennes. Cette mesure marque le début de l'entité " étudiant " dont le nombre croissant va nécessiter la création d'un nouveau corps d'enseignant qui l'encadre de façon plus proche par des conférences de licence ou d'agrégation. Les maîtres de conférences sont payés sur les fonds de l'Université, leur traitement se négocie tous les ans suivant les charges d'enseignement et la notoriété du titulaire. La situation devait être inconfortable puisque Damien, lors de la séance du conseil de Faculté du 26/5/1900, demande que " les délégations annuelles renouvelables de maîtres de conférences soient transformées, par une règle à élaborer tenant compte du nombre d'années, en nominations définitives ". La première maîtrise de conférences de mathématiques est créée le 1/3/1878, la deuxième, de mécanique, sera créée en 1900. Le grade de maître de conférences de ces années correspond à celui de professeur deuxième classe des années 2000.


         2.b. iv. Les diplômes.

A partir de 1898-1899, on distingue les thèses de sciences mathématiques, de sciences physiques et de sciences naturelles. Le doctorat d'Université est créé.
En 1886, la licence de sciences se différencie en 3 licences (mathématiques, sciences physiques, sciences naturelles), cette scission fait suite à celle de l'agrégation des sciences de 1885. La licence ès sciences physiques se différencie en 1890 en licence de physique expérimentale et en licence de physique générale. Demartres, Duhem et Damien considèrent qu'il y a lieu d'exiger deux licences pour les candidats à l'agrégation des sciences mathématiques (et des sciences physiques) : la licence ès sciences mathématiques et la licence de physique générale. En 1896, on institue, pour assouplir le système, les certificats d'études supérieures (CES). Par décret, la licence ès sciences est conférée à tout étudiant qui justifie de trois certificats parmi les 13 mentionnés dont : calcul différentiel et intégral, mécanique rationnelle, géométrie supérieure, astronomie, mécanique appliquée. Les aspirants aux fonctions de l'enseignement secondaire public doivent impérativement prendre, pour les mathématiques, calcul différentiel et intégral; mécanique rationnelle; astronomie ou une autre matière de l'ordre des sciences mathématiques. Pour les mêmes fonctions en sciences physiques, un CES de minéralogie ou de l'ordre des sciences mathématiques, physiques ou naturelles est nécessaire. Pour l'agrégation de mathématiques quatre CES sont exigés : calcul différentiel et intégral; mécanique rationnelle; un autre certificat de l'ordre des sciences mathématiques; physique générale. Pour l'agrégation de physique, parmi les quatre CES exigés, on note mécanique rationnelle et minéralogie ou un autre certificat de l'ordre des sciences mathématiques, physiques ou naturelles. Dans le contexte d'un débat controversé sur les sciences appliquées enseignées en Faculté, le Conseil de l'Université de Lille institue en 1898, avec l'approbation du ministre, le diplôme de licencié mécanicien, qui exige les trois CES suivants : mécanique rationnelle ; mécanique appliquée ; physique industrielle ou physique générale ; ainsi qu'un mémoire avec soutenance. Les diplômes font mention des matières de l'examen.
En 1893, PCN, certificat de sciences physiques, chimiques ou naturelles, (plus tard appelé PCB), est créé, il est délivré par la faculté des sciences et est nécessaire pour s'inscrire en faculté de médecine.
En 1902, en corrélation avec la réforme des études du secondaire, on crée le cours puis le certificat non obligatoire de mathématiques générales pour les étudiants issus du baccalauréat et se destinant aux études de mathématiques et de physique.


     2.c. La création de l'Université de Lille.

De 1885 à 1896, Louis Liard, directeur de l'enseignement supérieur, en accord avec le ministre de l'instruction publique, promeut la mise en place de grandes universités régionales douées d'une certaine autonomie financière et pédagogique, à défaut politique, car les recteurs gardent une large autorité administrative. Il faut attendre 1968 pour que le principe d'autonomie soit énoncé clairement. Pour la région, cela sous-entend le transfert délicat de Douai vers Lille des facultés de lettres et de droit. L'enjeu est d'autant plus important que cléricaux[8] et républicains laïques[9] s'affrontent sur la création de l'Université catholique de Lille et son installation dans le quartier Vauban. Le 10/7/1896, l'Université de Lille est créée et se substitue aux anciennes Facultés. Jules Ferry, lors de des cérémonies d'inauguration, évoquera Lille cité où coexistent " les deux citadelles ".

[8] Philibert Vrau, patron chrétien, joue un grand rôle dans la création des facultés catholiques. [9] Le maire de Lille Géry Legrand s'appuie sur de solides adjoints tels Charles Violette doyen de la faculté des sciences.
Voir Louis Trénard et Yves-Marie Hilaire, Histoire de Lille, Perrin, 1999.

3. Le service de mathématiques de Lille.

     3. a. Les locaux.

De 1854 à 1887, une partie de la faculté des sciences est installée à l'angle de la rue des fleurs et des arts, à l'emplacement de l'actuel parking Carnot, dans une aile du lycée impérial (plus tard lycée Faidherbe). Le service des mathématiques (dont un amphithéâtre) occupe le deuxième étage. Pour remédier à l'exiguïté des locaux et pour permettre le rassemblement de toutes les facultés laïques, l'état et la ville de Lille participent à la construction et à l'installation des Facultés dans le quartier Saint Michel. En 1882 la Faculté mixte de Pharmacie et de Médecine s'installe au Quartier Saint-Michel. En 1887, les dernières Facultés de Lettres et Droit de Douai sont transférées à Lille, ainsi que le siège de l'Académie. Le service des mathématiques et les services généraux s'installent dans l'aile droite de l'ex-Faculté de Médecine, place Philippe Lebon. En 1895, des fêtes universitaires grandioses ont lieu pour l'inauguration des nouvelles implantations dans le quartier Saint-Michel de la Faculté des Sciences. D'autres universités françaises et étrangères ainsi que les associations d'étudiants participent à ces fêtes. La maison des étudiants, à proximité de là, rue de Valmy, est projetée en Mars 1898. En 1909, on s'extasie de ce que toute cette maison des étudiants soit éclairée à l'électricité. Elle accueille un restaurant universitaire appelé l'U1, et jusqu'en 1967, l'odeur des frites enrobait, tous les mardis, les locaux de mathématiques, en particulier l'amphi Galois baptisé aussi " amphi frites". On remarque la majesté de ces bâtiments universitaires, manifestation de la volonté de constituer un véritable enseignement supérieur. Partout en France, à la même époque, leur construction se fait avec un apport conjoint de l'état et des villes. Les architectes montrent leurs talents mais le problème, vu aussitôt par Liard, est l'inextensibilité de tels bâtiments.


     3 b. L'enseignement.

De 1870 à 1893, on voit apparaître dans les textes, les " correspondants" qui suivent sans doute les cours par correspondance. Des devoirs de mathématiques, pour la licence ès sciences mathématiques et pour l'agrégation, destinés aux correspondants, figurent dans le bulletin des Facultés de Lille ainsi que les programmes d'agrégation des sciences mathématiques : les sujets des leçons de mathématiques élémentaires et de mathématiques spéciales, et les programmes des questions d'analyse et de mécanique d'où sera tiré le sujet d'une des compositions écrites. La bibliographie d'analyse proposée aux étudiants repose sur les traités de Darboux, Bertrand, Picard, celle de mécanique sur les oeuvres de Despeyrous, Darboux, Appell, Resal. Bien que la région ait été relativement épargnée des humiliations de la guerre et des déchirements sociaux, la faculté a vécu " deux années terribles " entre 1870 et 1872 avec une diminution des effectifs et des interruptions de cours et de manipulations. En 1893-1894, la Faculté des Sciences examine 599 candidats aux baccalauréats ainsi que 883 candidats pour les épreuves du baccalauréat ès lettres et du baccalauréat de l'enseignement secondaire classique (lettres et philosophie). En 1894-1895 il y a 121 étudiants en tout à la Faculté des Sciences dont 28 en section de mathématiques. Parmi ces 28 étudiants, il y a 2 élèves en doctorat, 7 élèves d'agrégation : 4 boursiers d'état, 1 répétiteur du lycée de Lille, 2 professeurs et répétiteurs du ressort, 19 élèves de licence : 3 boursiers d'état, 5 répétiteurs du lycée de Lille, 7 étudiants libres, 4 répétiteurs du ressort.


     3 c. Au niveau du corps professoral.

C'est à partir de cette époque que l'on verra arriver à Lille " une génération de grands universitaires ", mathématiciens jeunes, qui seront rapidement nommés à Paris. Très souvent issus de l'Ecole Normale Supérieure, ils restent intimement mêlés aux milieux mathématiques parisiens. Certains d'entre eux, à la forte personnalité, deviendront des personnages de premier plan au niveau national tels Châtelet et auront une renommée internationale comme Painlevé et Borel. Leur départ rapide vers la capitale sera durement ressenti à Lille, mais les liens fonctionneront toujours, les itinéraires de Châtelet et de Borel à Paris le montrent amplement. Ces recrutements, même de durée limitée, signifient un niveau élevé de compétence scientifique à Lille, une grande capacité de renouvellement et de dialogue entre mathématiciens implantés durablement et jeunes mathématiciens de passage, et une fécondation ininterrompue de la vie scientifique locale. Elle a aussi nourri tout une symbolique des espoirs mis dans de jeunes esprits scientifiques. L'équilibre de cette situation a été rendu possible grâce à certains mathématiciens qui se sont investis et ont travaillé durablement à l'organisation du service des mathématiques et de la faculté des sciences de Lille : citons, dans les premiers temps, Demartres, Petot, Souillart, Boulanger, Clairin. Voyons le détail de ces itinéraires


         3.c. i. Guiraudet (fin).

De 1864 à 1872 il n'y a qu'une seule chaire de mathématiques pures et appliquées, occupée par Guiraudet, cette chaire est transformée en 1872 en chaire de mécanique rationnelle et appliquée avec le même titulaire. Guiraudet est doyen de 1868 à 1873, c'est-à-dire pendant les années difficiles 1870-72. Dans son discours de rentrée 1871-1872, Guiraudet insiste sur la nécessaire promotion de l'enseignement supérieur pour régénérer le pays. Il est nommé Recteur à Toulouse en Septembre 1873 et décède un an plus tard

 

  3.c.ii. Boussinesq.

En 1872, la chaire de calcul différentiel et intégral est créée et est occupée par Joseph Boussinesq jusqu'en 1886, date à laquelle il est nommé à la Sorbonne et à l'Académie des Sciences dont il est le benjamin. L'analogie des itinéraires initiaux de Mahistre et de Boussinesq est frappante. Fils d'un modeste cultivateur de l'Hérault, après des études au séminaire, Boussinesq abandonne cette voie et enseigne, comme régent, dans des lycées du midi de la France en préparant sa thèse. Ses travaux sur les ondes lumineuses le font remarquer, en particulier par Saint-Venant, membre de l'Académie, et il obtient son premier poste universitaire à Lille, à 31 ans. Il fait à Lille une centaine de publications en physique mathématique, en mécanique physique, et en philosophie des sciences. Il publie par exemple un mémoire au Journal de mathématiques pures et appliquées sur " la théorie des tiges élastiques", et dans La Revue Philosophique, un article sur " le rôle et la légitimité de l'intuition mathématique" à propos des géométries non-euclidiennes qu'il conteste. Son mémoire : " Conciliation du véritable déterminisme mécanique et de la liberté morale" est célèbre. On mesure dans les Annales de l'Université de Lille l'importance de Boussinesq. Le Doyen Viollette, lors des présentations des travaux des personnels dans les séances annuelles de rentrée, fait des analyses détaillées et admiratives des publications de Boussinesq qui représentent, pendant toute une époque, une proportion impressionnante des activités scientifiques locales. Les préoccupations de Boussinesq sont très concrètes : l'écoulement des eaux, les poussées subies par les murs de soutènement, etc. Les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées confrontent leurs données avec ses résultats. La célèbre théorie d'Ekman sur la circulation des couches superficielles de l'océan sous l'action du vent (1905), première théorie concernant les transports d'énergie sur le globe terrestre, utilise le modèle de viscosité turbulente de Boussinesq de 1897. Peu connu des mathématiciens, Boussinesq est resté une grande figure chez les mécaniciens pour ses travaux sur l'élasticité [10]

[10]   Dans son livre Un mathématicien aux prises avec le siècle, Odile Jacob, 1997, Laurent Schwartz raconte la savoureuse histoire des enterrements des trois femmes de Boussinesq


         3.c. iii. Souillart.
Cyrille Souillart succède à Guiraudet en 1874 dans la chaire de mécanique rationnelle et appliquée jusqu'en 1887, date à laquelle la chaire d'astronomie, qui lui est destinée en tant que spécialiste des satellites de Jupiter, est créée. Il fait partie du conseil de Faculté et est l'un des trois membres d'une commission chargée d'examiner le compte d'administration présenté par le doyen de 1888 à 1894. Il est nommé membre correspondant de la société royale de Londres en 1891 et est désigné par l'Académie des sciences pour collaborer à une édition des oeuvres de Laplace.


         3.c. iv. Demartres.
Gustave Demartres occupe la chaire de calcul différentiel et intégral à partir de 1888, soit deux ans après son arrivée à Lille et jusqu'à son décès, en 1919. Né à Paris, il passe sa licence uniquement avec des livres, sans suivre de cours. Par la suite, élève de la Sorbonne avec Appell et Emile Picard, il est reçu à l'agrégation et enseigne à Rennes, passe sa thèse, puis enseigne à Montpellier avant d'être chargé de cours à Lille. Grand pédagogue et très attentif à former de nombreux étudiants, il écrit un Cours d'analyse et un Cours de géométrie infinitésimale qui furent connus dans toute la France. Il assume deux mandats de 3 ans chacun comme doyen de la Faculté de 1888 à 1894. Une pétition de Professeurs de la Faculté est présentée au Doyen en 1892. Cette pétition demande de donner une publicité quelconque des ordres du jour et des résultats des délibérations du Conseil Général des Facultés, organe commun aux quatre Facultés, et d'autre part de soumettre aux membres de la Faculté réunis en Assemblée générale, les affaires les plus importantes, afin de connaître leur avis. Demartres est d'accord pour donner davantage de publicité, mais refuse l'avis d'assemblées générales. " Le Conseil Général est aujourd'hui la libre représentation des Facultés. Elles le nomment et le renouvellent fréquemment, elles l'inspirent tous les jours de leurs délibérations. Si on a confiance en lui, qu'on lui laisse, avec sa responsabilité, la liberté de ses résolutions. ". Un cours de physique mathématique est créé en 1890-91 et confié à Pierre Duhem[11] déjà en poste dans la chaire de physique. Le décès de sa femme en couches et de son enfant a affecté fortement Duhem et explique, sans doute en partie, le différend qui l'oppose à Demartres lorsque ce dernier était doyen.

[11]   Duhem et Hadamard ont conservé de forts liens d'amitiés après leurs études à l'ENS.


         3.c. v. Picart.
Dans les Annales, on suit une polémique entre Demartres et Petot à propos de la destination de la chaire d'astronomie laissée par Souillart en 1898. Après discussion, cette chaire est transformée en chaire d'astronomie et de mécanique appliquée selon le voeu de Petot. Cependant, le ministère refuse et Luc Picart, chargé de cours d'astronomie, intervient auprès du doyen pour qu'elle soit déclarée vacante. Fin 1899, Picart est nommé dans cette chaire que Padé, maître de conférences de mathématiques générales, a aussi convoitée. Luc Picart fait partie de la commission des finances à partir de Mai 1898, à la place de Petot, il est assesseur du doyen Damien en 1903. Il repart à Bordeaux, d'où il venait, comme professeur d'astronomie et directeur de l'observatoire, en Juillet 1906. Membre du bureau des Longitudes, il est élu à l'Académie des Sciences en 1936.

3.c. vi. Painlevé.
Paul Painlevé arrive à Lille en 1887 juste après avoir soutenu sa thèse, auparavant il a fait des études à l'ENS et un séjour à Göttingen où il a rencontré Schwarz et Klein. Il est chargé de cours sur la chaire de mécanique rationnelle et appliquée, enseignant la dynamique du point matériel et les premiers principes de la dynamique des systèmes. Pour la préparation à l'agrégation, il traite des applications des équations générales de la mécanique. Il est nommé Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Paris en 1893 [12]. En séance du 12/7/1888 présidée par Gosselet, Souillart et Demartres attirent l'attention sur la faible rémunération de Painlevé. Celui-ci " " en publiant une remarquable thèse de doctorat sur les discontinuités des fonctions analytiques et en présentant à l'académie des sciences plusieurs notes sur la théorie des équations différentielles, M. Painlevé a permis d'espérer que ses travaux contribueront largement au progrès de l'analyse.(...)Le traitement attribué à M. Painlevé semble peu en rapport avec sa position scientifique et avec les services qu'il est appelé à rendre.(...)Le conseil émet à l'unanimité le voeu que le traitement de M. Painlevé soit accru dans une mesure aussi large que possible. ". L'Institut lui délivre en 1891 le grand prix des sciences mathématiques. Chargé de faire l'éloge funèbre de Henri Poincaré en 1912, son discours dénote le très caractéristique culte des savants de l'époque. Ses travaux, concernant les points singuliers des solutions complexes des équations différentielles, lui valent d'être élu à 37 ans, à l'Académie des Sciences, il en fut président 18 ans plus tard, en 1918. Ministre de l'Instruction Publique d'octobre 1915 à décembre 1916, il est, en 1917, Ministre de la Guerre puis Président du Conseil où il réorganise le commandement militaire avec Pétain et Foch, avant de céder la place de chef du gouvernement à Clémenceau. Il devient Président de la Chambre des députés en 1925 et est plusieurs fois candidat à la Présidence de la République. Il est, à son époque, reconnu internationalement. Fréchet [13]raconte que Painlevé et Borel firent ensemble un voyage en Chine en 1920 qui dura cinq mois : " Une bataille entre deux armées chinoises fut interrompue pour laisser passer le train de M. Painlevé en considération du grand rôle politique et de la renommée scientifique de Painlevé". En mars 2004, à l'occasion d'un colloque organisé pour les 60 ans d'Alberto Verjovsky, Francq Loray qui fut aussi à Lille quelques années, écrit : " Un siècle avant Alberto, Paul Painlevé était lui aussi professeur à l'Université de Lille et posait les fondations des notions de feuilletage et d'holonomie à travers deux théorèmes que l'on trouve aujourd'hui au début des Leçons de Stockholm .[14] Je remercie Alberto de m'avoir encouragé de les lire et je propose ici d'en donner un énoncé précis ainsi qu'une preuve rigoureuse illustrée par de nombreux exemples. " Au 1er janvier 2004, le laboratoire de l'Unité Mixte de Recherche, qui regroupe tous les mathématiciens, a pris le nom de laboratoire Paul Painlevé.

[12] Selon Françoise Giroud (Une femme honorable, Hachette, 1981), lors de la première année d'enseignement à Paris de Painlevé, une jeune polonaise, Marie Sklodowska, plus tard, Marie Curie, déjà titulaire d'une licence de physique, mais qui souhaite compléter sa formation par une licence de mathématiques, suit attentivement son cours d'analyse.
[13] Oeuvres d'Emile Borel, "La vie et l'oeuvre d'Emile Borel" par Maurice Fréchet, Tomes 1 à 4, CNRS, 1972.
[14] Henri Poincaré s'étant désisté, Mittag-Leffler, fondateur de la revue Acta Mathematica, propose à Painlevé d'inaugurer la chaire de Stockholm, fondée par le roi de Suède et de Norvège, destinée " aux jeunes gens qui ne sont pas encore arrivés en pleine gloire mais qui sont les maîtres de l'avenir ". Painlevé accepte et inaugure la chaire de septembre à décembre 1895. Il rédige ces cours professés entre 1896 et 1897, ce sont les Leçons de Stockholm, qui couvrent alors 550 pages, rééditées aux éditions CNRS en 1972.


         3.c. vii. Petot.
En 1889, Albert Petot, est nommé Maître de Conférences en mathématiques générales, il sera nommé professeur dans la chaire de mécanique rationnelle et appliquée en 1893 succédant à Painlevé. Il siège dès lors constamment au conseil de la Faculté et remplace Souillart à la commission des finances en 1894. En 1897, le service de mathématiques dont le porte-parole est Petot, accepte que son reliquat prévu pour de grosses dépenses ultérieures en mécanique, serve pour des urgences d'autres services, sous réserve de récupération ultérieure. Le reliquat perdure en 1900. On remarque aussi l'intervention de Petot et Picart en séance du 5/2/1902, à propos de conférences de chimie sur les matières colorantes, notant l'antinomie entre les enseignements généraux et les enseignements de sciences appliquées, controverse qui s'inscrit dans le débat alors ouvert sur les missions d'enseignement de la faculté entre les sciences "pures" ou appliquées. Petot sera, avec Buisine, un pilier du Conseil de Faculté de 1888 à 1905 et sera membre élu du Conseil de l'Université en 1909. En 1894, Petot crée, avec Boulanger[15] , de nouveaux enseignements de mécanique appliquée, en octobre 1897 un crédit du ministère va d'ailleurs permettre d'installer la mécanique appliquée et la physique industrielle dans l'ancienne Faculté des Sciences, rue des fleurs. Petot fait aussi un cours de mécanique à destination l'Institut Industriel du Nord, aidé par Padé pour la mécanique rationnelle et Boulanger pour la mécanique appliquée. Petot était entré à l'ENS en 1871[16], Ses recherches concernent d'abord la géométrie et le calcul infinitésimal et s'orientent ensuite, du fait de ses enseignements, vers la dynamique des voitures automobiles, introduisant l'emploi de nombreux perfectionnements sur les empâtements, l'abaissement du centre de gravité, la multiplication des cylindres, les cardans, les systèmes de freinage. Connu à travers les revues techniques et ses communications aux "congrés de la route", sa notoriété croissante subit l'ombre de la guerre où il perd son fils. Fatigué et désabusé, il délaisse les démarches à faire pour son entrée comme correspondant à l'Académie des Sciences où on le propose et doit soutenir un procès pour plagiat de son travail sur les moteurs à explosion. C'est une personnalité très respectée qui eu une influence très importante sur ses élèves.

[15]   Auguste Boulanger est le grand-père de Dominique Courdent
[16] En raison du siège de Paris, il n'y eut pas de rentrée à l'ENS en 1870.


         3.c. viii. Les chargés de conférences.
En 1894, la Faculté compte neuf chaires dont trois en mathématiques (calcul différentiel et intégral : Demartres ; mécanique rationnelle et appliquée : Petot ; astronomie : Souillart). Lors de la séance du 17/1/1896, il est demandé pour le service de mathématiques " le maintien de la maîtrise de conférences de mathématiques générales et la création d'une nouvelle maîtrise de conférences de mathématiques, ou, tout au moins le rétablissement de deux conférences par semaine pour les candidats à l'agrégation. Les nécessités de l'enseignement des divers certificats de mathématiques auxquels préparera la Faculté, et la préparation intégrale des candidats à l'agrégation imposent cette création ou ce rétablissement ". La somme nécessaire à la création de deux conférences par semaine est obtenue à partir de novembre 1896. En seront chargés : Padé, professeur au lycée de Lille, puis Delassus, professeur au lycée de Douai, puis Thybaut[17] professeur au lycée de Lille, puis Boulanger Professeur de l'Ecole des Beaux-Arts. En novembre 1902 la conférence semestrielle de mathématiques devient annuelle, du fait de la création d'enseignements de mathématiques générales

[17] Borel, Drach et Thybaut sont de la même promotion de l'ENS.

  3.c.ix. Vessiot.
Ernest Vessiot, compatriote d'Hadamard à l'ENS, puis professeur de mathématiques spéciales au lycée de Lyon, est nommé ensuite Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Lille en 1892-1893, il est ensuite nommé à Toulouse, à Lyon, puis Paris où il dirige l'ENS jusqu'en 1935. Ses publications, à Lille, portent sur les équations différentielles. Plus tard il étend, sur le thème des équations aux dérivées partielles, les résultats de Drach et Cartan. Il se fait aussi remarquer pour ses travaux brillants de balistique pendant la première guerre. Il est élu à l'Académie des Sciences en 1943.


         3.c.x. Borel.

Emile Borel est nommé maître de conférences à Lille en 1893 (il a 22 ans !) en remplacement de Vessiot. Il a été reçu premier à l'entrée de Polytechnique, de l'Ecole Normale Supérieure et à l'agrégation de mathématiques. A Lille, il assiste aux séances du conseil de Faculté consacrées aux affaires financières avec voix consultative dès sa nomination. Pendant ses années lilloises, en 1894, il passe sa thèse sur la théorie des fonctions, à Paris. C'est, de nos jours, un mathématicien mondialement connu, emblème, comme Henri Cartan qui vint aussi à Lille, de l'école mathématique française. En 1895, il apparaît dans ses écrits le fameux théorème de Borel-Lebesgue : " De tout recouvrement d'un intervalle fermé borné par des ouverts, on peut extraire un recouvrement fini". Le 13/1/1897 il est nommé à l'ENS dont il sera longtemps le Directeur. L'ensemble de ses travaux porte sur la théorie des ensembles, les fonctions méromorphes, les probabilités et la théorie de la mesure. Dans son livre Leçons sur la théorie des fonctions[18] , il introduit la notion de mesure des ensembles " boreliens" de la droite réelle, notion qui sera complétée par Lebesgue, et dégage la notion de convergence presque sûre avec la loi forte des grands nombres en 1909. Borel expose dans les premiers volumes de sa collection les idées de Cantor. Ami de Painlevé, d'Einstein, de Valéry, il est très lié à la vie intellectuelle et politique nationale.[19] Sa position de scientifique et de député de l'Aveyron pendant 12 ans lui permet de faire évoluer les structures éducatives et universitaires du pays. Il est très représentatif des " intellectuels héritiers des Lumières et du dreyfusisme mais qui, animés de la volonté de promouvoir la science, se situent à la lisière des grands partis de gauche, sans en être inféodés, ce qui leur permet de rester crédible auprès de leurs pairs scientifiques ". Borel fut ministre de la Marine quelques mois dans le Cabinet de Painlevé en 1917. En 1928, directeur de l'ENS, il protége Marie Curie victime d'une cabale : " si je suis révoqué pour une cause juste, j'en serai fier " répond-il au ministre qui n'insiste pas.[20] Borel est membre du bureau des longitudes et est élu à l'Académie des Sciences en 1921, il préside celle-ci en 1934, en même temps que l'Institut de France. Il est maintenu un mois en prison à Fresnes, avec 3 autres membres de l'Académie des Sciences, en 1941, à 70 ans. Borel est sans doute un des plus brillants scientifiques venu à Lille.

[18] Leçons sur la théorie des fonctions, Gauthier-Villars, 1898.
[19] L'épouse de Borel, Marguerite, fille de Paul Appell, reçoit le prix Fémina en 1913, sous le pseudonyme de Camille Marbo.
[20] Oeuvres d'Emile Borel, "La vie et l'oeuvre d'Emile Borel" par Maurice Fréchet, Tomes 1 à 4, CNRS.



         3. c.xi. Padé.

Henri Padé, né à Abbeville, entre à l'ENS en 1883 puis va à Leipzig et Göttingen où il rencontre Klein dont il traduira en 1891 en français le programme d'Erlangen. Il enseigne ensuite au lycée Faidherbe et passe sa thèse avec Hermite. D'abord chargé de conférences, il succède à Borel en 1897 à la Maîtrise de Conférences jusqu'en 1902, date à laquelle il part à Poitiers puis Bordeaux dont il sera Doyen. Il devint ensuite, à Besançon, le plus jeune Recteur de France. Il est connu pour ses " approximants" dont l'étude sera poursuivie par Claude Brezinski et Jeannette Van Iseghem.

 


         3.c.xii. Boulanger.A.Boulanger
Auguste Boulanger est né à Lille. A sa sortie de l'Ecole Polytechnique, il abandonne rapidement le service des armes et s'étant procuré un cours de licence par l'intermédiaire du Doyen Damien, passe sa licence ès-sciences quelques mois plus tard, en Novembre 1887, puis l'agrégation. Il enseigne à l'Ecole des Beaux Arts de Lille, à l'Institut Industriel et suit les cours de Painlevé, son aîné de trois ans. Celui-ci lui confie la rédaction de son cours Leçons sur l'intégration des équations de la mécanique et dirige sa thèse. Une maîtrise de conférences de mécanique est créée à Lille en 1900. Auguste Boulanger, précédemment chargé de cours libres (cinématique appliquée, hydraulique, résistance des matériaux) est, à la demande expresse des mathématiciens, nommé dans ce poste. Boulanger est professeur adjoint de mécanique de 1906 à 1914. Il fait de nombreuses publications de géométrie, d'analyse et de mécanique. Il est nommé, en 1914, Professeur au Conservatoire des Arts et Métiers de Paris alors que Lille est occupée et bloquée. Son voyage, en 1915, pour rejoindre son poste, est épique. Il passe en effet par la Belgique qu'il traverse à pied aidé de passeurs, puis des Pays-Bas gagne l'Angleterre, d'où il rejoint Paris. Sa femme et ses enfants le rejoindront par le train à Versailles, quelques mois plus tard, en passant par l'Alsace et la Suisse. Examinateur et répétiteur à l'Ecole Polytechnique, il y occupe le poste de directeur des Etudes quand il meurt en 1923.
Son petit-fils, Dominique Courdent conserve les souvenirs de sa tante Antoinette née Boulanger. On trouve dans ces écrits la relation des visites de Joseph Boussinesq à son père, au logement de fonction de l'Ecole Polytechnique, rue Gay-Lussac. L'histoire de la maison habitée par la mère puis la famille d'Auguste Boulanger, au 78 rue Caumartin à Lille est aussi remarquablement marquée par les mathématiciens de Lille. Pierre Duhem, à sa nomination à Lille, en 1887, occupe cette maison, pendant que les Boulanger habitent la maison voisine, au 80 rue Caumartin. Au départ de la famille Boulanger à Versailles, la maison du 78 est louée à la famille d'Albert Châtelet qui y réside jusqu'à la nomination d'Albert en tant que Recteur, en 1924. Auguste meurt en 1923 et sa femme reprend possession de la maison. A son décès, sa fille loue la maison à Georges Poitou.
Notons que Marie Boulanger, fille d'Auguste, est étudiante à Lille et est reçue à l'agrégation de mathématiques en 1926, elle épouse René Favrelle reçu aussi à l'agrégation. La mère de Dominique Courdent, née Geneviève Boulanger, passe sa licence ès-sciences mathématiques en même temps que Marcel Decuyper.

         3.c.xiii. Drach.
Jules Drach, ancien élève de l'ENS, nommé à Lille de 1903 à 1910, travaille sur la théorie de Galois appliquée aux équations différentielles, s'appuyant sur les travaux de Vessiot, Lie et Picard. Ami de Borel, ils publient ensemble les travaux de Poincaré et de Tannery. Il contribua à fonder la définition du nombre algébrique par des entiers et introduit la notion algébrique de l'irréductibilité. Il est élu membre de l'Académie des Sciences en 1929.


         3.c.xiv. Clairin.
En 1907, la chaire d'astronomie, précédemment occupée par Picart, est transformée en chaire de Mathématiques générales, Jean Clairin en est le premier titulaire. Clairin avait été nommé à Lille en 1903. Assesseur du doyen en 1913, il est tué dans les premiers jours de la guerre, près de Cambrai


         3.c. xv. La thèse de E. Barre.
Il semble que la première thèse de mathématique soutenue à Lille soit celle de Louis-Eugène Barre en 1911. Barre est né en 1877 à Dunkerque, sa thèse de mécanique (voir annexe) est dirigée par Petot et Boulanger, Demartres préside le jury.

4. L'enseignement

     4a. Nombre d'étudiants examinés en licence ès-sciences (mention mathématiques ou mention physique ou mention naturelles).

  • 12 en 1878/79 dont 7 en mathématique

  • 9 en 1880/81 dont 8 en mathématiques

  • 22 en 1881/82 dont 10 en mathématiques

     4.b. Enseignements en 1904-1905

  • i) cours de calcul différentiel et intégral fait par
    • - Demartres : cours de certificat sur les fonctions de variables complexes, équations différentielles
    • - Clairin : conférences de certificat et d'agrégation sur les fonctions de variables réelles, applications géométriques.
  • ii) Conférences de mathématiques faites par Demartres et d'agrégation faites par Picart : problèmes et compléments.
  • iii) Cours de mathématiques générales faites par Petot : mécanique rationnelle, et Clairin : algèbre, géométrie analytique, calcul différentiel et intégral.
  • iv) Cours de mécanique rationnelle fait par Petot et Boulanger : lois générales du mouvement et de l'équilibre des systèmes, cinématique pure, mécanique analytique.
  • v) Cours de mécanique appliquée fait par Petot et Boulanger : dynamique générale des machines, théorie physique de la machine à vapeur, stabilité des automobiles dans les courbes et sur les pentes.
  • vi) Cours d'astronomie fait par Picart : astronomie, astronomie sphérique, étude de la théorie générale des perturbations planétaires.

     4.c. Enseignements en 1913-1914

  • i) cours d'analyse mathématique fait par Demartres : cours de certificat et d'agrégation sur les fonctions de variables complexes, les équations différentielles.
  • ii) cours de calcul différentiel et intégral fait par Chazy : cours de certificat et d'agrégation : calcul différentiel et intégral, fonctions de variables réelles.
  • iii) Conférences de mathématiques faites par
    • 1) Demartres : préparation à l'agrégation et au certificat de géométrie supérieure : application de l'analyse à la théorie des courbes gauches et des surfaces, coordonnées curvilignes.
    • 2) Clairin et Chazy : problèmes et compléments.
  • iv) Cours de mathématiques générales faites par Chazy : mécanique rationnelle, et Clairin : algèbre, géométrie analytique, calcul différentiel et intégral.
  • v) Cours de mécanique rationnelle fait par Petot : lois générales du mouvement et de l'équilibre des systèmes matériels, et Boulanger : cinématique pure, mécanique analytique.
  • vi) Cours de mécanique appliquée fait par Petot : dynamique générale des machines, stabilité des automobiles dans les courbes et sur les pentes, et Boulanger : mécanismes, hydraulique : turbines hydrauliques, moteurs à vapeur, à gaz, à pétrole. Résistance des matériaux, aérodynamique.
  • vii) Cours d'astronomie physique fait par Ollivier (physicien) et de mécanique céleste fait par Chazy.
  • viii) Travaux pratiques de mathématiques pour les candidats aux certificats : calcul différentiel, mécanique rationnelle et appliquée, mathématiques générales et astronomie.

5. Les débuts de l'Observatoire.

Robert Jonkheere[21], astronome amateur, avait fondé à Hem un observatoire qui avait acquis une certaine réputation. En 1911, la Faculté des Sciences rétablit un enseignement d'astronomie et s'attache la collaboration de R. Jonkheere pour l'organisation de l'enseignement pratique, pour lequel il est nommé directeur des travaux par arrêté rectoral. L'observatoire est dénommé " observatoire de Lille" par décision du conseil municipal du 20/11/1911 puis "observatoire de l'Université de Lille " par décret ministériel du 6/7/1912. Pendant la guerre 14-18, Jonkheere travaille à Greenwich, son observatoire de Hem est pillé et dévasté par les allemands. Peu après, la crise économique frappe et ruine son entreprise textile. En 1928, il cède sa lunette à l'Université de Lille qui installe le matériel dans un bâtiment de style proche de celui d'Hem, sur un terrain de Lille. Charles Gallissot en est nommé directeur. Jonckheere, ayant vu sa candidature écartée, obtient un poste au CNRS à Marseille. De père belge et de mère française, il opte à sa majorité pour la nationalité belge, puis demande et obtient la nationalité française en 1940. Jonckheere est connu pour avoir obtenu à Marseille, en 1952-53, de soigneuses estimations du diamètre angulaire de la Galaxie d'Andromède à l'aide de jumelles de 50mm

[21] Alain Vienne et Jean-Claude Thorel ont participé à l'écriture de ces lignes sur Robert Jonckheere.

6. Les travaux scientifiques.

Ces " travaux particuliers des personnels " sont évoqués dans les Annales par les doyens pour rendre compte de l'activité de chaque année universitaire. Certains titres ici rapportés sont approximatifs ou correspondent à plusieurs communications.

     6 a. Travaux de Boussinesq.

  1. "Sur les lois de la propagation et de la forme des ondes solitaires ou de translation", Journal de Liouville[22] , 1873.
  2. "Recherches sur les principes de la mécanique, sur la constitution moléculaire des corps et sur une nouvelle théorie des gaz parfaits", Journal de Liouville, 1873
  3. "Sur les tourbillons qu'on peut produire en faisant tourner rapidement sur son axe un cylindre immergé dans une eau en repos", Journal de Liouville, 1873.
  4. "Sur les perturbations que la translation rapide de la terre introduit dans les phénomènes lumineux observés à sa surface", CRAS, 1873.
  5. "Intégration de l'équation aux dérivées partielles des cylindres isostatiques produits à l'intérieur d'un massif ébouleux soumis à de fortes pressions", CRAS, 1873.
  6. "Théorie des eaux courantes", Recueil des savants étrangers, tomes XIII et XIV, 1873.
  7. "Essai sur l'équilibre d'élasticité des massifs pulvérulents, comparé à celui des massifs solides, et sur la poussée des terres sans cohésion", CRAS, Mémoires de l'Académie royale de Belgique et Recueil des savants étrangers, tome XI. 1873-74.
  8. "Etude de la distribution plane des pressions à l'intérieur des corps isotropes dans l'état d'équilibre limite", CRAS, 1873-74.
  9. "Sur la méthode de Macquorn-Rankine pour le calcul des poussées que supportent les murs de soutènement", Annales des Ponts-et-Chaussées, 1873-74.
  10. "Sur deux cas simples de la résistance vive des matériaux", CRAS, 1874.
  11. "Application de l'article sur l'essai sur l'équilibre d'élasticité des massifs pulvérulents, comparé à celui des massifs solides, et sur la poussée des terres sans cohésion", CRAS, 1875.
  12. "Construction géométrique des pressions exercées en un point quelconque d'un corps", CRAS, 1876.
  13. "Sur la construction géométrique des pressions que supportent les divers éléments plans se croisant en un même point d'un corps et sur celle des déformations qui se produisent autour d'un tel point", Journal des Mathématiques, 1877.
  14. "Théorie des mouvements, graduellement variés, des fluides dans les lits étroits et bien polis, où il n'y a pas d'agitation tourbillonnaire. De l'extinction progressive des ondes solitaires", Journal des Mathématiques, 1876-77.
  15. "Tiges et plaques élastiques", Journal des Mathématiques, 1876-77.
  16. "Mouvements quasi-circulaires d'un point soumis à l'attraction d'un centre fixe", CRAS, 1876-77.
  17. "Mouvement d'un point pesant sur une surface de révolution à axe vertical", CRAS, 1876-77.
  18. "Mémoires sur les bifurcations en mécanique", CRAS, 1876-77.
  19. Conciliation du déterminisme mécanique avec l'existence de la vie et de la liberté morale, Paris, Gauthier-Villars, 1878.
  20. "Mémoire d'hydrodynamique", Journal de Mathématiques, 1878.
  21. "Notes sur les conditions relatives au contour des plaques élastiques", CRAS, 1877-78.
  22. "Déformations des membranes et invariabilité du produit des deux courbures principales", CRAS, 1877-78.
  23. "Mouvement d'un point pesant sur une surface creuse et polie", CRAS, 1877-78.
  24. "Calcul général sur la perte de charge éprouvée par une veine fluide aux endroits où sa section s'accroît rapidement", CRAS, 1877-78.
  25. "Notes concernant la théorie des déformations et des réactions produites par un sol horizontal, élastique, au-dessus duquel s'exercent des pressions quelconques", CRAS, 1877-78.
  26. "Mode de répartition d'une charge électrique à la surface d'un conducteur ellipsoïdal", CRAS, 1878-79.
  27. "Comment le poids d'un corps en équilibre sur un sol élastique horizontal se répartit sur sa base de sustentation", CRAS, 1878-79.
  28. "Potentiels d'attraction dans l'hypothèse de la nature atomique des corps", CRAS, 1878-79.
  29. "Etude des déformations que produisent dans un solide élastique de grandes dimensions, des forces quelconques, s'exerçant en des points intérieurs éloignés de la surface", CRAS, 1878-79.
  30. "Potentiels logarithmiques à trois variables", CRAS, 1878-79.
  31. "Calcul des déplacements et de la transmission des pressions à l'intérieur d'un solide", CRAS, 1878-79.
  32. "Théorie des tiges élastiques, Journal de Mathématiques pures et appliquées, 1878-79.
  33. "Evaluation et loi physiologique des sensations", Société des Sciences de Lille, 1879.
  34.  "Réflexions diverses sur les forces des mécaniciens", Société des Sciences de Lille, 1879.
  35. "Etude sur divers points de la philosophie des sciences. I Le rôle et la légitimité de l'intuition géométrique. II Considérations sur le but, la méthode et les principaux résultats de la mécanique physique. III. ?. IV. Conciliation du véritable déterminisme mécanique avec l'existence de la vie et de la liberté morale. V. Sur l'impossibilité d'arriver aux notions géométriques par une simple condensation d'un grand nombre de résultats de l'expérience", Revue Philosophique, 1879-80.
  36. "Justification du développement en série", CRAS, 1880-81.
  37. "Transmission de la pression exercée en un point de la surface d'un solide à travers les couches de matière", CRAS, 1880-81.
  38. "Loi de réciprocité produite par deux charges", CRAS, 1880-81.
  39.  "Mémoire sur les séries trigonométriques", Journal de mathématiques pures et appliquées, 1880-81.
  40. "Poussée exercée par un terre-plein horizontal contre un mur vertical le soutenant", Recueil de la Société des Ingénieurs civils de Londres, 1880-81.
  41. "Sur l'application des potentiels à l'étude de l'équilibre intérieur des solides élastiques", Note jointe à l'édition française des Leçons sur l'élasticité de Clebsch, 1880-81.
  42. "Intégration de certaines équations aux dérivées partielles", CRAS, 1881-82.
  43. "Application de la méthode précédente à la question des ondes liquides d'émersion et d'impulsion", CRAS, 1881-82.
  44. "Problèmes de mouvements mécaniques résolus par cette même méthode d'intégration", CRAS, 1881-82.
  45. "Potentiel sphérique", CRAS, 1881-82.
  46. "Application du procédé d'intégration par des potentiels sphériques aux équations des petits mouvements d'un milieu élastique", CRAS, 1881-82.
  47. "Intégrales asymptotes", CRAS, 1881-82.
  48. "Paramètres différentiels des fonctions", CRAS, 1881-82.
  49. "Note sur la détermination de l'épaisseur minimum d'un mur vertical pour contenir un massif terreux", Annales des Ponts et Chaussées, 1881-82.
  50. Ajouts à l'édition française des Leçons sur l'élasticité de Clebsch, 1881-82.
  51. "Equilibre d'élasticité d'un solide limité par un plan", CRAS, 1882-83.
  52. "Sur la transmission d'une pression oblique, de la surface à l'intérieur, dans un solide isotrope et homogène en équilibre", CRAS, 1882-83.
  53. "Comment se répartit, entre les divers éléments de sa petite base d'appui, le poids d'un corps dur, à surface polie et convexe, reposant sur un sol horizontal élastique", CRAS, 1882-83.
  54. "Choc longitudinal d'une barre élastique, libre ou fixée à un bout, et heurtée à l'autre bout par un corps massif", CRAS, 1882-83.
  55. "Sur la résistance d'un anneau à la flexion quand sa surface extérieure supporte une pression normale, constante par unité de longueur", CRAS, 1882-83.
  56. "Du mouvement d'une charge roulante, le long d'une barre élastique horizontale appuyée à ses deux bouts et dont la masse est beaucoup plus petite que la sienne", CRAS, 1882-83.
  57. "Sur les équations des petits mouvements d'un liquide pesant, quand ils sont principalement horizontaux, que les frottements s'y trouvent peu sensibles, et que le fluide est contenu soit dans un bassin à fond presque horizontal, soit dans un tuyau ou un canal de peu de pente longitudinale", Journal de Mathématiques pures et appliquées, 1882-83.
  58. "Poussée horizontale d'une masse de sable", Société des ingénieurs civils de Londres, 1882-83.
  59. "Notice sur la vie et les travaux de M. Edouard Roche", Société des Sciences de Lille, 1882-83.
  60. "Sur la poussée d'une masse de sable, à surface supérieure horizontale, contre une paroi verticale ou inclinée", CRAS, 1883-84.
  61. "Sur la poussée d'une masse de sable, à surface supérieure horizontale, contre une paroi verticale dans le voisinage de laquelle son angle de frottement intérieur est supposé croître légèrement d'après une certaine loi", CRAS, 1883-84.
  62. "Calcul approché de la poussée et de la surface de rupture, dans un terre-plein horizontal homogène contenu par un mur vertical", CRAS, 1883-84.
  63. "Sur le principe du prisme de plus grande poussée, posé par Coulomb dans la théorie de l'équilibre limite des terres", CRAS, 1883-84.
  64. "Sur la poussée horizontale d'une masse de sable, à propos des expériences de M.G. Darwin", Annales des Ponts-et-Chaussées, 1883-84.
  65. "Addition relative aux expériences de M. Gobin", Annales des Ponts-et-Chaussées, 1883-84.
  66. "Complément à de précédentes notes sur la poussée des terres", Annales des Ponts-et-Chaussées, 1883-84.
  67. "Sur la pression moyenne en chaque point de l'espace qu'occupe un liquide agité", Journal de mathématiques pures et appliquées, 1883-84.
  68. "Sur le problème de la résistance d'un anneau à la flexion", CRAS, 1883-84.
  69. "Remarque relative à la vitesse de propagation de l'intumescence produite dans l'Océan Indien par l'éruption de Krakatoa", CRAS, 1883-84.
  70. "Application des potentiels à l'étude de l'équilibre et du mouvement des solides élastiques, avec des notes étendues sur divers points de Physique mathématique et d'analyse", Mémoires de la Société des sciences de Lille, 1883-84, 722p.
  71. "Calcul de la résistance qu'oppose un liquide indéfini en repos au mouvement varié d'une sphère solide qu'il mouille sur toute sa surface, quand les vitesses restent bien continues et assez faibles pour que leurs carrés et produits soient négligeables", CRAS, 1884-85.
  72. "Résistance qu'éprouve un cylindre circulaire indéfini, plongé dans un fluide, à se mouvoir pendulairement suivant une direction perpendiculaire à son axe", CRAS, 1884-85.

[22] Le Journal de Liouville est appelé plus tard le Journal de mathématiques pures et appliquées .


     6 a'. Travaux s'appuyant directement sur ceux de Boussinesq.

  1. M. Flamant, professeur à l'Ecole des Ponts-et-Chaussées. "Tables graphiques sur la poussée des terres". Annales des Ponts et Chaussées, 1885.
  2. M. Bazin, ingénieur en chef du canal de Bourgogne à Dijon. "Expériences sur la propagation des ondes le long de cours d'eau torrentueux, et confirmation, par ces expériences, des formules données par M. Boussinesq dans sa théorie du mouvement graduellement varié des fluides", CRAS, 1885.

     6 b. Travaux de Souillart.

  1. "Proposition de mécanique céleste relative aux déplacements séculaires des plans des orbites et des équateurs de tous les astres qui composent le système solaire", 1873-74.
  2. "Nouvelle théorie analytique des satellites de Jupiter", 1875-76.
  3. "Figure théorique de l'ombre portée par la planète Saturne sur son anneau", Astronomische Nachrichten, 1876-77
  4. "Sur les perturbations des rayons vecteurs et des longitudes des satellites de Jupiter, dépendantes du carré de la force perturbatrice", 1876-77.
  5. "Mouvement relatif de tous les astres du système solaire, chaque astre étant considéré individuellement", Recueil des savants étrangers de l'Académie de Belgique, 1878-79.
  6. "Théorie analytique des mouvements des satellites de Jupiter", Mémoires de la Société astronomique de Londres, 1880-86.
  7. Collaboration à la publication des Oeuvres complètes de Laplace, 1885- ?
  8. "Note sur la partie elliptique des latitudes, dans la théorie des satellites de Jupiter", Bulletin astronomique, 1893-94.
  9. "Sur certains termes complémentaires des expressions des latitudes dans la théorie des satellites de Jupiter", Bulletin Astronomique, 1893-94.
  10. "Sur le degré d'approximation que comporte le calcul des latitudes, dans la théorie des satellites de Jupiter. Importance des termes du troisième degré", Bulletin Astronomique, 1893-94.

     6 c. Travaux de Petot.

  1. "Sur les surfaces dont l'élément linéaire est réductible à la forme ds2=F(u+v)(du2+dv2) ", CRAS, 1890.
  2. "Sur certains complexes qui interviennent dans la recherche des lignes géodésiques d'une surface", Soc. Savante, 1890.
  3. "Sur les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre", CRAS, 1890.
  4. "Sur certains systèmes de coordonnées sphériques et les systèmes triples orthogonaux correspondants", CRAS, 1891.
  5. "Sur une classe de congruences de droites", CRAS, 1891.
  6. "Note sur les systèmes conjugués et les couples de surfaces applicables", CRAS, 1892.
  7. "Sur les surfaces susceptibles d'engendrer par un déplacement hélicoïdal une famille de Lamé", CRAS, 1894.
  8. "Sur les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre", CRAS, 1894.
  9. Cours de mécanique professé à l'Institut industriel. 1894-95.
  10. "Sur le calcul de l'effort maximum disponible à la barre d'attelage d'un tracteur", CRAS, 1899.
  11. "Sur l'équation du mouvement des automobiles", CRAS, 1899.
  12. "Sur le mode de fonctionnement des freins dans les automobiles", CRAS, 1901.
  13. "Sur l'état variable des courants", CRAS, 1901.
  14. "Conditions de stabilité des automobiles dans les courbes", CRAS, 1902.
  15. "Contributions à l'étude de la surchauffe de la vapeur d'eau", CRAS, 1903.
  16. Etude dynamique des voitures automobiles, Imp. Schaller, Lille, 1906-07.
  17. "Sur le mode de fonctionnement du différentiel des voitures automobiles", CRAS, 1905.
  18. Traité de mécanique rationnelle, 1904-05.
  19. "Les effets des nouveaux systèmes de locomotion sur les chaussées", Rapport au Congrès international de la route, 1907-08.

     6 d. Travaux de Vessiot.

  1. "Sur une classe d'équations différentielles", Annales de l'Ecole Normale Supérieure, 1893.
  2. "Sur certaines équations différentielles de premier ordre", CRAS, 1893.
  3. "Sur les équations différentielles qui ont des systèmes fondamentaux d'intégrales", CRAS, 1893.
  4. "Sur une classe d'équations différentielles", CRAS, 1893.

     6 e. Travaux de Clairin.

  1. "Sur quelques équations aux dérivées partielles du second ordre", Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 1903.
  2. "Sur une classe d'équations aux dérivées partielles du second ordre", CRAS, 1904.
  3. "Remarque sur l'intégration de certaines équations aux dérivées partielles du second ordre", BSM [23], 1904-05.
  4. "Sur l'intégration des équations aux dérivées partielles à deux variables indépendantes", BSM, 1904-05.
  5. "Sur certaines transformations des équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre", BSM, 1904-05.
  6. "Sur l'équation d2z/dxdy=f(x,y) ", BSM, 1904-05.
  7. "Sur une classe de transformations de certaines équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre", CRAS, 1904-05.
  8. "Sur les transformations des systèmes d' équations aux dérivées partielles du second ordre", CRAS, 1905-06.
  9. "Sur les transformations de quelques équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre", CRAS, 1906-07.
  10. "Sur les équations aux dérivées partielles à deux variables indépendantes qui admettent un groupe d'ordre pair de transformations de contact", CRAS, 1906-07.
  11. "Sur les équations aux dérivées partielles à deux variables indépendantes qui admettent un groupe d'ordre impair de transformations de contact", CRAS, 1906-07.
  12. "Sur un point de la théorie des groupes de transformations finis et continus", BSM, 1907-08.
  13. "Sur les transformations d'une classe d'équations aux dérivées partielles du second ordre", Annales de l'Ecole Normale Supérieure, 1909-10.
  14. Cours de mathématiques générales, Ed. Janny, Lille, 1910-11.
  15. "Sur les transformations de Bäcklund de première espèce", CRAS, 1911.
  16. "Sur la transformation d'Imschenetsky, CRAS et BSM, 1912.
  17. "Sur les invariants des caractéristiques des équations aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépendantes", CRAS, 1913.
  18. "Sur quelques points de la théorie des transformations de Bäcklund", Annales de l'Ecole Normale Supérieure, 1913.
  19. "Sur quelques transformations de Söcklund", CRAS, 1913-14.
  20. "Sur certains systèmes d'équations aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépendantes", CRAS, 1913-14.

[23]   BSM signifie Bulletin de la Société Mathématique


     6 f. Travaux de Boulanger.

  1. Direction de l'Intermédiaire des mathématiciens, collaboration aux Nouvelles Annales de Mathématiques, au Bulletin des Sciences Mathématiques (BSM) et à la Revue générale des Sciences.
  2. "Détermination des invariants différentiels fondamentaux attachés au groupe G 168 de M. Klein", CRAS et Journal de l'Ecole Polytechnique, 1900.
  3. Leçons de mécanique élémentaire, Lille, Imp. Barrez-Dubreucq, 1901-02.
  4. Lever des plans et nivellement. Leçons professées à l'Institut Industriel, Lille, Imp. Schaller, 1901-02.
  5. "Sur les géodésiques des variétés à trois dimensions", CRAS, 1903.
  6. "Sur les équations différentielles du troisième ordre qui admettent un groupe continu de transformations", CRAS et BSM, 1903.
  7. Leçons sur la théorie des groupes de transformations ; adaptation des leçons professées par M. Kivansi à l'Université de Messine, Gauthier Villars, 1903-04.
  8. "Aperçu sur la théorie moderne de l'équation du cinquième degré", Nouvelles annales de mathématiques, 1905.
  9. "Théorie de l'onde solitaire qui se propage le long d'un tube élastique horizontal", CRAS, 1905.
  10. "Extinction de l'onde solitaire qui se propage le long d'un tube élastique horizontal", CRAS, 1906.
  11. Leçons de Mécanique appliquée : Mécanique des solides naturels, Elasticité et Résistance des matériaux ; hydraulique, Lille, Imp. Schaller, 1905-06.
  12. "Analyses : 1-des Origines de la Statique de M. Duhem ; 2-des Principes de la Mécanique de M. Wickersheimer ; 3-de la thèse de M. Husson sur le mouvement d'un solide autour d'un point fixe", Revue Générale des Sciences, 1904-05.
  13. Hydraulique générale. Tome I. Principes et problèmes fondamentaux. Tome II. Problèmes à singularités et applications, Paris, Dion, 1908.
  14. "Etude de la propagation des ondes liquides dans les tuyaux élastiques", 1910.
  15. "Le calcul des probabilités d'H. Poincaré", BSM, 1912.
  16. "Etude théorique et expérimentale sur le mouvement des fluides dans les tuyaux élastiques", Travaux et mémoires de l'Université de Lille, 1912-13.
  17. "Détermination des couples de systèmes dynamiques à potentiel dépendant de deux paramètres, et tels qu'on passe des trajectoires de l'un à celles de l'autre par une transformation ponctuelle et de systèmes analogues dont les trajectoires admettent un groupe de transformation en elles-mêmes", BSM, 1914.
  18. Procès verbaux des séances de l'Académie des Sciences depuis la fondation de l'Institut jusqu'à l'an XI, BSM, 1914.

     6 g. Travaux de Carrus.

  1. "Mémoire sur les familles de Lamé engendrées par le mouvement d'une surface invariable. 1. Théorèmes généraux. 2. Quatre relations entre les différents  qui entrent dans l'équation de M. Darboux. 3. Détermination des périsphères qui engendrent une famille de Lamé dans un mouvement de rotation", Journal de l'Ecole Polytechnique, 1907-08.
  2. "Détermination de systèmes très généraux de n familles de surfaces (à n variables) se coupant suivant des lignes conjuguées", 1908.

     6 h. Travaux de Traynard.

  1. "Polygones et courbes de fréquence", Annales de l'Ecole Normale Supérieure, 1909.

     6 i. Travaux de Chazy.

  1. "Sur une équation différentielle dont un coefficient est une série divergente", CRAS, 1912.
  2. "Sur des développements asymptotiques divergents qui représentent les intégrales de certaines équations différentielles", CRAS, 1912.
  3. "Sur la limitation du degré des coefficients des équations différentielles algébriques à points critiques fixes", CRAS, 1912.
  4. "Sur un système différentiel formé par M. Schlesinger", CRAS, 1912.
  5. "Sur certaines trajectoires du problème des n corps", CRAS, 1913.
  6. "Sur les points singuliers de l'intégrale générale du problème des n corps", CRAS, 1913

     6 j. Travaux de Painlevé.

  1. "Note sur les équations différentielles du premier ordre", CRAS, 1888.
  2. "Note sur la transformation des fonctions V(x,y,z) qui satisfont à l'équation V=0 et sur les systèmes de surfaces triplement orthogonaux", CRAS, 1888-89.
  3. "Sur les intégrales rationnelles des équations du premier ordre", CRAS, 1889.
  4. "Transformation rationnelle des surfaces", CRAS, 1890.
  5. "Sur les surfaces algébriques et les équations différentielles d'ordre supérieur", CRAS, 1890.
  6. "Sur un groupe de transformation des équations différentielles du premier ordre", CRAS, 1890.
  7. "Sur des intégrales algébriques des équations différentielles y'=R(x,y) ", CRAS, 1890.
  8. "Mémoire sur les équations différentielles du premier ordre", Annales de l'ENS, 1891.
  9. Conférences sur l'intégration des équations de la mécanique, Hermann, 1891.
  10. "Sur la représentation conforme", CRAS, 1891.
  11. "Sur l'intégration algébrique des équations du premier ordre", CRAS, 1891.
  12. "Mémoire sur les équations différentielles du premier ordre", Annales de l'ENS, 1892.
  13. "Sur les équations différentielles du premier ordre dont l'intégrale ne prend qu'un nombre fini de valeurs", CRAS, 1892.
  14. "Sur les transformations en mécanique", CRAS, 1892.
  15. "Sur les groupes discontinus de substitutions non linéaires à une variable", CRAS, 1892.
  16. "Sur les intégrales de la dynamique", CRAS, 1892.
  17. "Sur les transformations en mécanique", CRAS, 1892.
  18. Conférences sur l'intégration des équations de la dynamique, Hermann, 1892-93.
  19. "Principes de mécanique rationnelle", Mémoires des Facultés de Lille, 1892.

     6 k. Travaux de Demartres.

  1. "Détermination complète des surfaces réglées dont l'élément linéaire est réductible à la forme de Liouville", CRAS, 1889-90.
  2. Théorie des fonctions de variables réelles. Cours d'analyse de la Faculté des sciences, Hermann, 18>91.
  3. Théorie des fonctions analytiques. Cours d'analyse de la Faculté des sciences, Hermann, 1892.
  4. "Sur certaines familles de courbes orthogonales et isothermes", Mémoires de l'université de Lille, 1900-01.
  5. Cours de géométrie infinitésimale, Gauthier Villars, 1913-14.

     6 l. Travaux de Borel.

  1. "Sur une application d'un théorème de M. Hadamard", BSM, 1894.
  2. "Sur quelques points de la théorie des fonctions", CRAS, Thèse et Annales de l'ENS, 1894.
  3. Introduction de la Théorie des Nombres et de l'Algèbre supérieure", d'après des Conférences faites à l'Ecole Normale par M. Jules Tannery, en collaboration avec M. Jules Drach, 1893-94.
  4. "Sur une propriété des fonctions méromorphes", 1895.
  5. "Sur les équations linéaires aux dérivées partielles", CRAS, 1895.
  6. "Remarques sur l'intégration des équations linéaires aux dérivées partielles", BSM, 1895.
  7. Note sur la transformation des figures terminant le tome III du cours de géométrie analytique de M. Niewenglowski (Gauthier Villars) et reproduisant des conférences faites en 1894-95 aux candidats à l'agrégation.
  8. "Sur les fonctions de deux variables réelles et sur la notion de fonction arbitraire", CRAS, 1895.
  9. "Sur les équations au dérivées partielles à coefficients constants et les fonctions non analytiques", CRAS, 1895.
  10. "Sur la généralisation de la notion de limite et sur l'extension aux séries divergentes sommables du théorème d'Abel sur les séries entières", CRAS, 1896.
  11. "Application de la théorie des séries divergentes sommables", CRAS, 1896.
  12. "Démonstration élémentaire d'un théorème de M. Picard sur les fonctions entières", CRAS, 1896.
  13. "Sur la région de sommabilité d'un développement de Taylor", CRAS, 1896.
  14. "Sur l'extension aux fonctions entières d'une propriété importante des polynômes", CRAS, 1896.
  15. "Sur la sommation des séries divergentes", Journal de mathématiques pures et appliquées, 1896.
  16. "Sur les fonctions de deux variables réelles", Annales de l'ENS, 1896.
  17. "Sur les séries de Taylor qui admettent leur cercle de convergence pour coupure", Journal de mathématiques pures et appliquées, 1896.
  18. "Remarque sur les problèmes de forces centrales", Nouvelles Annales de Mathématiques, 1896.

     6 m. Travaux de Delassus

  1. "Extension du théorème de Cauchy aux systèmes les plus généraux d'équations aux dérivées partielles", Annales de l'ENS, 1896.
  2. "Sur les systèmes algébriques et leurs relations avec certains systèmes d'équations aux dérivées partielles", Annales de l'ENS, 1897.
  3. "Sur les surfaces algébriques passant par l'intersection de plusieurs surfaces algébriques", BSM, 1897.
  4. "Sur les systèmes d'équations aux dérivées partielles du premier ordre à une fonction inconnue", Annales de l'ENS, 1897.
  5. "Sur les transformations et l'intégration des systèmes différentiels", Annales de l'ENS, 1897.
  6. "Sur les systèmes différentiels", Annales de l'ENS, 1897.
  7. "Sur la comparaison des méthodes de Cauchy et de Jacobi et Meyer pour l'intégration des équations aux dérivées partielles du premier ordre", BSM, 1897.
  8. "Mémoire sur la théorie analytique des équations aux dérivées partielles du premier ordre", Société royale des Sciences de Liège, 1897.

     6 n. Travaux de Padé.

  1. "Analyse du Traité d'Algèbre élémentaire de MM. Cor et Riemann", Nouvelles Annales de Mathématiques, 1898.
  2. "Note sur la formule donnant e comme limite de (1+1/m)m", Revue de Mathématiques Générales, 1898.
  3. "Note sur la formule donnant sin x comme le produit de termes de la forme (1-x2/n22) ", Revue de Mathématiques Générales, 1898.
  4. "Sur les développements en fractions continues de la fonction exponentielle", Annales de l'ENS, 1898-99.
  5. "Sur la convergence des réduites de la fonction exponentielle", CRAS, 1898-99.
  6. "Sur la généralisation des développements et fractions continues, donnés par Gauss et par Euler, de la fonction (1+1/m)m", CRAS, 1899.
  7. "Sur la généralisation des développements et fractions continues, donnés par Lagrange, de la fonction (1+1/m)m", CRAS, 1899.
  8. "Sur la distribution des réduites anormales d'une fonction", CRAS, 1900.
  9. "Sur l'extension des propriétés des réduites d'une fonction aux fractions d'interpolation de Cauchy", CRAS, 1900.
  10. "Aperçu sur les développements récents de la théorie des fractions continues", Congrès international des mathématiciens à Paris, 1900.
  11. "Sur l'expression générale de la réduite de (1+1/m)m", CRAS, 1901.
  12. "Note sur un point de la Théorie de la fonction exponentielle", L'Enseignement mathématique, 1901.
  13. "Sur la fraction continue de Stieltjes", CRAS, 1901.

     6 o. Travaux de Picart.

  1. "Quelques remarques sur l'Invariant intégral de M. Poincaré", Société des Sciences de Bordeaux, 1899.
  2. "Sur la suppression des essais dans le calcul des orbites paraboliques", CRAS et Bulletin Astronomique, 1899.
  3. "Analyse des travaux de Sloudsky, MM. Hough, I. Newton et Vito Volterra sur la théorie des variations des latitudes", Bulletin Astronomique, 1900.
  4. "Démonstration du théorème d'Adams ; existence d'une proposition analogue", CRAS, 1900.
  5. "Quelques relations simples entre les fonctions de Bessel", Bulletin astronomique, 1901.
  6. "Sur une hypothèse concernant l'origine des satellites", CRAS, 1902.
  7. "Sur quelques points de la théorie de la capture des comètes", Mémoires de l'Université de Lille, 1902-03.
  8. "Sur les recherches entreprises dans quelques observatoires étrangers", Bulletin de l'Université de Lille, 1902-03.
  9. "Discussion des surfaces de niveau dans le problème restreint", Bulletin astronomique, 1903.
  10. "Notes sur quelques observations", Bulletin astronomique, 1903.
  11. "Sur l'accélération apparente du mouvement de quelques comètes périodiques", Bulletin astronomique, 1904.
  12. "Analyse des recherches de MM. Levi-Civita et Bisconcini sur le choc dans le problème restreint", Bulletin astronomique, 1904.
  13. "Analyse du troisième volume de la théorie de la toupie par MM. Klein de Sommerfeld", Bulletin astronomique, 1904.